Opéra

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Louis Langrée, le directeur de l’Opéra-Comique a eu l’excellente idée de programmer Stravinsky et Ravel, les deux compositeurs qui se sont rencontrés grâce à Diaghilev, s’appréciaient et s’admiraient.

Il dirige l’orchestre des Champs Elysées avec cette bienveillance qui est son apanage.

La soirée débute avec Pulcinella, un ballet avec chant en un Acte. Stravinsky s’est inspiré de Pergolèse, crée à l’opéra de Paris le 15 Mai 1920, suivi après l’entracte de L’Heure Espagnole, comédie Musicale en un Acte sur un livret polisson de Franc-Nohain, créée à l’Opéra-comique le 19 Mai 1911.

Guillaume Galliene a choisi un décor unique de Sylvie Olivé mais à escaliers modulables. Le décor est une sorte de tour de Babel de l’amour et s’apparente à l’univers d’ Escher. Pas de référence à la commedia dell’arte dont Pulcinella/Polichinelle est l’un des personnages. Notre héros (Oscar Salomonsson), bien que fiancé à une belle et pure jeune fille (Alice Renavand) aime baguenauder dans les rues. Les filles sont sensibles à son allure décontractée. Mais attention aux gaillards musclés et à la jalousie de sa fiancée. Pulcinella porte un complet et un chapeau melon, pas de costume bariolé. Il semble être un poète des rues entre Charlot ou l’amoureux de Peynet. La chorégraphie de Clairemarie Osta, et les chants façon Pergolèse (1710-1736) ne parviennent à nous sortir, il faut bien l’avouer d’un certain ennui.

L’Heure Espagnole nous plonge dans une Espagne d’opérette ou plutôt selon l’expression de Ravel de Comédie Musicale. L’horloger Torquemada (Philippe Talbot), qui n’a aucun rapport avec le terrible inquisiteur, a pour charge de remonter toutes les horloges publiques de Tolède. Le jeudi soir est très attendu par son épouse Concepción (Stéphanie d’Oustrac). Elle attend son amant, un jeune poète (Benoît Rameau). A l’heure du départ, ô combien attendu, Ramiro le muletier (Jean-Sébastien Bou) vient demander une réparation, l’horloger pointilleux sur l’horaire de remontage des pendules de la ville demande au muletier de l’attendre dans sa boutique. Cela ne fait pas l’affaire de Concepción. Tout va se liguer pour forcer à la fidélité l’épouse insatisfaite, le poète est un peu mou, Ramiro est très présent et très serviable puisque notre belle horlogère va lui demander de déménager une pendule à l’étage. Ramiro s’exécute. Comble de malheur le banquier Don Inigo Gomez (Nicolas Cavallier) arrive pour tenter de séduire la belle!

L’escalier est le théâtre de pérégrination du muletier déménageur, des cachettes des amants. Qu’il est donc difficile d’être infidèle à Tolède et ces hommes se prétendent espagnols ! Le texte du délicieux Franc-Nohain fit dresser les cheveux sur la tête de certain pudibond, gaulois sans vulgarité, offrant de jolies répliques. Don Inigo Gomez est truculent à souhait, Nicolas Cavallier offre des graves profonds à ce barbon. Benoît Rameau, le poète et amant peu empressé a les élans lyriques de l’inspiration. Philippe Talbot, notre horloger est toujours parfaitement juste.  Jean-Sébastien Bou compose un muletier qui fera date. Ses qualités de chanteur exceptionnel se doublent de celles d’un comédien inspiré. Ravel a dû regarder dans sa boule de cristal pour composer ce rôle pour lui. Stéphanie d’Oustrac est d’une coquinerie absolue. La fraîcheur de son jeu, son timbre chaud et l’étendue de son registre nous ravissent toujours. Néanmoins nous tenons à signaler que Jean-Sébastien Bou, n’est pas libre ces prochains mois pour tout déménagement !

Cette Heure Espagnole est une heure éblouissante !

