une découverte que j’ai pu voir il y a quelques jours à La Seine Musicale, et qui est en tous points remarquable:
Laissons Alexander Shelley en parler :
Un projet avec l’Orchestre fédéral des jeunes est un privilège pour un chef d’orchestre, car il apporte une énergie très particulière.
Le défi consiste à capter cette énergie et à la focaliser pour lui redonner ensuite libre cours et lui donner des ailes pour les concerts.
Il est également exceptionnel de découvrir le talent extraordinaire des jeunes danseurs du Bundesjugendballett. Ils représentent d’une part la longue tradition du ballet et sont d’autre part très contemporains. Avec leurs mouvements, ils nous montrent le 21e siècle.
Avec « Le Bourgeois Gentilhomme » de Molière, le maestro John Neumeier donne vie à des personnages parfaitement adaptés et originaux. Certains sont doux, romantiques, amoureux, d’autres sont anguleux, pleins de caractère ou même ridicules. Neumeier a ajouté avec génie tout un cosmos à la musique de la comédie, étroitement liée à Jean-Baptiste Lully et que l’on peut entendre ici dans la version du compositeur Richard Strauss.
Le « Trio » de Maurice Ravel prend également une nouvelle dimension dans notre concert. Le violoniste et chef d’orchestre – et mon bon ami – Yan Pascal Tortelier a créé une version orchestrale à laquelle, il ne manque rien. Je suis convaincu que Ravel l’aurait orchestré exactement de la même manière.
Et maintenant, le Bundesjugendballett va encore une fois catapulter cette œuvre dans le présent avec sa propre chorégraphie.
Travailler avec de jeunes artistes, surtout avec un tel talent, m’apporte personnellement beaucoup. A chaque répétition, l’art évolue, chaque personnalité se développe et je peux écouter et regarder, observer et encourager ce talent. Il ne cesse de s’améliorer. Il semble n’y avoir aucune limite vers le haut.
Ce fut un joli programme avec : La Valse de Maurice Ravel
Le Bourgeois Gentilhomme de Richard Strauss
suivi en deuxième partie de Les Joyeuses facéties de Till L’espiègle de Richard Strauss
Concerto a Moll pour violon, violoncelle et clavier de Maurice Ravel. Toujours l’orchestre seul pour débuter et ensuite 6 danseurs absolument fantastiques, tous jeunes:
Lormaigne Bockmühl
Justine Cramer
Lennard Giesenberg
Thomas Krähenbühl
et je garde toutefois les 2 ceux qui m’ont bouleversé par leur prestance :
Joao Vitor Santana
Mirabelle Seymour
photo Guy Courtheoux
photo Guy Courtheoux /onsortoupas, au centre : Joao Vitor Santana
photo : Guy Courtheoux/onsortoupas
Ce n’est pas tous les jours qu’on croise de tels talents, et si ces artistes reviennent se produire à Paris, soyez certain que je serai au rendez-vous.
Il n’y a eu que 6 représentations avec l’ensemble orchestral et 8 danseurs, ils ne furent que 6 à Paris
et les villes de Ludwigshafen, Essen, Berlin et Hambourg en Allemagne ainsi que Lille et Paris en France.
En souhaitant leur retour pour les applaudir à nouveau comme ils le méritent!
Orchestre Français des Jeunes John Neumeier, Chorégraphe et Intendant Kevin Haigen, Directeur artistique et Mise en scène Alexander Shelley, Direction musicale
Découvrir de nouvelles oeuvres, voir de nouvelles mises en scène, ou tout simplement vibrer avec un orchestre, des interprètes et des chœurs, voila ce que peut nous apporter une soirée à l’Opéra, et c’est bien ce qui s’est passé pour moi avec La Khovantchina, actuellement à l’affiche de l’Opéra Bastille.
L’arrière-plan historique sur lequel Moussorgski s’est basé pour écrire le livret de La Khovantchina se situe à Moscou, entre 1682 et 1689. À cette époque, la mort du tasr Alexis avait laissé deux fils : Ivan, né de sa première épouse, Marie Miloslavski et Pierre, né de ses secondes noces avec Nathalie Narychkine. Comme les deux garçons étaient encore mineurs, ce fut Sophie, sœur d’Ivan, qui fut nommée régente. Avec l’aide du prince Golitsine, son ex amant, elle fit en sorte que les Vieux-Croyants (les « Raskolniki »), en révolte contre les innovations de l’Église officielle, soient persécutés. Au même moment, Ivan Khovanski, chef d’une armée d’archers créée par Ivan le Terrible, qui comptait parmi elle nombre de Vieux-Croyants, essayait de prendre le pouvoir. Tout en prenant des libertés avec la réalité historique, La Khovantchina fait le récit de cet affrontement entre la Russie féodale et la Russie moderne du 17ème siècle.
