Théâtre

Un classique, une fois encore revisité pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Bastien Follavoine est porcelainier. Il joue gros ce matin, il va présenter son nouveau produit phare, un pot de chambre en porcelaine incassable à Monsieur Chouilloux et avoir le marché colossal de l’armée française. Mais son bureau va devenir l’épicentre d’un drame domestique. Alors qu’en bon père de famille, il tente d’aider son fils en cherchant dans le dictionnaire où se situe les Iles « zébrides », son épouse Julie fait irruption, en peignoir, un seau de toilettes à la main, lui annonce une nouvelle terrible concernant leur fils Hervé mais que tout le monde nomme Bébé. Nous vous laissons découvrir les affres maternelles, les angoisses d’un industriel patriote, l’exaspération d’un mari. Décidemment cette matinée se présente bien mal ! Une véritable descente aux enfers à laquelle un public sadique, dont nous faisons parti prend un vif plaisir.

Antoine Séguin, metteur en scène et comédien, a décidé de monter ce vaudeville de Feydeau, crée en 1910. Le texte de Feydeau est ancré dans son temps, le pot de chambre est désormais une antiquité, le seau de toilette a fait heureusement place à la salle de bains, et l’huile de foie de morue est passée de mode. Antoine Séguin a situé la pièce dans les années cinquante, changeant çà et là un peu le texte, mais c’est bien fait et bien venu. Le Vaudeville est un genre qui ne supporte pas la médiocrité. Tout est dans le rythme, il faut que les scènes s’enchainent, que les quiproquos soient percutants. Les comédiens sont soumis à une cadence folle. Feydeau est un auteur de troupe, pour le jouer il faut une grande complicité, une cohésion du rire. Ici le contrat est plus que largement rempli. La troupe réunie autour d’Antoine Séguin qui joue le pauvre Follavoine que nous plaignons d’avoir une épouse insupportable et quelle joie de revoir Elrick Thomas qui jubile dans le rôle d’une vieille baderne, le reste de la distribution est excellente. Vive Feydeau.

Marie Laure Atinault

On purge Bébé

De Georges Feydeau, mise en scène Antoine Séguin,

Avec Amélie Gonin, Sophie Gourdin, Gwénaël Ravaux, Antoine Séguin, Elrick Thomas

Festival OFF Avignon,

L’Ancien Carmel,

3, rue de l’Observance à 21h

 

Sophie déballe sa valise de famille, du linge fin brodé aux points de l’amour.

Sophie Forte hérite d’une vieille valise. Lorsqu’elle l’ouvre, elle découvre des photos des membres de sa famille. Entre clichés connus et inconnus, elle reconstitue l’histoire de sa famille. Une famille haute en couleurs. Que de trésors recèlent ces photos jaunies. D’abord elle nous présente ses parents, le beau gosse, là sur la photo, c’est son papa. Max joue de l’accordéon, et il « emballe » la maman de Sophie, qui arrivera plus de 10 ans après le mariage. Son père dépose le piano à bretelles et devient chauffeur de taxi. Il a le sang un peu chaud, et il se retrouve au chômage, trainant en pyjama sur le canapé. Ce qui énerve sa femme, pétulante et enthousiaste. Elle sait que son mari a un don pour le dessin. Les pastels et les crayons de la petite Sophie vont changer son destin. Si elle est fille unique, Sophie à une famille picaresque. Sa tante qui a une drôle de voix, elle est toujours impeccable avec des coiffures bien laquées, flanqué par son petit chien Gerry. Gerry est immortel.  Son oncle est un personnage de dessin animé par son physique atypique, un cœur gros comme ça.

Ajoutez à cela un ancêtre napolitain, un peu inquiétant, des grands parents étonnants. Sophie grandit à Lyon. Son père grâce à l’obstination joyeuse de sa mère est exposé dans des galeries, il reçoit des prix. Son épouse décide de transformer son magasin de robes de mariées en galerie. Max est un peu un ours timide, doté d’une véritable modestie. Il hausse ses larges épaules, mais le succès est là.

Sophie découvre Paris avec gourmandise, son papa peintre est invité pour recevoir un prix. Sa mère décide qu’il faut faire ce voyage…

Quel beau voyage nous faisons avec Sophie et sa valise magique.

