L’opéra le plus joué non seulement en France mais dans le monde entier est de retour dans une version où les décors ne sont que rideaux, sans accessoires qui pourraient distraire le public. On est là pour ouvrir grandes nos oreilles et écouter les voix des protagonistes de CARMEN de Georges Bizet.
Dois-je vous raconter l’histoire créée par Prosper Mérimée, de la belle gitane, Carmen, qui s’amourache d’un officier à Séville, alors que ce dernier serait promis à Micaela, qui lui est envoyée par sa mère. Mais la belle sauvageonne ne l’entend pas ainsi et va entraîner le jeune officier dans ses filets. Voilà le plus gros de la trame de ce drame en 4 actes qui ne manque pas d’airs connus, comme « L’amour est enfant de Bohême », « La Habanera », parmi bien d’autres. Et si vous ne connaissez pas, ce qui m’étonnerait quand même, vous laisserez porter par les mélodies de ce drame qui met aussi en scène des enfants. L’Opéra de Paris, programme régulièrement des représentations de Carmen, toujours avec des interprètes de qualité, la dernière a été mise en scène par Calixto Bieito, mais auparavant dans une des plus belles version signée Alfredo Arias. La mise en scène à l’Opéra Comique est des plus simples, qui joue sur les rideaux, ce qui permet d’admirer, d’écouter l’orchestre, dirigé de main de maître par Louis Langrée jusqu’au 30 avril, qui cèdera la baguette du 2 au 4 mai à Sora Elisabeth Lee.
Frédéric Antoun (Don José), Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique
Frédéric Antoun (Don José), Jean-Fernand Setti (Escamillo)
Vous pouvez avoir une idée de la mise en scène avec les photos qui illustrent ces quelques mots. Saviez-vous qu’il aura fallu attendre longtemps pour que l’œuvre entre au répertoire de l’Opéra de Paris. Entre sa première représentation à l’Opéra Comique en mars 1875 suivie de quelques 2889 représentations au fil du temps, et son entrée au répertoire qui ne se fera qu’en novembre 1959. Autre anecdote Maria Callas qui a été acclamée pour ses prestations vocales de Carmen sur disque ne l’a jamais joué sur scène! Le dernier DVD enregistré de Carmen en France date quand même de 2010 et fut enregistré à l’Opéra de Lille d’après une mise en scène de Jean-Claude Casadesus.
N’hésitez donc pas, même s’il ne va pas être facile de trouver une place dans la belle salle de la place Boieldieu, rénovée il y a peu, vu qu’il n’y a que peu de représentations.
Les amateurs de Bel Canto seront aux anges, avec cette production qui revient à l’Opéra Garnier. Tout d’abord parce qu’on adore voir un spectacle dans cette salle magnifique, un rêve pour tous ceux qui n’ont pas encore mis les pieds dans cette institution. Et de plus un opéra de Mozart, peut-être le plus connu , voilà qui est vraiment un évènement. Rien de plus normal que cette série de représentations soit mise en avant pour la fin de cette année.
Au Palais Aguas Frescas. Figaro, valet du comte Almaviva, est sur le point d’épouser la camériste de la Comtesse Suzanne, la fête se prépare, des obstacles surgissent, des intrigues se trament. Le Comte, époux très volage, cherche à séduire Suzanne et voudrait rétablir certains droits du seigneur des lieux sur les jeunes épouses ; il mène son intrigue aidé par Basile, son maître de musique.
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Photo : Vincent PONTET
LES NOCES DE FIGARO – Le 17 01 2022 – Photo : Vincent PONTET
quelques extraits :
Un opéra en 5 actes dont vous connaissez l’intrigue, mais ceci n’était qu’un petit rappel. Suivons l’historique ce cet opéra :
1790 À Vienne, le 26 janvier, est créé Cosi fan tutte qui clôt la trilogie Mozart ‑ Da Ponte.
1793 Le 20 mars, Les Noces de Figaro entre au répertoire de l’Opéra de Paris, Salle de la Porte Saint‑Martin, dans une version française de Beaumarchais sous le titre Le Mariage de Figaro. L’œuvre ne restera à l’affiche alors que pour 6 représentations.
