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All posts for the month juin, 2024

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Doit-on présenter le roman le plus célèbre d’Alexandre Dumas? Si vous ne l’avez pas lu, vous avez désormais la possibilité de le vivre sur grand écran en salles, et cela vaut nettement le déplacement. Le roman fut publié en 1844 et ce n’est certes pas sa première adaptation pour l’écran, loin s’en faut, le premier film date de 1907, un des plus connus sort en 1954 avec Jean Marais, puis un autre en 1961 réalisé par Claude Autant Lara avec Louis Jourdan, et cette adaptation est la 19ème si on compte les adaptations et suites. Autant vous le dire tout de suite, ce film signé Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte est une pure merveille. On ne voit pas passer les 3 heures de film.

Doit-on vraiment vous rappeler l’histoire? on vous parle de la plus grande histoire de vengeance de la littérature française, qui suit le destin tragique d’Edmond Dantès, bien décidé à faire payer les hommes responsables de son emprisonnement. On peut dire qu’il y a plusieurs grands moments. Le point de départ de toutes ces aventures où Edmond Dantès sauve une jeune fille, puis les complots qui le font incarcérer dans un cachot sur une ile au château d’If,  passage le plus long avant son évasion et enfin tout ce qui sera sa vengeance. Autant vous dire que vous serez captivé de bout en bout et ce, que vous connaissiez ou non le roman ou l’histoire.

Inutile de dire que les images sont de toute beauté et que les protagonistes ne vous laisseront pas indifférents. Tous les comédiens sont excellents, sans exception. Certes le film repose sur la prestation absolument exceptionnelle de Pierre Niney et de ses transformations physiques, mais on ne peut oublier tous les autres : Pierfrancesco Favino  qui est l’ Abbé Faria, Anamaria Vartolomei ,  Haydée  et Laurent Lafitte  en antagoniste perfide à souhaits. Mais on peut pas oublier  Bastien Bouillon, Anaïs Demoutier,  Patrick Mille ou Vassili Schneider. Au générique, la musique est d’importance signée Jérome Rebotier.

Quand le cinéma français a de grandes ambitions, on ne peut que le saluer et l’applaudir bien fort, et s’il est extrêmement are de vois une salle applaudir en fin de film, je dois dire que j’ai entendu beaucoup d’applaudissements à la fin dans une salle où le public présent a frémi, tout comme moi, à la fin de la séance.

Il est rare de voir autant de qualités dans le cinéma français, c’est donc vraiment un film à découvrir sur grand écran!

Ne le manquez pas!

TOUTES LES PHOTOS :  Jérome Rebotier  / Pathé /M6

le film annonce :

 

 

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Voilà un spectacle qui devait ravir tout le monde, même les homophobes. On se régale de bout en bout avec cette troupe  qui sait plaire à tous, qui sait chanter, danser, virevolter dans des décors bien colorés.

Ici pas de playback, ils chantent, et mieux encore : ils chantent parfaitement ce qui se comprend, quand on sait que la compagnie fêtes ses 40 ans

Sur un livret et une mise en scène de Denis Evrard, les protagonistes grimés sont à la ville : Sylvain Angonion de Reu, Michaël Baderot, Vincent Baillet, Jerome Cuvilliez, François Dussillol-Godar, Duarte Fernandez, Kaï, Laurent Giordanengo, Amaury Guiraud, Jérôme Guerin, Franck Mignot, Olivier Segrettin, Yohann Sassier, Jean-Philippe Vincifore, et je serai bien embêté de vous dire sui est qui sur le scène. Le plus simple c’est d’aller les voir, surtout pour les dernières représentations où les Caramels Fous vous proposent des places à 29 Euros!

Voila de quoi réjouir les fans des Caramels Fous, un entretien exclusif avec le metteur en scène (et pas que) et un des comédiens, grimé, quelques minutes avant leur entrée en scène :

 

 

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Les fans de Bob Marley seront ravis, mais pas que… Le 4K/ Bluray de Bob Marley One Love vient de sortir, et c’est une bombe!