ML Atinault

 

Toutes les photos : @ S BRION

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La Nouvelle Eve nous propose un spectacle totalement hors du commun avec 4 « Divas » qui ne jouent pas les Divas, mais qui sont de superbes vois d’Opéra, et non des créatures d’opérettes.

Vous ne comprenez pas ce que j’écris? Ce n’est pas grave, 2 d’entre elles seront devant vos yeux, le temps de se changer pour reprendre leur souffle.

Elles sont 4 à chanter : Flore Philis, Marie Menand,  Alexandra Hewson,  Marie-Laure Coenjaerts et elle sont accompagnées par un quatuor à cordes :Albane Genat,  Alice Bourlier,  Robin Kirklar,  Dimitri Tsypkin.

Allons à leur rencontre sur le grand canapé à l’entrée de La Nouvelle Eve :

 

C’est donc sous la direction de celle qui met en scène : Manon Savary qu’elle se produisent dans des costumes de Manish Arora et des perruques et maquillage de

. Vous y entendrez des extraits enchainés des ouvres suivantes : Les Noces de Figaro, Faust, Rigoletto, Lucia di Lammermoor, la Vie Parisienne.

On passe un très bon moment en leur compagnie et c’est là le principal

c’est jusqu’au 31 décembre 2023 à La Nouvelle Eve à Paris, 

les jeudis, vendredis, samedis à 20h00

matinées le samedi à 16h00 et le dimanche à 15h00

En tournée de janvier 2024 à juin 2025 

 

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Voilà un opéra quelque peu déroutant, avec de formidables interprètes sur la scène de l’Opéra Bastille.

Difficile de raconter l histoire, où vous verrez quand même un sosie vivant d’une certaine Marylin Monroe, mais aussi un King Kong, comme vous le montreront les photos qui illustrent cet article. Ce que l’on sait, au départ, c’est qu’un litige oppose deux familles, les Prus et les Gregor au sujet d’une succession d’une personne décédée un siècle plus tôt sans laisser de descendance directe, alors qu’il aurait désigné sur son lit de mort un orphelin du nom de Ferdinand Gregor. Mais aucun document ne le confirme, ni testament. Donc ses descendants continuent la bataille juridique.  Au début du 1er acte Albert Gregor attend dans le cabinet du Dr Kolenaty pour avoir des nouvelles de l’audience. La fille de Vitek qui rêve d’être une grande vedette a entendu chanter la Diva Marty.  Kolenaty se retrouve en compagnie d’Emilia Marty, qui est très intéressée par l’affaire. Selon elle Gregor, autrefois désigné par Prus en tant qu’héritier, serait en fait le fils illégitime de Prus, la mère étant alors la cantatrice renommée de cette époque.


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy


Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Krista _ Ilanah Lobel-Torres
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Janek _ Cyrille Dubois

il faut bien avouer que l’intrigue est à la fois facile à comprendre, mais tout aussi difficile à suivre. Normal vu qu’on regarde plus la scène où un sosie de Marylin joue avec sa jupe comme l’avait fait la célèbre actrice sur l’écran dans 7 ans de Réflexion en 1955. Scène mythique s’il en est. Et le metteur en scène , Krysztof Warlikowski joue avec cette image, et pour bien prouver qu’il voue une passion au 7ème art, fait intervenir un King Kong impressionnant.

Les décors sont magnifiques tout comme les voix que l’on peut écouter : Karita Mattila, Pavel Cernoch, Ilanah Lobel-Torres, Johan Reuter, ou Cyrille Dubois, par exemple,; sous la direction d’orchestre de Susanna  Mäkkl. Toutefois, même avec les surtitrages, on a quand même un peu de mal à suivre l’intrigue jusqu’au final, qui reste quand même une surprise.


