Cent ans plus tard, retour du Cid à Garnier avec Roberto Alagna dans le rôle titre.
Tout le monde connaît Le Cid, dans la version de Pierre Corneille, mais peu connaissent l’Opéra de Massenet, même si on retrouve certains vers de Corneille, comme « Ô Rage, Ô désespoir….. », ou « Rodrigue as tu du coeur…. » pour ne citer que les deux plus connus. L’Opéra fut créé en novembre 1885, sur un livret d’Adolphe d’Ennery, Louis Gallet et Edouard Blau, d’après l’oeuvre de Pierre Corneille, et ne fut présenté que deux fois depuis, la dernière étant en 1919. C’est dire si les airs ne sont pas très connus du public. Cette production de l’Opéra de Marseille, qui date de 2011, avec une mise en scène assez classique de Charles Roubaud ne se déroule visiblement pas au XIème siècle comme la pièce. Elle se déroule au XXème siècle, avec des décors très art nouveau, des costumes plutôt franquistes. Pourquoi ce retour du Cid? Il ne faut pas oublier que Placido Domingo avait enregistré Le Cid, ce qui l’avait remis un peu à la mode. Et cette fois, c’est un autre ténor, et pas n’importe lequel qui reprend le rôle de Rodrigue : Roberto Alagna, qui fait ainsi ses débuts à l’Opéra Garnier. C’est peut-être pour cela qu’il s’est beaucoup donné lors de la Générale, alors qu’il avait de fortes allergies, comme on nous l’avait annoncé. Inutile de dire que celui qui est LE ténor français est prodigieux, même s’il n’apparaît qu’assez peu dans les deux premiers actes, et qu’il montre sa puissance ensuite.
C’est une fois encore Michel Plasson qui dirige l’orchestre avec un talent indiscutable , et tous les protagonistes sont d’une totale perfection dans le choix qui a été fait pour leur rôle. L’Infante ( Annick Massis), possède une voix cristalline, Chimène ( Sonia Ganassi) est excellente dans son jeu d’actrice, qui nous étonne aussi par sa tessiture. Côté masculin, aucun reproche, que ce soit Don Diègue (Paul Gay) , le roi (Nicolas Cavalier) ou le compte de Gormas (Laurent Alvaro), on pourrait penser que Massenet avait écrit pour eux. Les chœurs ne doivent pas être en reste: nombreux sur scène, masculins ou féminins, ils ont une puissance importante que l’on découvre dans quasiment tous les actes. De grands moments, de grands duos, une partition que j’ai découverte avec un grand plaisir. Ce Cid à l’Opéra Garnier fera certainement l’unanimité auprès du public qui aura eu la chance de trouver une place.
TOUTES LES PHOTOS @ Agathe Poupeney Opéra de Paris
Représentations à l’Opéra Garnier :
les 30 Mars, 2 Avril, 6 Avril, 9 Avril, 15 Avril, 18 Avril et 21 Avril à 19h30 et le 12/ Avril à 14h30
Durée du spectacle : environ 2 h 50
TARIFS : 25€, 45€, 70€, 120€, 190€, 210€
27 mar, 18 avr : 25€, 49€, 77€, 132€, 209€, 231€
30 mar, 6 avr : 25€, 40€, 63€, 108€, 171€, 189€
Réservations: aux guichets , mais j’ai bien peur que ce soit complet pour toutes les représentations, guichets Opéra Bastille (de 14h30 à 18h30 du lundi au samedi) et opéra Garnier (de 11h30 à 18h30 du lundi au samedi et une heure avant les représentations)
Deux extraits avec Roberto Alagna dans le rôle du Cid