Next est un festival de théâtre, de danse et de performance, un rendez-vous incontournable, qui met en ébullition artistique les Hauts de France.
photo Grégoire Verbeke
Cette 16ème édition était particulièrement réussie, alliant les prestations d’artistes confirmés et de troupes émergentes. Du 9 novembre au 2 décembre, 36 spectacles ont été présentés dans les différents lieux partenaires :
Le Next rassemble 16 villes belges et françaises de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai. Ce festival fédère le Phénix et l’Espace Pasolini à Valenciennes, La Rose des vents à Villeneuve d’Ascq entre autres. Le Next est attentif aux défis écologiques. Quel est l’avenir du spectacle vivant dans le nouveau régime climatique ? L’équipe du Next ne se contente pas de poser des questions, ils sont cohérents dans leurs actes. Le public est considéré comme un partenaire, un véritable accueil, des navettes gratuites, des parcours « vertueux » sont organisés pour voir plusieurs spectacles le même jour, des services de restauration que ce soit au Phénix, le paquebot rouge de Valenciennes, scène nationale dirigée avec beaucoup de tac par Romaric Daurier, ou au Buda en Belgique avec ses délicieux plats végétariens. Tout est organisé afin que les spectateurs profitent pleinement du Festival. Le Next a commencé avec l’excellent spectacle de danse Foreshadow not standing d’Alexander Vantourhout. Au fond de la scène un mur de 6 mètre. Les danseurs vont s’attaquer à une escalade, certain devenant le marchepied des autres. Les corps sont tordus, étirés, presque déconstruit. Ils se reniflent, se confrontent, s’étirent, se hissent. L’équilibre en péril. Etonnant et fascinant.
photo Loizenbauer
Mirlitons de Aymeric Hainaux et François Chaignaud, est un duo singulier entre le corps et le son. Le premier est un spécialiste de l’Human Beat Box, avec un micro il crée des sons des rythmes avec sa bouche, se servant de son corps comme caisse de résonnance. Le praticable est un cercle de bois exigu. Un corps est allongé, le danseur François Chaignaud s’en empare le hisse contre lui. Que veut-il faire de ce corps inerte qui porte un haubert doré. L’homme prend un bâton orné d’une multitude de clochettes et avec un micro collé à la bouche, crée une musique cadencée. Le danseur porte des chaussures de Flamenco, et tape la petite arène en bois si fort que l’on craint qu’il la traverse. Le public est très proche, installé en arc de cercle. Nous sommes comme conviés à un rite initiatique. Chaignaud se hisse sur la pointe, joue de l’équilibre jusqu’au point de chute en l’évitant tel un elfe. Eblouissant !
Photo Jonas Verbeke
Deep Cuts de Bryan Campbell
Alors qu’il se promenait en forêt, Bryan frappe un arbre avec une branche. Qu’a ressenti l’arbre. De ce questionnement sylvestre est né ce spectacle qui est une performance alliant opéra et bûcheronnage. Au début, Bryan, très bricoleur découpe des planches et installe un lutrin sur lequel il dépose une partition. Entre découpe de planches, creusement de bûche et danse, Deep Cuts amuse ou énerve. Cette pastorale du XXIème siècle ne manque pas de charme.
Au programme au Phénix Extinction de Julien Gosselin, triptyque de 5H, se concluant par le texte de Thomas Bernard, superbement interprété.
Le festival Next est une proposition passionnante, animé par une équipe motivée prête à soulever des montagnes. Vivement la prochaine édition !!
M.L Atinault
Photo : LVS
Photo Bart Grietens