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
Honnêtement, le premier acte est assez difficile à suivre, de par le fait que c’est en russe, et qu’on est obligé de lire les surtitres, sinon impossible de comprendre quoi que ce soit. La mise en place peut sembler longue, mais cela vaut la peine d’attendre puisqu’ensuite les chœurs, très nombreux sur scène, je crois bien n’en avoir jamais vu autant, nous font vibrer,, nous entrainent dans leur sillon,; et rien que pour ça, on est heureux de découvrir u opéra, certes difficile, et on est pris au jeu. 5 actes plus tard, avec 2 entractes, on ressort impressionné et heureux d’avoir découvert l’univers de Moussorgski.
Si j’ai parlé des chœurs, cela ne signifie pas que les voix des interprètes ne sont pas au top, bien au contraire.
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
du 26 janvier au 18 février 2022
La distribution :
Prince Ivan Khovanski / Dimitry Ivashchenko
Prince Andrei Khovanski / Sergei Skorokhodov
Prince Vassili Golitsine : John Daszak
Chakloviti : Evgeny Nikitin
Dosifei :Dmitry Belosselskiy
Marfa : Anita Rachvelishvili
Susanna :Carole Wilson
Le Clerc : Gerhard Siegel
Emma :Olga Busuioc
Varsonofiev :Wojtek Smilek
Kouzka :Vasily Efimov
Strechniev : Tomasz Kumięga
Premier Strelets : Volodymyr Tyshkov
Deuxième Strelets : Alexander Milev
Un confident de Golitsine : Fernando Velasquez
Il faut saluer la performance de la cheffe des chœurs Ching-Lien Wu qui réussit à nous éblouir tout au long des 5 actes, sur les notes de Modeste Moussorgski et les orchestrations de Dimitri Chostakovitch et sous la direction d’orchestre remarquable de Hartmut Haenchen, et la mise en scène d’Andrei Serban.
Le spectacle débute à 19h00, avec une première partie de 50 mns, suivi d’un entracte de 20 mns, puis une seconde partie d’1 h 25, suivie d’un second entracte de 20 mns avant la troisième partie de 1 h 05. La fin du spectacle aux environs de 23.00
Si ce n’est pas une surprise pour moi, qui suit la carrière de Rudy Milstein, cela reste une des meilleures surprises de la saison que ce CHERS PARENTS, à la salle Réjane Du THEATRE DE PARIS.
Difficile de parler de ce qui se trame sur ls scène, mais partons des toutes premières minutes où les 3 enfants d’un couple sont invité, convoqués chez leurs parents qui ont quelque chose à leur annoncer, les enfants, ce sont Elise Diamant, Rudy Milstein et Emmanuel Patron, ce dernier co-auteur de la pièce avec Armelle Patron. Les parents : Frédérique Tirmont et Bernard Alane, qui arriveront un petit peu plus tard sur la scène. Mais de quoi les parents veulent-ils leur parler, qui ne sont pas chez eux lorsque les enfants arrivent.
Pierre, Jules et Louise Gauthier s’adorent et aiment profondément leurs parents. Alors, lorsque ces derniers leur demandent de venir les rejoindre d’urgence – ils ont quelque chose de très important à leur annoncer – les trois enfants bouleversés se précipitent craignant le pire. Mais le pire n’a pas lieu, du moins pas tout de suite, et la merveilleuse nouvelle que leur annoncent Jeanne et Vincent va faire voler en éclats la belle unité familiale… faisant ardemment souhaiter aux trois rejetons ce qu’ils redoutaient le plus en arrivant quelques heures plus tôt !« Chers Parents » est une comédie qui parle de la famille, d’amour, d’argent, de la place de chacun dans la fratrie, de l’impermanence des sentiments, de la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous et de ce que les parents doivent à leurs enfants. Je ne vous en dirai pas plus, n insistez pas.