1973 Les Noces de Figaro est pour la première fois donné en langue italienne à l’Opéra de Paris, et depuis revient régulièrement. La dirction musdicale de Louis Langrée ne souffre d’aucun défaut, avec des interprètes que l’on se doit d’applaudir : entre autres : Netia Jones, Alessandro di Stefano, Gerlad Finley, Mia Persson, Luca Pisar’oni, Jeanine de bique, Rachel Frenkel, Sophie Koch.
Ce qui pourra choquer les puristes ce sera la mise en scène résolument moderne, avec des décors épurés. Mais ce n’est qu’un petit bémol, tant la qualité de ces représentations est excellente.
12 représentations du 23 novembre au 28 décembre 2022
Mercredi 23 novembre 2022
Vendredi 25 novembre 2022
Dimanche 27 novembre 2022
Mercredi 30 novembre 2022
Mercredi 7 décembre 2022
Dimanche 11 décembre 2022
Mardi 13 décembre 2022
Vendredi 16 décembre 2022
Lundi 19 décembre 2022
Jeudi 22 décembre 2022
Dimanche 25 décembre 2022
Mercredi 28 décembre 2022
En soirée à 19h30 sauf les dimanches en matinée à 14h30
Durée de la représentation : environ 3h30 avec entracte
VIA L’APPLICATION OPÉRA NATIONAL
DE PARIS
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smartphones et tablettes.
PAR TÉLÉPHONE
08 92 89 90 90* ou +33 1 71 25 24 23
depuis l’étranger, du lundi au samedi de 9h
à 19h (sauf jours fériés).
AUX GUICHETS
> du lundi au samedi (sauf jours fériés) de
10h à 18h30 au Palais Garnier (à l’angle
des rues Scribe et Auber) et de 14h30 (12h
les jours d’ouverture des réservations) à
18h30 à l’Opéra Bastille (120, rue de Lyon).
> une heure avant le début du spectacle, y
compris les dimanches et jours fériés.
* 0,35 € TTC/min depuis depuis un poste fixe hors
coût éventuel selon opérateur
Hamlet, Opéra en cinq actes d’Ambroise Thomas (1811-1896) sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Shakespeare, crée à l’Opéra Comique le 9 mars 1868 revient pour une série de représentations à la salle Favart.
l’Opéra Comique répare une injustice, rendre à Ambroise Thomas ce que nous lui devons. Et Hamlet le prince du Danemark porte des baskets et Ophélie des talons hauts. Rarement ces deux personnages ont été aussi bien interprétés.
Ambroise Thomas est bien oublié, l’auteur de Mignon et d’Hamlet fut pourtant reconnu par le public qui réclamait ses œuvres à l’affiche. Le Caïd en 1849 remporte un grand succès, en 1850 Ambroise Thomas rencontre Shakespeare avec Le songe d’une nuit d’été. Si Mignon est un triomphe, il sera dépassé par celui d’ Hamlet.
-Photo : Vincent PONTET
Avec ce Hamlet, le public est happé dés les premières minutes. Prés de l’orchestre, le prince Hamlet est spectateur du couronnement de son oncle Claudius qui succède à son frère. Le défunt roi est le père d’ Hamlet. Est-ce par esprit de famille que le nouveau roi épouse la mère d’ Hamlet, le reine Gertrude ? Entre la pièce de Shakespeare et le livret, il y a des différences. Ambroise Thomas a tonifié la partition d’Ophélie qui, avant la folie fatale tente d’aider son fiancé Hamlet. Cela est dû à la créatrice du rôle Christine Nilsson, d’origine suédoise. Ambroise Thomas consacre à Ophélie l’acte IV, une ballade suédoise la Willis au charme languissant et funèbre. Hamlet devient un drame romantique. Hamlet est hanté par le fantôme de son père et lui promet de le venger. Tout bascule, le destin mélange coupable et innocent. Hamlet est dans l’opéra couronné roi et non pas empoisonné par la pointe d’une épée. « Mon âme est dans la tombe. Hélas ! Et je suis Roi ! ».
Photos : Vincent PONTET
Cyril Teste nous offre une mise en scène inspirée, intelligente, tirant les personnages au pinacle. Tout nous séduit. Nous devons l’avouer, ici toutes nos réticences habituelles envers les costumes sont balayées par sa conception de mise en scène. Ce Hamlet est totalement dans notre monde, Ophélie est une jeune femme moderne, pétrie d’amour et de compassion. Hamlet porte des baskets et Ophélie des talons hauts, et nous les suivons pas à pas dans cette histoire qui est comme une spirale infernale qui les absorbe et les broie. Cyril Teste a pris possession de la scène de l’Opéra Comique.