Certes je suis un grand amateur de films musicaux, et celui-ci n’est pourtant pas une comédie musicale. On nous raconte comment ce jamaïcain est devenu une idole dans son pays, mais aussi dans le monde entier. Je dois bien avouer que cette histoire m’était totalement inconnue, connaissant certains titres de Bob Marley, mais que j’ai découvert son histoire, sa famille dans ce film de Reinaldo Marcus Green, avec, entre autres  :   Kingsley Ben-Adir, dans le rôle titre, aux côtés de  Lashana Lynch, Tosin Cole et James Norton. Vous allez apprendre beaucoup de choses ( à moins que vous ne soyez fan) sur Bob Marley. Ce dernier a inspiré des générations à travers son message d’amour et d’unité. On comprendra pourquoi sa vie fut aussi courte. Franchement c’est passionnant de bout en bout. BOB MARLEY : ONE LOVE explore à la fois la musique emblématique que vous connaissez et la légende fascinante que vous ignorez, à travers l’histoire inspirante et puissante de la transformation de Bob Marley, des modestes débuts à la diffusion de son message universel d’amour et d’unité à travers le monde.

Et l’édition 4 K Bluray est une pure merveille tant au niveau images qu’au niveau son. Vous découvrirez l’histoire derrière l’icône dont la musique et le message ont inspiré des millions de personnes avec BOB MARLEY : ONE LOVE disponible à l’Achat en VOD le 13 Juin, en DVD, Blu-Ray et 4K UHD le 19 Juin et enfin à la location en VOD le 26 Juin.

Si vous optez pour l’éditionK Ultra HD, vous aurez en prime sur ce double DVD  des suppléments comme plus de 50 minutes d’interviews et de séquences détaillant la réalisation de ce film extraordinaire et inspirant. Vous pourrez entendre Ziggy Marley et d’autres membres de la famille Marley parler du processus de narration de l’histoire de Bob Marley avec une authenticité artistique et émotionnelle inégalée. Vous comprendrez  aussi comment Kingsley Ben-Adir s’est préparé à incarner l’icône de la musique tout en préservant son humanité. Plongez dans les coulisses du tournage dans les lieux réels où Bob a vécu, en Jamaïque et en Angleterre, et découvrez le véritable talent musical tissé tout au long du film. De plus, vous aurez aussi les scènes supprimées qui n’ont pas été montrées au cinéma.

Honnêtement, un film à découvrir ou à revoir, qui mérite amplement sa place dans toute vidéothèque qui se respecte

BONUS BD (55 minutes) et 4K UHD (55 minutes) :
  • Devenir Bob Marley – Plongez dans la création d’une légende et découvrez Kingsley Ben-Adir se métamorphoser en l’emblématique Bob Marley, décomposant les éléments cléfs de Bob et en expliquant comment il a réussi à capturer l’essence du musicien.
  • L’histoire : Porter Bob Marley à l’écran – Découvrez comment les réalisateurs ont structuré le film autour de la musique, du message et de la famille de Bob pour faire connaître son histoire au public.
  • Les acteurs – Asseyez-vous avec les acteurs, dont Kingsley Ben-Adir et Lashana Lynch, et discutez de leur processus, de l’audition pour leur rôle à la capture de l’essence de leur personnage dans le film.
  • Le tournage : Jamaïque et Angleterre – Les réalisateurs révèlent les lieux de tournage authentiques utilisés dans le film, des plages de la Jamaïque aux rues de Londres. Découvrez où Bob Marley a vécu et créé parmi ses meilleures chansons.
  • Le groupe – Découvrez les musiciens qui ont contribué à la production du film et comment ils ont su donner vie au son de Bob Marley and the Wailers, avec la participation de membres de la famille du groupe d’origine.
  • Versions longues et scènes coupées

la bande annonce :

 

 

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Le mois Molière à Versailles :    Un, deux, trois, Vive le théâtre !

Depuis vingt-huit ans, le mois Molière à Versailles est devenu un rendez-vous incontournable des amoureux du théâtre, qu’ils soient versaillais ou de la région, tant les propositions sont alléchantes. Des créations, des reprises sont suivis par un public nombreux et familial. Les tarifs sont très bas ou offrent des prix accessibles défiant toute concurrence. François de Maziéres, le maire de Versailles est le créateur de ce festival. Il ne ménage pas ses efforts. Son vélo est célèbre, car il se rend de lieux en lieux attentif à tout et à tous. Il faut saluer l’équipe de bénévoles qui ne compte pas leurs efforts. De nombreuses troupes sont en résidence, des troupes de théâtre amateur présentent leur spectacle. Un air de fête envahit toute la ville du Roi Soleil qui aimait tant le théâtre et protégeait notre grand Molière.
Le mois Molière est,  pendant trente jours,  le tremplin de 330 spectacles joués dans 62 lieux et accueille plus de 150.000 spectateurs .