Même lorsque j’en parle à mes amis, je ne dévoile rien, sauf que j’ai ri en bout en bout tant les comédiens sont tous formidables. Et je vous garantis 90 minutes de rires, de surprises, qui démontrent que le théâtre a encore de belles années à venir. Que c’est bon de rire!!
Rendez-vous a donc été pris avec Rudy et Elise, devant la caméra: En voici le résultat:
La mise en scène co-signée Armelle Patron et Anne Dupagne est plus qu’efficace…
quelques photos:
Chers Parents
et quoi de mieux qu’une bande annonce?
Chers Parents, c’est du mardi au samedi à 20.30; mais aussi à 17.00 le samedi et à 15.30 le dimanche
Prix des places à partir de 33€
Réservez à l’avance, c’est complet quasiment tous les soirs
Hamlet, Opéra en cinq actes d’Ambroise Thomas (1811-1896) sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Shakespeare, crée à l’Opéra Comique le 9 mars 1868 revient pour une série de représentations à la salle Favart.
l’Opéra Comique répare une injustice, rendre à Ambroise Thomas ce que nous lui devons. Et Hamlet le prince du Danemark porte des baskets et Ophélie des talons hauts. Rarement ces deux personnages ont été aussi bien interprétés.
Ambroise Thomas est bien oublié, l’auteur de Mignon et d’Hamlet fut pourtant reconnu par le public qui réclamait ses œuvres à l’affiche. Le Caïd en 1849 remporte un grand succès, en 1850 Ambroise Thomas rencontre Shakespeare avec Le songe d’une nuit d’été. Si Mignon est un triomphe, il sera dépassé par celui d’ Hamlet.
-Photo : Vincent PONTET
Avec ce Hamlet, le public est happé dés les premières minutes. Prés de l’orchestre, le prince Hamlet est spectateur du couronnement de son oncle Claudius qui succède à son frère. Le défunt roi est le père d’ Hamlet. Est-ce par esprit de famille que le nouveau roi épouse la mère d’ Hamlet, le reine Gertrude ? Entre la pièce de Shakespeare et le livret, il y a des différences. Ambroise Thomas a tonifié la partition d’Ophélie qui, avant la folie fatale tente d’aider son fiancé Hamlet. Cela est dû à la créatrice du rôle Christine Nilsson, d’origine suédoise. Ambroise Thomas consacre à Ophélie l’acte IV, une ballade suédoise la Willis au charme languissant et funèbre. Hamlet devient un drame romantique. Hamlet est hanté par le fantôme de son père et lui promet de le venger. Tout bascule, le destin mélange coupable et innocent. Hamlet est dans l’opéra couronné roi et non pas empoisonné par la pointe d’une épée. « Mon âme est dans la tombe. Hélas ! Et je suis Roi ! ».
Photos : Vincent PONTET
Cyril Teste nous offre une mise en scène inspirée, intelligente, tirant les personnages au pinacle. Tout nous séduit. Nous devons l’avouer, ici toutes nos réticences habituelles envers les costumes sont balayées par sa conception de mise en scène. Ce Hamlet est totalement dans notre monde, Ophélie est une jeune femme moderne, pétrie d’amour et de compassion. Hamlet porte des baskets et Ophélie des talons hauts, et nous les suivons pas à pas dans cette histoire qui est comme une spirale infernale qui les absorbe et les broie. Cyril Teste a pris possession de la scène de l’Opéra Comique.
Dés l’ouverture, lorsque Hamlet s’approche de l’orchestre nous assistons sur un écran devant nous à l’arrivée de Claudius et de Gertrude. La salle est allumée afin que nous puissions voir le cortège royal. Hamlet est spectateur au début, il est comme figée devant le spectre de son père, puis il deviendra metteur en scène de sa vengeance.
Des cameras suivront certains personnages dans les coulisses. Nous sommes au théâtre et les artisans de l’ombre, machinistes ou maquilleuse sont présents à l’image. Ici théâtre, opéra et cinéma se conjuguent pour une œuvre qui fait fi des étiquettes. La fluidité des changements de scènes et de décors ne laisse aucun temps mort.