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Janek _ Cyrille Dubois
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Krista _ Ilanah Lobel-Torres
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Janek _ Cyrille Dubois
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy
Hauk-Sendorf _ Peter Bronder


Emilia Marty _ Karita Mattila


Emilia Marty _ Karita Mattila
Jaroslav Prus _ Johan Reuter

 

Les dates des prochaines représentations :

Dimanche 8 octobre à 14h30

Mardi 10 octobre à 20h00

Vendredi 13 octobre à 20h00

Mardi 17 à 20h00

 

Places de 15 à 155€

mes tarifs en dessous de 25€ ne sont disponibles qu’aux guichets et ne peuvent pas être réservés dur le site de l’Opéra de Paris :https://www.operadeparis.fr/

D’autres photos :


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch


Emilia Marty _ Karita Mattila
Krista _ Ilanah Lobel-Torres
Jaroslav Prus _ Johan Reuter


Vidéo: Denis Guéguin
Emilia Marty _ Karita Mattila
Jaroslav Prus _ Johan Reuter


Emilia Marty _ Karita Mattila
Krista _ Ilanah Lobel-Torres


Emilia Marty _ Karita Mattila
Vitek _ Nicholas Jones
Jaroslav Prus _ Johan Reuter


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Krista _ Ilanah Lobel-Torres
Jaroslav Prus _ Johan Reuter
Dr Kolenaty _ Károly Szemerédy


Emilia Marty _ Karita Mattila
Albert Gregor _ Pavel Cernoch
Vitek _ Nicholas Jones
Krista _ Ilanah Lobel-Torres

 

TOUTES LES PHOTOS @ BERND UHLIG  / ODP

 

Trois extraits suivis de la bande annonce :

 

 

 

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Opéra bouffe, opérette, opéra comique, tous ces noms correspondent à ce que l’on peut applaudir à l’Opéra Comique de la place Boieldieu à Paris. Et le programme de ce superbe théâtre a de quoi plaire au plus grand nombre. Et c’est bien le cas avec cette première production de lA SAISON : LA FILLE DE MADAME ANGOT.

Cette œuvre était un peu oubliée, signée Charles Lecocq, , qui fut créée aux Fantaisies-Parisiennes à Bruxelles le 4 décembre 1872. Charles Lecocq est le digne héritier de Jacques Offenbach, dont on ne présente plus les œuvres tant LA VIE PARISIENNE est une opérette encore souvent reprise de nos jours.  L’histoire se situe justement à la fin du XIXème siècle où les gens de la Halle s’apprêtent à célébrer un mariage sans grande pompe, celui d’une orpheline qu’ils ont tous adoptée, Clairette, avec un perruquier, Pomponnet. Mais Clairette n’aime pas Pomponnet et le fait savoir, ayant hérité du caractère de sa mère. En fait son cœur balance du côté  d’un chansonnier contre-révolutionnaire, Ange Pitou. Celui-ci  est soudoyé par un financier, Larivaudière, qui lui demande de ne pas révéler  la liaison qu’il entretient  avec une actrice et favorite d’un homme puissant du Directoire, Barras.

Il suffira de 3 actes, en 2h15 avec un entracte pour démêler les histoires de la Fille De Madame Angot, avec des airs pour la plupart peu connus, alors que le titre de l’opérette nous semble familier. Les décors de Bruno de Lavenère (qui a aussi créé les costumes), sur un plateau tournant, nous emmènent à l’usine, et dans un cinéma, entre autres, avec une mise en scène intelligente de Richard Brunel. Si on parle de le direction musicale, ici encore, aucun défaut. Quant aux interprètes, on se régale à les écouter, qui tous sont parfaits : Hélène Guilmette ( Clairette Angot), Pierre Derhet (Pomponnet), Véronique Gens (Mademoiselle Lange), Julien Behr (AngePitou), Metthieu Lécroart (Larivaudière), Floriane Derthe ( Amarante et Hersilie), Antoine Foulon (Louchard), Geoffrey Carey , Matthieu Walendrzik, François Pardailhé.

Cette production a été énormément applaudie, et à juste titre et  tournera à l’Opéra de Nice (27, 28 et 29/09/2024), à l’Opéra d’Avignon (28, 29 et 31 décembre 2024) et à l’Opéra de Lyon (dates ultérieures).

