Qui est donc ce Monsieur Fraize, au nom de fruit rouge, mais avec une orthographe différente..de rouge il n’a que le polo?
Décrire ce spectacle me semble tellement difficile que j’y ai renoncé dès que je me suis retrouvé devant mon ordinateur. Je peux toutefois vous raconter les débuts de ce spectacle. Un décor simplissime, un fond noir, deux petits rideaux de la même couleur sur chaque côté. Au début du spectacle, Monsieur Fraize est derrière un de ces rideaux, il jette des regards vers la salle, le tout en plein silence. Quelques minutes plus tard ( oui, minutes, pas secondes), il avance et marmonne des phrases qui ne se terminent pas. Il marmonne en quelque sorte. Il faut encore de longues minutes avant que l’on comprenne ses débuts de phrases. Je crois n’avoir jamais vu quelque chose d’aussi déroutant. Je me suis demandé de quoi il s’agissait, si on ne m’avait pas fait une drôle de blague en me recommandant ce spectacle. La salle riait, et moi je restais stupéfait. Il m’a fallu près d’une dizaine de minutes pour entrer dans son jeu, lorsqu’il s’adresse à la salle, puis qu’il recherche un catalogue. Et pas n’importe quel catalogue. On s’attend à tout sauf à ce genre de catalogue. Et là je suis rentré en plein dans sa forme d’humour désarmant. Jusqu’à la fin je riais à ce personnage qui ose tout, il ne se gène pas pour envoyer un spectateur du premier rang au fond de la salle, non pas parce qu’elle importunait, mais juste pour le plaisir. Et malheur si cette personne tente de redescendre pour récupérer sa place. La salle le suit dans ses dialogues souvent absurdes, et sur la façon de dire qu’il travaille. Ce qui est vrai, mais jusqu’à ce jour je n’avais pas entendu un humoriste dire qu’il travaillait lorsqu’il se produisait sur scène. Généralement on nous demande d’éteindre les portables. Ici, c’est le sien qui ‘sonne’ et il va parler quelques minutes avec sa mère et lui raconter ce qu’il fait.
Je viens de vous le dire, ce spectacle incroyable vous entraîne dans un univers différent, celui de l’absurde. Ici ce ne sont pas des successions de vannes. Ce sont des moments comme on en voit rarement, pour ne pas dire jamais sur une scène de théâtre. J’avais adoré l’humour corrosif de Lamine Lezghad. Là je me suis trouvé dans un monde tellement différent, avec des rires différents, une forme d’humour et de spectacle qu’il faut bien applaudir tant tout cela est bien ficelé, avec ce personnage sorti d’une bande dessinée, avec un pantalon beaucoup trop court, qui peut s’approcher d’un clown, sans les défauts inhérents à ces personnages de cirque qui ne m’ont jamais fait ne serait-ce que sourire . Là nous sommes dans une nouvelle forme d’art et je dis simplement : Bravo Monsieur Fraize! Marc Fraize fait la rencontre d’Alain Degois dit « Papy » en 2014, et c’est ce dernier qui le guide désormais et le met en scène. « Monsieur Fraize, dit ce dernier, vous pousse à rire nerveusement, subitement, sans crier gare.
Et pour ceux qui me connaissent bien, et qui savent à quel point j’aime les fruits dont je parlais dans ma première ligne, j’aime ce Monsieur Fraize mais pas pour la ressemblance avec les fruits rouges!
Monsieur Fraize, c’est au Théâtre l’Archipel tous les jeudis à 21h00
Durée du spectacle : 1h20 environ
Extraits des émissions : On ne demande qu’à en rire :