Le comte et Rosina, Lawrence Brownlee et Pretty Yende, deux blacks dans les rôles principaux, et quelles voix!
Quelle excellente surprise que ce ‘Barbier’ à Bastille. La mise en scène moderne signée Damiano Michieletto est intelligente, et surtout très drôle, et tout à fait actuelle. On voit par exemple une voiture, une moto, des portables sur scènes. Le décor tournant offre 4 faces servant tour à tour. L’action se déroule sur les différents étages, le dernier étage vous promettant quelques surprises, si vous y jetez un oeil. Les yeux, en fait, il les faudrait partout. .Dans chaque scène il y a des tas de détails qui pourraient passer inaperçus, lorsqu’on est pris par le chant et les voix (irréprochables, qui seront ovationnées par la totalité de la salle). La direction d’orchestre de Giacomo Sagripanti sait s’effacer quand il le faut et monter en puissance à d’autres moments, le lyrique à son sommet. Tout est fait ici pour que le spectateur soit ravi, conquis. Les décors et costumes sont hauts en couleur, les éclairages participant aussi à l’histoire. Que dire de plus? Seuls les superlatifs peuvent s’appliquer à cette nouvelle production du Barbier, production originale du Grand Théâtre de Genève. Profitez de cette occasion, rare, de sourire en allant à l’Opéra avec ce Barbier de Séville qui restera certainement dans les annales. Si vous n’aimez que les opéras représentés comme lors de leur création, ce n’est peut-être pas fait pour vous.
Si vous aimez les belles voix, je crois que celle de Pretty Yende est absolument exceptionnelle. Du cristal, d’une pureté comme on en entend rarement. Cette soprano venue d’Afrique du Sud est une des voix dont le monde de l’Opéra parle beaucoup, et franchement si je peux me permettre un conseil c’est d’aller l’écouter dans ce rôle de Rosina à Bastille. De plus cette belle voix possède un physique qui correspond bien à son prénom : Pretty! Je serais ingrat de ne pas applaudir tout autant le comte ( Lawrence Brownlee), un ténor qui est aussi un des meilleurs de cette génération, et dont la voix vous envoûtera tout autant. De plus ce ténor a tenu à interpréter la version intégrale, qui n’est pas souvent jouée, avec un petit 1/4 d’heure supplémentaire. Et enfin Nicola Alaimo, (Bartolo) un baryton capable de vous donner la chair de poule. Et surtout Alessio Arduini dans le rôle titre qui est au niveau des plus grands. Les autres interprètes méritent autant de louanges : Idar Addrazakov (Don Basilio), Pietro Di Bianco (Fiorello), Anaïs Constans (Berta) et Laurent Laberdesque (Un Officiale)
Franchement j’ai rarement eu autant la chair de poule à l’Opéra, simplement en écoutant ces chanteurs . N’hésitez pas une seule seconde, si vous aimez l’Opéra, si vous aimez les belles voix, si vous avez simplement envie de découvrir un opéra accessible facilement, cette série de représentations du Barbier de Séville vous séduira à coup sûr.
Toutes les photos : Julien Benhamou_Opéra de Paris)
Représentations les 9, 12, 16, 25 Février, ainsi que les 2 et 4 Mars à 19h30 et le 21 et 28 Février à 14h30, et le 25 Février à 20h30
Durée du spectacle : environ 3h15
Prix des places : de 15 à 180€ ( sauf les 25 février et 2 mars : de 15 à 162€)
Réservations :
par Internet : www.operadeparis.fr
par téléphone : 08 92 89 90 90 (0,34€ la minute)
téléphone depuis l’étranger : +33 1 72 29 35 35
aux guichets : au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille tous les jours de 11h30 à 18h30 sauf dimanches et jours fériés