C’est toujours un véritable plaisir de se retrouver dans cette salle qui a été récemment rénovée. Un écrin avec une très belle acoustique, où je me rends toujours avec un plaisir non dissimulé. Certes il n’y a pas que du lyrique, mais cet endroit nous permet de découvrir des œuvres oubliées, mais aussi des œuvres plus célèbres du répertoire comme LA CHAUVE SOURIS.

TOUTES LES PHOTOS : Jean-Louis Fernandez.

un petit extrait:

 

 

 

 

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Don Pasquale est un opéra de Gaetano Donizetti (1797-1848)

DON PASQUALE –

Opéra drame Buffo en 3 actes
Livret Giovanni Ruffini, Gaetano Donizetti
Pour cette série de représentations la direction musicale  est de Speranza Scappucci dans une mise en scène Damiano Michieletto

DON PASQUALE –

DON PASQUALE –

Tonique, allègre et drôle !!!!!
Pauvre Don Pasquale, quel diable l’a inspiré pour se marier !Don Pasquale est un vieux barbon, il n’a pas d’enfant mais un neveu, Ernesto. Il ne veut pas que son neveu, à priori son seul héritier, épouse la femme qu’il aime. Norina est une jeune veuve sans le sou. Il lui propose un beau parti, mais Ernesto le refuse.= Don Pasquale ouvre son cœur serré d’avare, qu’il souhaite se marier, à son ami Malatesta. Cet ami est un fourbe. Il flaire la bonne affaire et propose comme fiancée Sofrina, sa sœur, un ange de douceur.

DON PASQUALE –

DON PASQUALE –

DON PASQUALE –

Le barbon amoureux met à la porte le pauvre Ernesto, puisque ce dernier refuse le bon parti qu’il lui propose. Le pauvre jeune homme rompt avec Norina car il ne peut décemment l’épouser. Norina au comble du désespoir reçoit Malatesta, un vrai Machiavel qui lui propose de jouer le rôle de sa sœur, elle sera mariée devant un faux notaire et la douce sœur deviendra une véritable harpie afin de dégouter du mariage Don Pascale. Quiproquos, travestissement, mascarade et stratagème tout est réuni pour une comédie sans aucun temps mort.

DON PASQUALE –

DON PASQUALE –

Damiano Michieletto est un metteur en scène heureux, son Barbier de Séville de Rossini est l’un des spectacles qui de* reprise en reprise réjouit des salles enthousiastes. Il a placé l’action dans une Italie des années cinquante/soixante. L’utilisation de la vidéo souvent galvaudée est ici porteuse de sens, et donne des scènes de comédie. Don Pasquale est  une comédie rondement menée, sous forme opéra,  l’intrigue étant inspirée d’un canevas de Commedia dell’arte, reprend les personnages du genre : barbon, coquette et docteur, en l’occurrence Malatesta. Au fur et à mesure que la jeune mariée devient insupportable et exigeante, le décor s’anime, change. Adieu vieux mobilier, vive la nouveauté.

DON PASQUALE –

La partition de Donizetti offre aux chanteurs une jolie palette de nuance. De la frénésie de l’ouverture aux superbes mélodies tantôt mélancoliques, tantôt vives et espiègles. C’est une musique limpide, avec des emballements. Le rythme effréné communique une verve contagieuse. Gaetano Donizetti a prétendu l’avoir écrit en 11 jours, au vu de la partition entre autre l’air d’Ernesto si joliment écrit. Le rythme endiablé, le charme des mélodies et l’orchestration raffinée font de cet opéra un pur moment de bonheur.

La distribution est parfaite Laurent Naouri (Baryton) est comme le bon vin, il se bonifie d’opéra en opéra. De surcroit, c’est un excellent comédien. En un mot comme en cent, nous l’adorons. Voilà c’est dit !
Malatesta, l’ami fourbe est joué par Florian Sempey (Baryton) est cauteleux à souhait. René Barbera, (ténor) et Ernesto, le neveu, sont impeccables, ils soutiennent cette partition entre la farce et la mélancolie. N’oublions pas le notaire : Slawomir Szychowiak. Elle est la femme dans tous ses états, coquette, mutine, espiègle, insupportable, tendre, la divine Julie Fuchs. Cette merveilleuse Soprano nous ravit.
Il faut courir voir Don Pasquale !