Dans la programmation cette année, le patron du théâtre français, le grand Molière est mis à l’honneur entre autres  avec l’excellent spectacle de Nicolas Rigas, qui mêle avec un art consommé théâtre et chant d’opéra, Le médecin malgré lui, délicieusement mis en musique par Charles Gounod, Le Bourgeois Gentilhomme mis en scène par Bastien Ossart. On retrouve avec plaisir des « sociétaires » du mois Molière, Ronan Rivière revient avec son génial Revizor de Gogol, et présente également Le Journal d’un Fou du même Gogol. Antoine Seguin présente sa formidable trilogie de Pagnol à voir et à revoir et, nous offre une version de On purge Bébé de Feydeau, qui soulève des houles de rire. Notre cher Feydeau dans la mise en scène hilarante et tonique d’Anthony Magnier, dans Un Fil à la patte, qui est devenu un classique du mois Molière. Nicolas Rigas et sa troupe présentent, non seulement Le médecin malgré lui, mais également Une soirée chez Offenbach créée l’an passé et qui sera donné pour la première fois avec orchestre, et le même Nicolas Rigas met en scène Le Géniteur d’un jeune auteur dont nous parlerons plus loin.

 

Cette année le théâtre contemporain est présent, et cette nouveauté est bien accueilli par un public toujours aussi curieux, aussi présent. Un partenaire de choix pour beaucoup de festival est le temps. Le dimanche 2 juin, nous dansions tous une danse de la joie, point de pluie annoncée et même un soleil discret mais présent car l’un des lieux emblématiques est la cour de la Grande Ecurie, qui est un peu la Cour d’honneur pour le mois Molière. Mais en début d’après-midi rendez-vous au superbe théâtre Montansier, Denis Podalydès, le local de l’étape, devant une salle comble nous livre ses souvenirs d’enfant versaillais et son amour de Molière, au travers d’extrait de son livre En jouant, en écrivant, un joli moment de théâtre.
Nous découvrons la nouvelle pièce de Gilles Dyrek, Je m’appelle Georges, mise en scène par son complice Éric Bu. L’idée de départ est à la fois simple et ingénieuse, nous sommes conditionnés par notre prénom, il nous situe dans le temps, les noms composés marquent les années 50 / 60, les Elodie les années 80. En 2024, les Georges ne sont pas des perdreaux de l’année, mais notre Georges est sacrément séduisant. Alors qu’il emménage dans un nouvel immeuble, il se rend compte que toutes les résidences autour de lui portent le prénom de l’une de ses ex ? Quel est ce signe du destin ? Drôle, inventif, emporté par une distribution dynamique et talentueuse, Georges remporte tous les suffrages.

Je m’appelle Georges

Je m’appelle Georges

Je m’appelle Georges

Nous quittons la Cour des Grande Ecuries pour nous rendre au Conservatoire à rayonnement régional pour découvrir la création de la pièce Le Géniteur d’un jeune auteur François de Maziéres. Une voix enveloppante nous convie à nous asseoir ensemble. Pierre (Martin Loizillon) et Victoire (Mylène Bourbeau) veulent avoir un enfant. Ils sont jeunes, bien portants mais pour l’instant, leurs tentatives sont infructueuses, insidieusement chacun porte la responsabilité sur l’autre. Mais voilà, d’où vient la faute exactement ? Et puis d’abord qui était leur père, leur géniteur. Pierre fait des recherches et trouve son père biologique. Roger arrive chez le couple, mais il n’est pas très glamour…On rit beaucoup. Cette comédie qui expose avec humour un fait de société grave est joué avec finesse par un trio de comédiens des plus talentueux. Nicolas Rigas assure une mise en scène vive, soulignant chaque personnage avec pertinence.

Le géniteur

Nous continuons notre parcours dans le programme du mois Molière.
Au Potager du Roi, la Tempête de Shakespeare dans la mise en scène follement inventive de Stéphanie Tesson. A noter, les créations car nous ne l’avons pas assez souligné le mois Molière permet la création de beaucoup de spectacles dont certains réjouiront les festivaliers d’Avignon, de La Valise de Sophie Forte au Paris-Istanbul, Dernier Appel le dernier spectacle signé Éric Bouvron et du même Bouvron Johnny, Libre dans ma tête, avec Didier Gustin.
La musique est présente par des concerts dans les églises, à l’Hôtel de ville.
Ah quel beau festival que voilà !
Si vous allez au Festival Off d’Avignon vous pourrez retrouver certains spectacles dans un nouveau lieu l’Ancien Carmel et voir ceux que vous aurez raté.

