clairemarie osta

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Louis Langrée, le directeur de l’Opéra-Comique a eu l’excellente idée de programmer Stravinsky et Ravel, les deux compositeurs qui se sont rencontrés grâce à Diaghilev, s’appréciaient et s’admiraient.

Il dirige l’orchestre des Champs Elysées avec cette bienveillance qui est son apanage.

La soirée débute avec Pulcinella, un ballet avec chant en un Acte. Stravinsky s’est inspiré de Pergolèse, crée à l’opéra de Paris le 15 Mai 1920, suivi après l’entracte de L’Heure Espagnole, comédie Musicale en un Acte sur un livret polisson de Franc-Nohain, créée à l’Opéra-comique le 19 Mai 1911.

Guillaume Galliene a choisi un décor unique de Sylvie Olivé mais à escaliers modulables. Le décor est une sorte de tour de Babel de l’amour et s’apparente à l’univers d’ Escher. Pas de référence à la commedia dell’arte dont Pulcinella/Polichinelle est l’un des personnages. Notre héros (Oscar Salomonsson), bien que fiancé à une belle et pure jeune fille (Alice Renavand) aime baguenauder dans les rues. Les filles sont sensibles à son allure décontractée. Mais attention aux gaillards musclés et à la jalousie de sa fiancée. Pulcinella porte un complet et un chapeau melon, pas de costume bariolé. Il semble être un poète des rues entre Charlot ou l’amoureux de Peynet. La chorégraphie de Clairemarie Osta, et les chants façon Pergolèse (1710-1736) ne parviennent à nous sortir, il faut bien l’avouer d’un certain ennui.

L’Heure Espagnole nous plonge dans une Espagne d’opérette ou plutôt selon l’expression de Ravel de Comédie Musicale. L’horloger Torquemada (Philippe Talbot), qui n’a aucun rapport avec le terrible inquisiteur, a pour charge de remonter toutes les horloges publiques de Tolède. Le jeudi soir est très attendu par son épouse Concepción (Stéphanie d’Oustrac). Elle attend son amant, un jeune poète (Benoît Rameau). A l’heure du départ, ô combien attendu, Ramiro le muletier (Jean-Sébastien Bou) vient demander une réparation, l’horloger pointilleux sur l’horaire de remontage des pendules de la ville demande au muletier de l’attendre dans sa boutique. Cela ne fait pas l’affaire de Concepción. Tout va se liguer pour forcer à la fidélité l’épouse insatisfaite, le poète est un peu mou, Ramiro est très présent et très serviable puisque notre belle horlogère va lui demander de déménager une pendule à l’étage. Ramiro s’exécute. Comble de malheur le banquier Don Inigo Gomez (Nicolas Cavallier) arrive pour tenter de séduire la belle!

L’escalier est le théâtre de pérégrination du muletier déménageur, des cachettes des amants. Qu’il est donc difficile d’être infidèle à Tolède et ces hommes se prétendent espagnols ! Le texte du délicieux Franc-Nohain fit dresser les cheveux sur la tête de certain pudibond, gaulois sans vulgarité, offrant de jolies répliques. Don Inigo Gomez est truculent à souhait, Nicolas Cavallier offre des graves profonds à ce barbon. Benoît Rameau, le poète et amant peu empressé a les élans lyriques de l’inspiration. Philippe Talbot, notre horloger est toujours parfaitement juste.  Jean-Sébastien Bou compose un muletier qui fera date. Ses qualités de chanteur exceptionnel se doublent de celles d’un comédien inspiré. Ravel a dû regarder dans sa boule de cristal pour composer ce rôle pour lui. Stéphanie d’Oustrac est d’une coquinerie absolue. La fraîcheur de son jeu, son timbre chaud et l’étendue de son registre nous ravissent toujours. Néanmoins nous tenons à signaler que Jean-Sébastien Bou, n’est pas libre ces prochains mois pour tout déménagement !

Cette Heure Espagnole est une heure éblouissante !

ML Atinault

 

Toutes les photos : @ S BRION

Transcendanses a présenté le dernier ballet de la saison à Paris, très beau spectacle avec deux danseurs hors du commun.

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En effet, Nicolas Le riche et Clairemarie Osta nous ont offert un spectacle mis en musique par Matthieu Chedid, Para-ll-èles, pour une petite série de représentations au Théâtre des  Champs Elysées. Un récit curieux qui permet aux spectateurs de plonger dans leur univers. En ouverture, ce que j’appellerai RUNNING, avec deux êtres, elle tout en blanc, contrairement à lui, tout dans les tons foncés. Ils symbolisent les énergies, les puissances de la condition humaine. On sent la complicité entre eux, l’amour. On passe du Running ou Loving, puis on entre plus dans la métaphore pour un final en étoiles. Des duos, des solos, les deux interprètes utilisent tous les ressorts de la danse contemporaine pour en faire un spectacle complet. C’est à Matthieu Chedid qu’on doit la partition originale pour cette création, partition composée et mixée dans son labo. Les éclairages de Jean-Michel Désiré laissent la part belle aux côtés sombres, pour qu’on discerne mieux les corps et les mouvements.

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Photos : Lisa Roze

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de gauche à droite : Nicolas le Riche, Jean-Michel Désiré (lumières), Clairemarie Osta, Matthieu Chedid (musique), Olivier Bériot (costumes)

photo: Jean-Philippe Raibaud

Si vous n’avez pas trouvé de place pour cette série de représentations, nul doute que vous aurez d’autres occasions, entre autres avec les dates de la mini tournée à suivre :

24 mars 2016, 20h30 : L’Octogone, Théâtre de Pully – Suisse
25 mars 2016, 20h00 : Théâtre en Dracénie, Draguignan
5 avril 2016, 20h30 : Le Corum, Montpellier

 

En attendant d’autres dates, et la 3ème saison de Trancendanses.