DON PASQUALE –
Compositeur : Gaetano Donizetti
Livret : Giovanni Ruffini et Gaetano Donizetti
Mise en scene : Damiano Michieletto
Direction musicale : Speranza Scappucci
Decors : Paolo Fantin
Lumieres : Alessandro Carletti
Chef de choeur : Alessandro Di Stefano
Avec :
Laurent Naouri (Don Paquale)
Florian Sempey (Dottor Malatesta)
Rene Barbera (Ernesto)
Julie Fuchs (Norina)
Slawomir Szychowiak (Un notaro)

 

Cet article a été écrit par Marie Laure Atinault

Toutes les photos : @ -Franck-Ferville- ONP
Opéra Garnier

Dernières représentations à 19h30: le 5, le 11 et le 13 octobre

Places de 25 à 200,00 €

extrait :

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Comme les habitués de ce site l’auront remarqué, l’opéra est une de mes passions, et j’en fais encore des nouvelles expériences . C’est ainsi que je n’avais pas encore vu un Opéra signé Wagner, malgré le nombre d’années où je réussis à chroniquer ce que je peux voir à Paris, que ce soit à Bastille ou à Garnier, mais aussi à l’Opéra Comique, à l’Athénée ou au Théâtre des Champs Elysées. Mais désormais je ne pourrai plus dire : Je n’ai jamais vu de Wagner sur scène, parce que j’ai eu la chance de voir Lohengrin il y a quelques jours à l’Opéra Bastille, sous la direction musicale de Alexander Soddy. et j’avoue avoir été impressionné.

Accusée d’avoir tué son frère, l’héritier du duché de Brabant, Elsa demande à être défendue par celui qu’elle a vu en rêve. Quand celui-ci apparaît, conduit par un cygne, il accepte à condition que jamais elle ne lui demande son nom. Mais l’amour suffira-t-il à ce qu’elle ne pose pas la question interdite.

 

 

Richard Wagner a 37 ans quand il signe avec Lohengrin son opéra romantique à la musique magnétique. En écrivant lui-même le livret (inspiré de légendes germaniques) et la partition, il pose les premiers jalons de son « drame musical » auquel contribuent également un prélude, des leitmotiv, un orchestre et des chœurs amples.  Et il faut bien avouer que l’on s’intéresse à cette histoire, bercés par la musique du compositeur allemand dans une mise en scène, des décors et des costumes  de Kirill Dolmatovskaya. , pour les décors avec l’aide de Olga Pavluk et pour les costumes celle de Tatiana Dolmatovskaya.

Toutes les photos : @ Charles_Duprat. Opera_national_de_Paris-Lohengrin-23-24—Charles-Duprat-

 

Cette nouvelle production a un côté très sombre , mais les interprètes sont parfaits :

Heinrich Der Vogler  a les traits de Kwangchui Youn

Lohengrin : Piotr Beczala

Elsa Voin Brabant : Sinead Campbell Wallace

Friedrich Von Telramund : Wolfgang Koch

Ortrud : Nina Stemme

Der Heerufer des Königs : Shenyang

les 4 Edle Brabantische: Bernard Arrieta, Chae Hoon Baek, Josh Bernard ,  Julien Joguet

et enfin  les 4Edelknabel : Yasuko Arita, Caroline Bibas, Jouarna El Arniouri et Isabelle Escalier.

Cheffe des choeurs : Ching-Lien Wu

Comme il se doit les choristes ont une place importante, comme dans les œuvres de Richard Wagner.

Impossible de tenter de résister au charme de la musique et des chœurs. On peut ne pas être séduit par les décors et certains éléments de la mise en scène, mais il est impossible de résister à la musique et aux voix.