Ambroise Thomas est un compositeur précis. Il aime les chanteurs et sait leur ménager des morceaux choisis. Sa partition est nuancée, poétique. Sa ligne mélodique et la souplesse de sa phrase musicale nous transportent. Il ne faut pas oublier que Thomas était un homme de son temps s’intéressant aux nouveaux instruments et il fut le premier à mettre le saxophone dans la fosse lyrique. Les solos de clarinette et de trombone donnent une nouvelle ampleur à l’orchestre. Nous sommes loin de l’académisme, on se doit de reconsidérer ce compositeur et sa musique élégante, précise, qui prouve sa puissance d’expression. Il y a bien sûr les moments attendus comme le monologue « Être ou ne pas être », ici le prince danois se livre à une introspection douloureuse, c’est une réflexion intime. Stéphane Degout est un baryton remarquable, alliant ses qualités de chanteur à celle de comédien, son Hamlet est douloureux, odieux dans sa froide détermination et pathétique dans sa dernière réplique. Ophélie est magnifiée par l’ interprétation de Sabine Devieilhe , belle soprano pour une Ophélie sensible et touchante. Laurent Alvaro, le terrible Claudius, et Jérôme Varnier, le spectre glaçant, nous confondent d’admiration.
Photo : Vincent PONTET
La direction musicale est assuré par Louis Langrée qui rend à l’œuvre ce mélange de poésie et de maîtrise technique qui caractérise le compositeur avec un orchestre remarquable. Hamlet est le spectacle lyrique à voir, sans plus attendre. Il est rare d’avoir sur une même production autant d’artistes de ce niveau exceptionnel.
Marie Laure Atinault
A l Opera Comique – Photo : Vincent PONTET
En plus du texte écrit par Marie Laure, je vais ajouter mon avis après avoir vu cette production. Outre la prestation hors norme de Sabine Devieilhe qui fut largement saluée , je dois reconnaître que la mise en scène, qui met la salle en valeur, et les interprètes en avant, est une réussite totale. Il faut saluer les talents conjugués de Cyril Teste, Ramy Fisher, Nicolas Doremus, Mehdi Toutain-Lopez qui font de cette production un MUST SEE. On ne peut pas dire que ce soit les airs connus qui font de cette production un chef d’oeuvre, vu qu’il n’y a pas d’air connu. Pourtant, malgré sa longueur ( 3h20 avec un petit entracte), on ne s’ennuie pas une seconde, ce qui est quand même une gageure.
Si vous en avez l’occasion, ne manquez pas de venir à l’Opéra Comique, il est certain que vous en le regretterez pas!
Guy Courthéoux
Hamlet
Direction musicale Louis Langrée
Mise en scène Cyril Teste
Décors Ramy Fischler
Costumes Isabelle Deffin
Conception Vidéo Nicolas Dorémus, Mehdi Toutain-Lopez
Cheffe de chant Marine Thoreau La Salle
Chef de chœur Joël Suhubiette
DISTRIBUTION
Hamlet : Stéphane Degout
Ophélie : Sabine Devieilhe
Claudius : Laurent Alvaro
Gertrude : Lucile Richardot
Laërte : Julien Behr
Le Spectre : Jérôme Varnier
Marcellus, 2ème Fossoyeur : Kevin Amiel
Horatio, 1er Fossoyeur : Yoann Dubruque
Polonius : Nicolas Legoux
Orchestre des Champs-Élysées
Nouvelle production Opéra Comique
Représentations les 24, 26, 28, janvier à 20.00, 30 à 15.00 et 1 & 3 février 20.00
Un spectacle hors du commun, avec un comédien qui « dirige » la salle. Les rires fusent et on est ravis!
Thibaut Boidin a reçu le prix du meilleur spectacle à Avignon, et c’est bien mérité. Il se produit pour quelques jours encore au Grand point Virgule à Paris. On se retrouve avec une salle pleine, et une ‘servante’ nous accueille chez Denise Jardinière, qui n’est pas tout à fait prête. Alors elle va s’occuper du public, à sa manière, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle s’en occupe bien!
Difficile de dévoiler plus sur ce spectacle, alors la meilleure manière d’en parler c’est de rencontrer l’auteur et comédien qui assure de bout en bout et qui sait parfaitement comment faire réagir la salle.
encore quelques photos :
Denise Jardinière vous invite chez elle, c’est au Grand Point Virgule:, encore deux dates, les 19 et 26 janvier à 19.30, mais des prolongations ou d’autres dates ne sont pas impossibles!
Places en placement libre tarif normal 26€, nombreux tarifs réduits à partir de 14.50€