Entre boîte de Pandore et malle de pirate, nous feuilletons ce roman de famille. Sophie Forte campe tous les personnages avec drôlerie et tendresse. Le roman éponyme nous avait enthousiasmé, le spectacle répond à nos attentes. Qu’il est agréable d’avoir un récit positif, plein d’amour et d’humour. Cette valise est une cargaison de tendresse.

A voir absolument.

Marie Laure Atinault

La Valise

De Sophie Forte d’après son roman éponyme (2022)

Mise en scène de l’auteur et Frédéric Patto

Festival Off Avignon à l’Ancien Carmel,
3, rue de l’Observance
Jusqu’au 21 juillet à 13h
Création Mois Molière 2024

Rating:

Alexandre le Grand est un personnage historique et mythique, le texte poétique de Laurent Gaudé nous permet d’applaudir un comédien exceptionnel : Emmanuel Schwartz

La chambre est blanche. Du sol au plafond, tout est Blanc. Le lit qui est au centre de cette pièce, est recouvert de draps immaculés et froissés. Un homme nous parle d’une voix caverneuse. Il est emmailloté dans un drap, ou est-ce un linceul ? Il sait que la fin est proche. Injustice des Dieux. Pourquoi briser un destin hors norme. Nous sommes à Babylone, le 11 juin de l’an 323 avant Jésus Christ. Alexandre le Grand va mourir. Il se livre à nous, témoin muet et fasciné par ce monologue hypnotique. Alexandre, le fils de Philippe II, roi de macédoine et d’Olympias. L’un de ses précepteurs était Aristote. Ce prince cultivé est rompu aux arts de la guerre. Lorsque son père est assassiné il devient le roi de Macédoine, aidé par sa mère, ils vont tuer tous ceux qui pourraient arrêter l’ascension de ce Prince beau et courageux. Il quitte le drap, et s’avance vers nous pour nous compter son épopée hors du commun. Rien ne lui résiste même les troupes de Darius qu’il bat au Granique, à Issos. De l’Egypte où il devient Pharaon, il passe l’Euphrate. Il conduit ses troupes de victoire en victoire, jusqu’à l’Indus, il abolit les frontières de l’inconnu. Au bord de L’Euphrate, il rencontre un magnifique et étonnant Tigre Bleu. Cet animal fantastique lui montre le chemin vers d’autres conquêtes. Quand reviendra-t-il lui montrer la bonne voie?

 

Alexandre le conquérant, le guerrier, le presque Dieu, meurt. Il le sait. Il se confie sans rien omettre, ni son génie militaire, ni son incroyable cruauté. Non, il n’a pas peur de la mort. Il l’attend pour cette dernière bataille, pour ce corps à corps avec Hadès. Quel est le Graal d’Alexandre ? Aller toujours plus loin, repousser toutes les limites au risque de se perdre. Quel rôle extraordinaire pour un comédien prodigieux, Emmanuel Schwartz nous fascine littéralement. Les murs deviennent parfois écran avec des projections entre autre la charge des éléphants mais nous ne regardons pas toujours car nous sommes captivés, happés par le jeu du comédien. Il n’y a pas que la voix mais tout son corps qui joue. Ses mains, ses pieds se tordent pour devenir les puissantes pates du tigre fabuleux. De l’articulation d’un malade perclus de fièvre, à celle royale de celui qui commande. Il invoque ses fantômes, les esprits de ses ennemis et de ses amis, de sa vie si courte, si pleine, si extraordinaire. Denis Marleau est un remarquable directeur d’acteur, ses mises en scène sont toujours ciselées. La rencontre d’un auteur, d’un comédien et d’un metteur en scène offre un spectacle inoubliable.