Représentations à l’Opéra Bastille :

27 et 30 Octobre

11, 14, 18, 21, 24, 27 octobre à 19.00

Places de 15 à 220€. les places à 15, 30, 50 et 70€ ne sont pas réservables sur le site de l’Opéra et ne peuvent être achetées qu’aux guichets de l’Opéra

1 extraits :

la bande annonce :

 

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Pauvre Offenbach, il a bien des soucis ! Un ami lui demande de s’occuper d’une mystérieuse Princesse, les répétitions de son prochain spectacle ne se passent pas comme prévu, le ténor le lâche, le directeur le lâche, l’inspiration le lâche !!!!   Il a besoin de tous les dieux de l’Olympe pour le secourir !

Lui le roi de Paris, n’est pas d’humeur à mener une Vie Parisienne trépidante. Il met son domestique Justin à contribution. La princesse arrive, elle est pompette, voire complétement grise. Tout tourne, tout virevolte dans ce spectacle follement drôle et pétillant !

On est sous le charme de ce florilège des airs du divin Offenbach:  La Belle Hélène, La Périchole, La Vie Parisienne, La Grande Duchesse de Gerolstein, et le trépidant trio du grill de « Pomme d’Api », nous enchantent, certains spectateurs brûlants du désir de chanter avec les artistes.

Le théâtre du Petit Monde est un label de qualité, La Vie Parisienne présentée en 2019 nous avait enchantée, Le Médecin malgré lui mis en musique par Gounod fut aussi une belle réussite. Cette soirée chez Offenbach ne déroge pas à la règle. Martin Loizillon a concocté un texte  prétexte pour introduire ces airs que nous adorons. Sa mise en scène mène tambour battant les protagonistes.

Les chanteurs sont excellents, Nicolas Rigas est un Offenbach tout à fait Ad hoc et sans postiche. Cet excellent Baryton est comme un bon vin car il se bonifie d’année en année, et il est de surcroit un comédien né. Christine Tocci , notre princesse champagnisée est une soprano brillante et piquante. Pierre-Antoine Chaumier, Justin le domestique amoureux de la princesse est un ténor remarquable au timbre élégant.

Marie-Christine Goueffon est non seulement la pianiste mais fait partie de ce spectacle dont le défaut est qu’il soit trop court !

Une soirée chez Offenbach est l’un des meilleurs spectacles de ce festival.

Texte et mise en scène Martin Loizillon, musique Jacques Offenbach, avec en alternance, Nicolas Rigas, Pierre-Antoine Chaumier, Christine Tocci, Marie-Christine Goueffon, Ping Zhang et Clémentine Decouture

Marie Laure Atinault

Festival Off Avignon

Théâtre des Corps Saints tous les jours à 12h10

 

la bande annonce:

Rating:

Voilà un spectacle qui m’a totalement désarçonné. La Bohème de Giacomo Puccini, est un des opéras qui m’a toujours enchanté. Je l’ai vu dans plusieurs mises en scène, dont celle qui avait fait les beaux jours encore récemment à l’Opéra Bastille, signée Jonathan Miller, qui a été reprise à de nombreuses reprises entre 1995 et 2017. Et en 2017 une nouvelle mise en scène de Claus Guth, qui revient actuellement sur la scène de Bastille. Et c’est là que je viens de la découvrir.

Je n’ai rien contre le rajeunissement d’une ouvre, mais là, c’est peut-être  trop. On ne peut pas oublier que La Bohème se situe dans le Paris du début du siècle dernier, mais monsieur Claus Guth a jugé bon de transposer l’action dans une station spatiale, donc dans le futur. Et c’est là où j’ai décroché. Fort heureusement, on peut écouter la direction musicale de Michele Mariotti, qui est absolument parfaite, tous comme les interprètes qui tous méritent des louanges, tant on reste sous leur charme :

Mimi  est interprétée par l’américaine Ailyn Pérez, Musette par la slovaque Slevka Zamevnikova et côté masculin, Rodolfo a la voix de Joshua Guerrero, américain lui aussi. Marcello est interprété par Andrezj Filoncczyk, Schaunard par Simone Del Savio. Le reste de la distribution de démérite pas : Gianluca Burattob (Colline / Benoit), Franck Leguerinel (Alondoro), Luca Sannal (Parpignol), sans oublier Bernard Arrieta, Pierpaolo Palloni, Paolo Bondi et Virgile Chorlet.

