Riche comme Crésus

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En ces temps malheureux pour l’Opéra, avec la fermeture des deux grands temples que sont Garnier & Bastille pour Paris, il ne reste que peu de théâtres pour satisfaire les besoins des mélomanes, parmi lesquels le Théâtre des Champs Elysées, et le Théâtre de l’Athénée Louis Jouvet.

C’est dans ce superbe écrin que j’ai eu la chance d’applaudir un Opéra Baroque créé pour la première fois en France en version scénique: CRESUS, de Reinhard Keiser

Comme vous pouvez le lire sur l’affiche, cet Opéra a été créé en 1711 et 1730 à Hambourg. sur un texte de Lukas Von Bostel. Bien entendu, l’Opéra est chanté dans sa langue originale, l’Allemand, avec des sous titres en Français. Ces traductions sont situées dans la loge droite et gauche de la scène et non pas au dessus de la scène comme nous en avons l’habitude. Mais ils restent d’une excellente visibilité. La mise en scène de Benoît Bénichou est d’une rare intelligence, avec un espace cubique au centre de la scène, espace qui donne une vision différente pour chaque côté.

photo : Amélie Kiritzé Topor

Tout un chacun connaît l’expression : Riche comme Crésus. Et oui, Crésus est un personnage qui a bel et bien existé,  roi de Lydie ( bon maintenant c’est la Turquie), qui était effectivement richissime , et ce n’était pas hier,  Durant son règne, qui s’étend d’environ 561 à 547 ou 546 av. J.-C, il conquiert plusieurs pays, et amasse sa fortune grâce au fleuve Pactole, riche en or. C’est un philosophe grec, Solon, qui lui laisse entendre  que la gloire et la fortune ne suffisent pas à rendre un homme heureux. Il sera ensuite fait prisonnier lors d’une de ses guerres avec Cyrus. Son fils Alys, alors muet retrouve l’usage de la parole, qui déjouera la traitrise de certains. J’arrête là , vous laissant toute liberté pour revoir les histoires antiques, que cet opéra nous fait découvrir.

photo : Amélie Kiritzé Topor

Certes on est loin des fastes et des airs des grands compositeurs comme Verdi, mais on ne reste pas sur notre faim, vu la qualité des voix:  Ramiro Maturana (Crésus, roi de Lydie), Andriy Gnattluk (Cyrus, roi de Perse), Inès Berlet (Atys, fils de Crésus), Yun Jung Choi (Elmira), Wolfgang Resch (Orsanes), Jorge Navarro Colorado (Eliates), Marion Grange (Clerida), Benoit Rameau (Solon) et Charlie Guillemin (Elsius), tous sous la direction musicale de Johannes Pramsohler, qui dirige avec un talent certain l’Orchestre: l’Ensemble Diderot!

Vous l’avez compris, cette expérience est vraiment au top, et la salle était conquise dès les premières secondes, où le parti pris moderne ajoutait la fête des yeux à celle des oreilles, notamment avec de superbes costumes signés Bruno Fatalot!

 

Cet opéra va partir en tournée dans quelques villes en France : les 15 et 16 Octobre à 20h30 au Centre Des Bords de Marne , Le Perreux, et les 15 et 16 Avril au théâtre Roger Barat à Herblay.

Créus est une création de l’ARCAL dont la directrice artistique est Catherine Kollen.

Merci à l’Athénée pour cet émerveillement, dans l’attente de leur prochains spectacles, plus particulièrement  Normandie , une opérette signée Henri Decoin et André Hornez, avec des airs signés Paul Mizraki. L’air le plus connu en était: Ca vaut mieux qu’ Attraper la scarlatine…  Puis La belle et la Bête, le film de Jean Cocteau sera revisité sur des musiques de Philip Glass et bien d’autres que l’équipe d’ONSORTOUPAS compte bien vous parler.