 

Marie Laure Atinault

Le mois Molière à Versailles juin 2024
www.moismoliere.com renseignements : 01 30 21 51 39
Le mois Molière à l’Ancien Carmel d’Avignon du 3 au 21 juillet
www.moismoliere.com/avignon

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Alexandre le Grand est un personnage historique et mythique, le texte poétique de Laurent Gaudé nous permet d’applaudir un comédien exceptionnel : Emmanuel Schwartz

La chambre est blanche. Du sol au plafond, tout est Blanc. Le lit qui est au centre de cette pièce, est recouvert de draps immaculés et froissés. Un homme nous parle d’une voix caverneuse. Il est emmailloté dans un drap, ou est-ce un linceul ? Il sait que la fin est proche. Injustice des Dieux. Pourquoi briser un destin hors norme. Nous sommes à Babylone, le 11 juin de l’an 323 avant Jésus Christ. Alexandre le Grand va mourir. Il se livre à nous, témoin muet et fasciné par ce monologue hypnotique. Alexandre, le fils de Philippe II, roi de macédoine et d’Olympias. L’un de ses précepteurs était Aristote. Ce prince cultivé est rompu aux arts de la guerre. Lorsque son père est assassiné il devient le roi de Macédoine, aidé par sa mère, ils vont tuer tous ceux qui pourraient arrêter l’ascension de ce Prince beau et courageux. Il quitte le drap, et s’avance vers nous pour nous compter son épopée hors du commun. Rien ne lui résiste même les troupes de Darius qu’il bat au Granique, à Issos. De l’Egypte où il devient Pharaon, il passe l’Euphrate. Il conduit ses troupes de victoire en victoire, jusqu’à l’Indus, il abolit les frontières de l’inconnu. Au bord de L’Euphrate, il rencontre un magnifique et étonnant Tigre Bleu. Cet animal fantastique lui montre le chemin vers d’autres conquêtes. Quand reviendra-t-il lui montrer la bonne voie?

 

Alexandre le conquérant, le guerrier, le presque Dieu, meurt. Il le sait. Il se confie sans rien omettre, ni son génie militaire, ni son incroyable cruauté. Non, il n’a pas peur de la mort. Il l’attend pour cette dernière bataille, pour ce corps à corps avec Hadès. Quel est le Graal d’Alexandre ? Aller toujours plus loin, repousser toutes les limites au risque de se perdre. Quel rôle extraordinaire pour un comédien prodigieux, Emmanuel Schwartz nous fascine littéralement. Les murs deviennent parfois écran avec des projections entre autre la charge des éléphants mais nous ne regardons pas toujours car nous sommes captivés, happés par le jeu du comédien. Il n’y a pas que la voix mais tout son corps qui joue. Ses mains, ses pieds se tordent pour devenir les puissantes pates du tigre fabuleux. De l’articulation d’un malade perclus de fièvre, à celle royale de celui qui commande. Il invoque ses fantômes, les esprits de ses ennemis et de ses amis, de sa vie si courte, si pleine, si extraordinaire. Denis Marleau est un remarquable directeur d’acteur, ses mises en scène sont toujours ciselées. La rencontre d’un auteur, d’un comédien et d’un metteur en scène offre un spectacle inoubliable.

 

Texte de Laurent Gaudé

Mise en scène Denis Marleau

Avec Emmanuel Schwartz

équipe artistique

texte Laurent Gaudé
mise en scène Denis Marleau
avec Emmanuel Schwartz
collaboration artistique et conception vidéo Stéphanie Jasmin
scénographie Stéphanie Jasmin et Denis Marleau assistés de Stéphane Longpré
lumières Marc Parent
musique Philippe Brault
costumes Linda Brunelle
maquillages et coiffures Angelo Barsetti
design sonore Julien Eclancher
coordination et montage vidéo Pierre Laniel
assistanat à la mise en scène Carol-Anne Bourgon Sicard

les mardis soirs à 19.00,

du mercredi au samedi à 20.00,  samedi 15 juin à 18.00 uniquement, dimanche 9 juin 15.30 et dimanche 16 juin à 14.30.

toutes les photos : © Yanick Macdonald

réservations : https://www.colline.fr/spectacles/le-tigre-bleu-de-leuphrate

Marie Laure Atinault