Dés l’ouverture, lorsque Hamlet s’approche de l’orchestre nous assistons sur un écran devant nous à l’arrivée de Claudius et de Gertrude. La salle est allumée afin que nous puissions voir le cortège royal. Hamlet est spectateur au début, il est comme figée devant le spectre de son père, puis il deviendra metteur en scène de sa vengeance.
Des cameras suivront certains personnages dans les coulisses. Nous sommes au théâtre et les artisans de l’ombre, machinistes ou maquilleuse sont présents à l’image. Ici théâtre, opéra et cinéma se conjuguent pour une œuvre qui fait fi des étiquettes. La fluidité des changements de scènes et de décors ne laisse aucun temps mort.
Ambroise Thomas est un compositeur précis. Il aime les chanteurs et sait leur ménager des morceaux choisis. Sa partition est nuancée, poétique. Sa ligne mélodique et la souplesse de sa phrase musicale nous transportent. Il ne faut pas oublier que Thomas était un homme de son temps s’intéressant aux nouveaux instruments et il fut le premier à mettre le saxophone dans la fosse lyrique. Les solos de clarinette et de trombone donnent une nouvelle ampleur à l’orchestre. Nous sommes loin de l’académisme, on se doit de reconsidérer ce compositeur et sa musique élégante, précise, qui prouve sa puissance d’expression. Il y a bien sûr les moments attendus comme le monologue « Être ou ne pas être », ici le prince danois se livre à une introspection douloureuse, c’est une réflexion intime. Stéphane Degout est un baryton remarquable, alliant ses qualités de chanteur à celle de comédien, son Hamlet est douloureux, odieux dans sa froide détermination et pathétique dans sa dernière réplique. Ophélie est magnifiée par l’ interprétation de Sabine Devieilhe , belle soprano pour une Ophélie sensible et touchante. Laurent Alvaro, le terrible Claudius, et Jérôme Varnier, le spectre glaçant, nous confondent d’admiration.
Photo : Vincent PONTET
La direction musicale est assuré par Louis Langrée qui rend à l’œuvre ce mélange de poésie et de maîtrise technique qui caractérise le compositeur avec un orchestre remarquable. Hamlet est le spectacle lyrique à voir, sans plus attendre. Il est rare d’avoir sur une même production autant d’artistes de ce niveau exceptionnel.
Marie Laure Atinault
A l Opera Comique – Photo : Vincent PONTET
En plus du texte écrit par Marie Laure, je vais ajouter mon avis après avoir vu cette production. Outre la prestation hors norme de Sabine Devieilhe qui fut largement saluée , je dois reconnaître que la mise en scène, qui met la salle en valeur, et les interprètes en avant, est une réussite totale. Il faut saluer les talents conjugués de Cyril Teste, Ramy Fisher, Nicolas Doremus, Mehdi Toutain-Lopez qui font de cette production un MUST SEE. On ne peut pas dire que ce soit les airs connus qui font de cette production un chef d’oeuvre, vu qu’il n’y a pas d’air connu. Pourtant, malgré sa longueur ( 3h20 avec un petit entracte), on ne s’ennuie pas une seconde, ce qui est quand même une gageure.
Si vous en avez l’occasion, ne manquez pas de venir à l’Opéra Comique, il est certain que vous en le regretterez pas!
Guy Courthéoux
Hamlet
Direction musicale Louis Langrée
Mise en scène Cyril Teste
Décors Ramy Fischler
Costumes Isabelle Deffin
Conception Vidéo Nicolas Dorémus, Mehdi Toutain-Lopez
Cheffe de chant Marine Thoreau La Salle
Chef de chœur Joël Suhubiette
DISTRIBUTION
Hamlet : Stéphane Degout
Ophélie : Sabine Devieilhe
Claudius : Laurent Alvaro
Gertrude : Lucile Richardot
Laërte : Julien Behr
Le Spectre : Jérôme Varnier
Marcellus, 2ème Fossoyeur : Kevin Amiel
Horatio, 1er Fossoyeur : Yoann Dubruque
Polonius : Nicolas Legoux
Orchestre des Champs-Élysées
Nouvelle production Opéra Comique
Représentations les 24, 26, 28, janvier à 20.00, 30 à 15.00 et 1 & 3 février 20.00