 

Texte de Laurent Gaudé

Mise en scène Denis Marleau

Avec Emmanuel Schwartz

équipe artistique

texte Laurent Gaudé
mise en scène Denis Marleau
avec Emmanuel Schwartz
collaboration artistique et conception vidéo Stéphanie Jasmin
scénographie Stéphanie Jasmin et Denis Marleau assistés de Stéphane Longpré
lumières Marc Parent
musique Philippe Brault
costumes Linda Brunelle
maquillages et coiffures Angelo Barsetti
design sonore Julien Eclancher
coordination et montage vidéo Pierre Laniel
assistanat à la mise en scène Carol-Anne Bourgon Sicard

les mardis soirs à 19.00,

du mercredi au samedi à 20.00,  samedi 15 juin à 18.00 uniquement, dimanche 9 juin 15.30 et dimanche 16 juin à 14.30.

toutes les photos : © Yanick Macdonald

réservations : https://www.colline.fr/spectacles/le-tigre-bleu-de-leuphrate

Marie Laure Atinault

Naïs est belle comme un soleil, gaie comme un pinson. On ne peut la voir sans être séduit. C’est bien ce que pense Toine son ami d’enfance.

Il est le seul homme que le terrible Micoulin, le père de Naïs, accepte dans l’entourage de sa fille. Mais pour Micoulin, Toine n’est pas un danger, il est bossu. Il n’en pas moins homme, généreux et sensible.

Micoulin dit : « ma fille je ne la donne pas, je me la garde ». Jaloux et méchant comme une teigne, il est dangereux comme un scorpion.

La belle saison marque le retour de Madame Rostaing dans sa propriété au bord de la mer. Micoulin le métayer et sa fille s’occupent de l’entretien de la propriété. Naïs et Toine attendent avec impatience le retour de Frédéric Rostaing, mais pas pour les mêmes raisons. L’été embrasent le cœur des jeunes gens. Micoulin découvre les escapades amoureuses de sa fille…… Le reste est à découvrir.

Quelle belle aventure théâtrale ! Arthur Cachia présente son adaptation du film de Marcel Pagnol Naïs, alors qu’il est élève dans un cour d’art dramatique. Thierry Harcourt qui est juré au concours de fin d’année, est subjugué par le travail. Il conseille à Arthur Cachia de continuer. Thierry Harcourt met en scène avec une économie de moyen inversement proportionnelle à ses inventions. Un tabouret, un filet de pêche nous suffisent pour être en Provence, au bord de la mer. La superbe langue de Marcel Pagnol porte ce récit grave. Quelle émotion lorsque Toine raconte son enfance entourée de l’amour de sa famille et qu’une femme dit « comme il est joli ce petit bossu », un mot qu’il ne connaissait pas. Arthur Cachia campe un Toine, généreux, pudique, suggérant sa bosse sans exagération. Il est très émouvant et sa composition fera date. Autour de lui, une belle distribution, la ravissante Marie Wauquier est une Naïs craquante. Un étonnant Patrick Zard qui nous fait froid dans le dos tant on déteste le terrible Micoulin. Il est méconnaissable. Tous les comédiens sont juste, ils nous embarquent dans cette histoire que l’on suit avec une passion un peu enfantine dans notre désir que le méchant soit puni.

Marcel Pagnol est l’un des grands auteurs du XX siècle, il serait temps que l’on s’en rende compte. La beauté de sa langue, la richesse de son vocabulaire ; et puis le personnage est passionnant. Naïs est un film de 1945. Pagnol s’est inspiré d’une nouvelle de Zola, il a « dénoircie » l’histoire et a offert à Fernandel l’un de ses plus beaux rôles, donnant à une jeune et ravissante comédienne le rôle de Naïs, la future Manon des sources, Jacqueline Pagnol. Le spectacle est à voir et à revoir.

Toutes les photos : © Philippe Dayries

Naïs

De Marcel Pagnol,

Adaptation Arthur Cachia, mise en scène Thierry Harcourt

Avec Arthur Cachia, Kevin Coquard, Clément Pellerin (en alternance), Simon Gabillet (en alternance), Lydie Tison, Marie Wauquier, Patrick Zard’

Lucernaire jusqu’au 30 juin 2024

Festival d’Avignon 2024 Théâtre de la Condition des Soies

 

Marie Laure Atinault

 

 

Rating:

Jacques Offenbach, est certainement le compositeur français le plus connu du grand public de par ses opérettes. Qui n’a jamais entendu ou fredonner un de ses airs célèbres comme L’air du brésilien ‘ repris en tube par Dario Moreno, sans oublier l’air de Gabrielle : Je suis veuve de Colonel , de La Vie Parisienne qui est son œuvre la plus connue aux côtés de La Périchole, La Fille du Tambour Major, La Belle Hélène et tant d’autres. Le Théâtre de Passy  a eu l’heureuse idée de reprendre avec un fort succès UNE SOIREE CHEZ OFFENBACH, conçu et mis en scène par Martin Loizillon, avec un interprète de lyrique hors pair qui connait parfaitement l’œuvre d’Offenbach : Nicolas Rigas.

