L’adaptation vraiment réussie du roman de Joseph Joffo par Christian Duguay nous ramène dans les années d’occupation.
Exercice difficile que de retranscrire au cinéma un roman qui a connu un énorme succès, encore plus difficile quand il s’agit d’un sujet maintes fois vu et revu au cinéma, comme ici les difficultés de vivre, l’obligation de bouger, de vivre constamment avec le poids écrasant des soldats et autres miliciens qui pourchassaient les juifs pendant les années 42/45. Et pourtant Christian Deguay a réussi haut la main son film, qui est à la fois bouleversant, digne d’intérêt de bout en bout, humain, bref tout ce qu’on adore quand on aime le cinéma.
Dans une France occupée, deux jeunes frères, Joseph et Maurice doivent traverser seuls la France pour échapper aux allemands, et tenter de retrouver leurs parents à Nice. A eux de faire preuve de courage, qui vont voyager seuls et faire des rencontres, de se retrouver face à des allemands butés.
Faire les louages d’un réalisateur est une chose, mais parler de tous les acteurs de ce film en est une autre. Les deux jeunes frères dans le film, Dorian Le Clech et Batyste Fleurial Palmieri sont époustouflants de justesse. Ils peuvent être drôles, ils peuvent souffrir, pleurer, nous ressentons à travers eux toute la gamme des sentiments et des sensations. Ils ne jouent pas la comédie, ce ne sont pas des petits singes savants. Non: ils sont les personnages et on croit en eux à chaque minute du film. Ils sont pour le moins bien entourés, avec dans les rôles de leurs parents Elsa Zylberstein et Patrick Bruel. Ce dernier n’a jamais été aussi bon, et pourtant il en a interprété des rôles dans sa carrière, il est absolument génial ici. Lorsqu’il pleure dans ce film, nous avons la larme à l’oeil. Sa partenaire Elsa Zylberstein n’est pas en reste. Autres surprises les apparitions de Kev Adams et de Christian Clavier, qui nous démontrent, (mais en avions nous besoin?), qu’ils sont certes habitués des comédies, mais aussi qu’ils sont doués lorsqu’il s’agit d’interpréter des personnages nettement différents de ce à quoi ils nous ont habitués. Sans oublier Bernar Campan, qui joue à merveille un fasciste, père d’un milicien.
1h50 de vrai cinéma, du genre qui nous rend fier , heureux de vivre, vraiment un grand film!
le film annonce :