Certes les décors futuristes d’une station spatiale sont de toute beauté, mais on a du mal à imaginer l’oeuvre transposée deux siècles plus tard, et c’est là où le bat blesse. On a du mal a rentrer dans l’histoire, et c’est vraiment dommage. Peut-être suis-je trop vieux jeu, mais c’est bien la première fois que je n’arrive pas à rentrer dans la partitions, à moins de fermer les yeux pour me ragaler de ces belles voix.  Et pourtant ces interprètes se donnent à fond, ce qui nous permet d’oublier ces décors, surtout dans la première partie. La seconde partie on a quitté le vaisseau spatial pour se retrouver sur une terre aride, neigeuse, qui choque moins.

Toutes les photos : La Bohème 22-23 @Guergana Damianova – Opéra National de PARIS

Mais, une fois encore, on se rend à l’Opéra plus pour écouter que pour voir, et c’est, comme je viens de l’écrire, un véritable régal pour les oreilles.

Quelques extraits sonores :

 

 

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L’opéra le plus joué  non seulement en France mais dans le monde entier est de retour dans une version où les décors ne sont que rideaux, sans accessoires qui pourraient distraire le public. On est là pour ouvrir grandes nos oreilles et écouter les voix des protagonistes de CARMEN de Georges Bizet.

Dois-je vous raconter l’histoire créée par Prosper Mérimée, de la belle gitane, Carmen, qui s’amourache d’un officier à Séville, alors que ce dernier serait promis à Micaela, qui lui est envoyée par sa mère. Mais la belle sauvageonne ne l’entend pas ainsi et va entraîner le jeune officier dans ses filets. Voilà le plus gros de la trame de ce drame  en 4 actes qui ne manque pas d’airs connus, comme « L’amour est enfant de Bohême », « La Habanera », parmi bien d’autres. Et si vous ne connaissez pas, ce qui m’étonnerait quand même, vous laisserez porter par  les mélodies de ce drame qui met aussi en scène des enfants. L’Opéra de Paris, programme régulièrement des représentations de Carmen, toujours avec des interprètes de qualité, la dernière a été mise en scène par  Calixto Bieito, mais auparavant dans une des plus belles version signée Alfredo Arias. La mise en scène à l’Opéra Comique  est des plus simples, qui joue sur les rideaux, ce qui permet d’admirer, d’écouter l’orchestre, dirigé de main de maître par Louis Langrée jusqu’au 30 avril, qui cèdera la baguette du 2 au 4 mai à Sora Elisabeth Lee.

Frédéric Antoun (Don José), Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique

Frédéric Antoun (Don José), chœur accentus

François Lis (Zuniga), chœur accentus

Gaëlle Arquez (Carmen), Frédéric Antoun (Don José)

Elbenita Kajtazi (Micaëla)

Frédéric Antoun (Don José), Jean-Fernand Setti (Escamillo)

Vous pouvez avoir une idée de la mise en scène avec les photos qui illustrent ces quelques mots. Saviez-vous qu’il aura fallu attendre longtemps pour que l’œuvre entre au répertoire de l’Opéra de Paris. Entre sa première représentation à l’Opéra Comique en mars 1875  suivie de quelques 2889 représentations au fil du temps, et son entrée au répertoire qui ne se fera qu’en novembre 1959. Autre anecdote Maria Callas qui a été acclamée pour ses prestations vocales de Carmen sur disque ne l’a jamais joué sur scène! Le dernier DVD enregistré de Carmen en France date quand même de 2010 et fut enregistré à l’Opéra de Lille d’après une mise en scène de Jean-Claude Casadesus.