Ce pétillant voyage lyrique, drôle et musical, avec quatre solistes de renom (Opéra d’Avignon, Théâtre des Champs Elysées, Chorégies d’Orange, Monte-Carlo…) vont interpréter les succès les plus célèbres d’Offenbach (La Vie Parisiennela Belle Hélènela Péricholeles Contes d’Hoffmann…), agrémentés d’un livret « à la Feydeau », simple et joyeux, pour nous entraîner dans une grande soirée lyrique déjantée.

Côté voix : (en alternance) : Nicolas Rigas, Christine Tocci, Clémentine Decouture, Pierre-Antoine Chaumien, Guillaume Zhang, Xavier Flabat —

Piano (en alternance) Ruta Lenciauskaite, Félix Ramos

Il n’en fallait pas plus pour que je retrouve Nicolas Rigas, rencontré en d’autres occasions , mais toujours avec Offenbach dans les Grandes Ecuries de Versailles il y a quelques années.

Cette fois, c’est avec le metteur en scène Martin Loizillon que l’on s’est retrouvé au très beau Théâtre de Passy où la série de représentations se poursuit encore tous les lundis soir à 19h et les samedis à 16h  jusqu’à fin mai, et peut-être au delà. le spectacle dure environ 1h20:

 

d’autres photos de ce spectacle :

et pourquoi pas  quelque chose de chanté?

On est dans un domaine que nos parents et grands parents ont adoré (et continuent d’adorer) Je pourrais moi-même en fredonner ou chanter bien  des airs. Offenbach n’a pas vieilli, même s’il a quitté ce monde en 1880. Monsieur le directeur de l’Opéra de Paris, Monsieur le Directeur de l’Opéra Comique à Paris, quand allez-vous nous monter à nouveau une de ses œuvresintemporelles , vu que cette saison a vu la reprise à Bastille des Contes D’Hoffmann?

Allez un petit plaisir : Merci l’INA pour L’air du Brésilien par Dario Moreno

 

 

Guy Courthéoux

Rating:

Il y a quelquefois de bonnes surprises quand on va au théâtre et ce son ces bonnes surprises qui nous donnent envie de sortir et de voir de nouveaux spectacles. Il est vrai que lorsqu’on en voit entre 4 et 6 chaque semaine, les effets sont toujours disproportionnés, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Par exemple , pas de chance pour un mauvais spectacle si on doit « enchaîner » avec un autre après, à moi s que les deux soient des « ratés ».

Le théâtre Edgar du boulevard Quinet à Paris  a souvent de bons, voire très bons spectacles. Disons que la chance qu’on puisse sortir détendu et le sourire aux lèvres est plus que bonne, le théâtre étant dirigé par Luq Hamett, qui sait choisir ses pièces. Il y en a toujours plusieurs en alternance, et l’une d’elles m’a vraiment fait passer un bon moment. Il s’agit du COUCOU, signée Sacha Judaszko et Matthieu Burnel, dans une mise en scène de Luq Hamett (on n’est jamais aussi bien servi que par soi même, vu que Luq est un des trois protagonistes aux côtés de Gérard Vivés et Emmanuelle Boidron.

Vu que le matériel pour un entretien est bien meilleur avec 3 micros, dont celui de votre serviteur, honneur pour cette fois aux hommes qui vont nous parler de cette pièce:

 

Si vous voulez en savoir plus sur ce scénario improbable, il vous suffira de réserver au Théâtre Edgar. Mais vous voulez en savoir plus sur la programmation, alors retournons sur la scène du théâtre avec ces deux comédiens : Gérard Vivés et Luq Hamett

Maxime Depratte (Gérad Vivès), directeur charismatique dans un grand groupe, invite à dîner son comptable pointilleux et effacé, Corentin Michelot (Luq Hamett), pour « arranger » un bilan financier qui risque de le mener tout droit en prison. Ségolène (Emmanuelle Boidron), la femme de Maxime, est très contrariée d’être la complice de ce dîner de con. Le comble étant que, depuis une semaine, des collègues les ont étrangement confondus, alors que d’après son mari, ils ne se ressemblent pas du tout ! À l’arrivée de Michelot, Ségolène constate en effet que les deux hommes n’ont strictement rien à voir !  Et pourtant…  L’orage gronde ce soir-là… Et ce qui paraissait impossible ne va plus l’être du tout ! Les emportant tous les trois dans un tourbillon de retournements de situation, de quiproquos et d’inversion des rôles, qui va les forcer malgré eux à se découvrir bien au-delà de ce qu’ils auraient pu imaginer !

Pour les horaires, vu qu’ils changent chaque semaine, le plus simple est de vous rendre sur le site du théâtre : Vous pouvez désormais vos places numérotées sur ce même site!

 

https://www.theatre-edgar.com/

 

Ils sont nombreux année après année à recevoir cette belle récompense, citons, entre autres depuis sa création : Françoise Sagan , Pierre Brasseur, Pierre Fresnay, Eugène Ionesco, Jean Le Poulain, Jeanne Moreau, Serge Lama, Jean-Paul Belmondo, François Perier, Francis Huster, Raymond Devos, Fabrice Lucchini, Michel Galabru, Judith Magre, Michel Bouquet, Michel Fau, Michael Lonsdale, Christiana Réali, Catherine Frot, Franck Desmedt, Béatrice Agenin et celle qui a dirigé de main de maître le Théâtre Montparnasse : Myriam Feune de Colombie. Cette liste est loin d’être exhaustive, vu que le prix est remis chaque année depuis 1960!

Voici donc un  des lauréats de cette année, où furent aussi récompensés : Christine Murillo, Danielle Mathieu- Bouillon et Stéphane Hillel : Pierre Arditi

extrait de ses remerciements :

 

 

Rating:

Quel bonheur d’entendre une salle rire pendant les représentations d’une pièce. C’est le cas avec REVELATIONS, la pièce est signée Jean-Eric Bielle avec une mise en scène d’Arnaud Lemort.

Il n’en fallait pas plus pour que j’ai envie de rencontrer les comédiens. En toute franchise, je connaissais Véronique depuis les temps immémoriaux du festival d’Avoriaz où nous avions fait plus d’une fois la fête. Daniel Russo m’avait beaucoup confié lors de notre dernier entretien, et il occupe doublement la scène en ce moment au Théâtre de Passy, avec des représentations à 18h00 de  BORDERLINE où il est face à Philippe Lelièvre. Et je n’oublie pas un comédien que j’adore depuis longtemps et que je n’avais pas encore eu l’occasion de rencontrer : Edouard Collin. Vu que la charmante Messaline Paillet se trouvait dans les parages, et qu’elle me semblait plus que sympathique, je l’ai conviée à nous rejoindre.

et voilà le résultat :

 

Et , bien entendu Véronique Genest:

Si après les avoir écoutés, regardés, vous n’avez toujours pas envie d’aller voir REVELATIONS au Théâtre de Passy, je ne sais pas quoi vous dire. Personnellement j’ai déjà envie d’y retourner, parce que les spectacles où on rit de bon coeur actuellement sont tellement rares qu’il faut en profiter! Bon, Sébastien Castro et ta pièce superbe (Une Idée Géniale) au Théâtre Michel je ne t’oublie pas

Révélations c’est actuellement et jusqu’au 31 décembre à 21.00 au Théâtre de Passy; puis pause avant le retour le 30 Janvier

places de 16 à 42€

réservations : theatredepassy.fr

 

 

Next est un festival de théâtre, de danse et de performance, un rendez-vous incontournable, qui met en ébullition artistique les Hauts de France.

photo Grégoire Verbeke

Cette 16ème édition était particulièrement réussie, alliant les prestations d’artistes confirmés et de troupes émergentes. Du 9 novembre au 2 décembre, 36 spectacles ont été présentés dans les différents lieux partenaires :