N’hésitez donc pas, même s’il ne va pas être facile de trouver une place dans la belle salle de la place Boieldieu, rénovée il y a peu, vu qu’il n’y a que peu de représentations.

François Lis (Zuniga), chœur accentus

Gaëlle Arquez (Carmen), Frédéric Antoun (Don José)

Gaëlle Arquez (Carmen), chœur accentus

Gaëlle Arquez (Carmen), François Lis (Zuniga), chœur accentus

Frédéric Antoun (Don José), Elbenita Kajtazi (Micaëla)

Jean-Fernand Setti (Escamillo)

Carmen reste aussi l’oeuvre la plus jouée à l’Opéra Comique à ce jour

Représentations les 24, 26 et 28 Avril à 20h00, le 30 Avril à 15h00 (cette représéntation à guichets fermés)

puis les 2 et 4 Mai à 20h00

Prix des places : de 63 à 150€ selon les jours et le placement

la bande annonce :

Rating:

Alors que cette œuvre est entrée au répertoire de l’Opéra Bastille en 1995, elle fut reprise dans la mise en scène de Andrei Serban plusieurs fois : en 1995, 1996, 1998, 2000, 2006, 2013 puis 2016.

Dans les collines de Lammermoor, au sud de l’Écosse, Lucia retrouve à chaque aurore un mystérieux jeune homme dont elle est amoureuse : Edgardo, de la lignée des Ravenswood. Mais comme dans Roméo et Juliette de Shakespeare, les amants sont issus de deux familles ennemies et n’ont pas le droit de s’aimer. L’histoire authentique de Janet Dalrymple – qui assassina son mari pendant sa nuit de noces et le paya de sa raison – avait déjà inspiré un roman à Walter Scott. En la mettant en musique, Gaetano Donizetti offre à l’opéra romantique italien l’un de ses emblèmes, avec notamment « l’air de la folie » de Lucia, qui exige de son interprète une technique exceptionnelle et une grande sensibilité dramatique.

La mise en scène de cette œuvre peut désorienter. Il est vraiment difficile de voir les belles collines d’Ecosse dans ce décor de gymnase. Mais bon il faut bien avouer que bien des œuvres ont été ainsi revues et corrigées de par leur mise en scène, et Andrei qui a créé celle-ci en 1995, a permis que celle-ci ne souffre pas d’avoir vieilli. Mais il est vrai que je ne l’ai pas vu dans les versions précédentes, où se sont succédés, entre autres  : June Anderson et Roberto Alagna en 95, June revint en 2000, Natalie Dessay en 2006, et plus récemment : Nina Minasyan ou Pretty Ynde en 2016.

Cette fois c’est sous la direction musicale bien inspirée de Aziz Shokhakimov que Lucia Di Lammermmor que nous pouvons applaudir les interprètes : Mattia Olivieri (Enrico Ashton), Brenda Rae (Lucia Di Lammermoor), Javier Camarena (Edgardo Di Ravenswood), Thomas Bettinger (Arturo Bucklaw), Adam Palka (Raimondo Bibebent), Julie Pastureau (Alisa) et enfin, Eric Huchet (Normanno). On ne peut que saluer unanimement les interprètes et tout particulièrement Branda Rae, qui est exceptionnelle.

Représentations :  à 19h30 sauf le dimanche 26 Février à 14h30

  • 21févr.
  • 23févr.
  • 26févr.
  • 28févr.
  • 04mars
  • 07mars
  • 10mars

 

Toutes les photos : © Émilie Bouchon / Onp

Prix des places de 35€ )à 160€ selon les représentations et disponibilités

Places de dernière minute

Des tarifs réduits préférentiels pour les moins de 28 ansles demandeurs d’emploi et les seniors de plus de 65 ans sont disponibles.

Renseignements et réservations :  https://www.memopera.fr/

ou

https://www.operadeparis.fr/saison-22-23/opera/lucia-di-lammermoor#calendar

 

la bande annonce :

quelques extraits :

à venir d’ici quelques jours