Le Next rassemble 16 villes belges et françaises de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai. Ce festival fédère le Phénix et l’Espace Pasolini à Valenciennes, La Rose des vents à Villeneuve d’Ascq entre autres. Le Next est attentif aux défis écologiques. Quel est l’avenir du spectacle vivant dans le nouveau régime climatique ? L’équipe du Next ne se contente pas de poser des questions, ils sont cohérents dans leurs actes. Le public est considéré comme un partenaire, un véritable accueil, des navettes gratuites, des parcours « vertueux » sont organisés pour voir plusieurs spectacles le même jour, des services de restauration que ce soit au Phénix, le paquebot rouge de Valenciennes, scène nationale dirigée avec beaucoup de tac par Romaric Daurier, ou au Buda en Belgique avec ses délicieux plats végétariens. Tout est organisé afin que les spectateurs profitent pleinement du Festival. Le Next a commencé avec l’excellent spectacle de danse Foreshadow not standing d’Alexander Vantourhout. Au fond de la scène un mur de 6 mètre. Les danseurs vont s’attaquer à une escalade, certain devenant le marchepied des autres. Les corps sont tordus, étirés, presque déconstruit. Ils se reniflent, se confrontent, s’étirent, se hissent. L’équilibre en péril. Etonnant et fascinant.

photo Loizenbauer

Mirlitons de Aymeric Hainaux et François Chaignaud, est un duo singulier entre le corps et le son. Le premier est un spécialiste de l’Human Beat Box, avec un micro il crée des sons des rythmes avec sa bouche, se servant de son corps comme caisse de résonnance. Le praticable est un cercle de bois exigu. Un corps est allongé, le danseur François Chaignaud s’en empare le hisse contre lui. Que veut-il faire de ce corps inerte qui porte un haubert doré. L’homme prend un bâton orné d’une multitude de clochettes et avec un micro collé à la bouche, crée une musique cadencée. Le danseur porte des chaussures de Flamenco, et tape la petite arène en bois si fort que l’on craint qu’il la traverse. Le public est très proche, installé en arc de cercle. Nous sommes comme conviés à un rite initiatique. Chaignaud se hisse sur la pointe, joue de l’équilibre jusqu’au point de chute en l’évitant tel un elfe. Eblouissant !

Photo Jonas Verbeke

Deep Cuts de Bryan Campbell

Alors qu’il se promenait en forêt, Bryan frappe un arbre avec une branche. Qu’a ressenti l’arbre. De ce questionnement sylvestre est né ce spectacle qui est une performance alliant opéra et bûcheronnage. Au début, Bryan, très bricoleur découpe des planches et installe un lutrin sur lequel il dépose une partition. Entre découpe de planches, creusement de bûche et danse, Deep Cuts amuse ou énerve. Cette pastorale du XXIème siècle ne manque pas de charme.

Au programme au Phénix Extinction de Julien Gosselin, triptyque de 5H, se concluant par le texte de Thomas Bernard, superbement interprété.

Le festival Next est une proposition passionnante, animé par une équipe motivée prête à soulever des montagnes. Vivement la prochaine édition !!

M.L Atinault

www.Nextfestival.eu

Photo : LVS

Photo Bart Grietens

Rating:

Un crime à Anchorage en Alaska, celui d’une jeune fille de 19 ans, et l’enquête sur ce fait divers qui s’est vraiment déroulé en 2019. Voilà ce qui a donné l’idée à Nicolas Le Bricour d’écrire et de mettre en scène cette pièce qui sera un spectacle comme vous n’en n’avez encore jamais vu.

C’est impressionnant de on reste scotché à notre siège pendant toute la durée du spectacle, avec dans le rôle principal Lucie Brunet, que certains ont pu découvrir dans La Nouvelle Star il y a une dizaine d’années. Parlons toutefois du présent et de cette pièce :

 

 

Maintenant place à l’auteur, qui est aussi metteur en scène : Nicolas Le Bricquir

 

Sans vouloir en dévoiler plus, il faut toutefois savoir sue cette pièce se joue pour 30 représentations exceptionnels et que je vous conseille vivement de ne pas manquer.

quelques photos de la pièce: