Je vais t’aimer, la comédie musicale basée sur les tubes de Michel Sardou, continue sur sa lancée. Après des représentations à guichets fermés à La Seine Musicale .
JE VAIS T’AIMER est le spectacle évènement qui réunit toutes les générations. Une création dans la pure tradition de Broadway : certains la décrivent comme d’un « Mamma Mia » à la française ! C’est l’histoire de six jeunes français qui racontent leurs amours, leurs amitiés au rythme des plus grands succès de Michel Sardou : La java de Broadway, Rouge, Le France, En Chantant, Les lacs du Connemara, Les vieux mariés, Être une femme, la fille aux yeux clairs, parmi plus de 25 chansons extraites du répertoire de cet immense artiste. Le spectacle a sa création durait 2h40 dont 20 minutes d’entracte.
Deux nouveaux venus se sont ajoutés à la troupe, qui joueront les « remplaçants » pour quelques dates, et ce ne sont pas des inconnus du grand public, puisque Lucie Bernardoni est connue pour avoir été ( être) une répétitrice de la Star Académie, et Axel Marbeuf, qui sera 1/2 finaliste de cette même émission. Rencontrer ce dernier est un moment plus qu’agréable. Il a l’humour, le charme, la gentillesse d’un nouveau venu, avec sa voix que l’on prend plaisir à écouter:
et voici un extrait filmé pendant les répétitions ( le filage) au Casino de Paris où il interprète : LA FILLE AUX YEUX CLAIRS :
Profitez des dernières de ce spectacle au Casino de Paris les 21, 22, 26, 27 et 28 septembre puis les 4, 5, 6 octobre avec deux représentations le 5 octobre.
La cuisine est devenue hautement télégénique. Les émissions avec des chefs, des apprentis, des amateurs éclairés ou pas. La gastronomie est un miroir aux alouettes. Beaucoup d’appelés mais peu d’élus. L’apprentissage est dur.
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Maxime et Emile se heurtent en préparant le CAP de cuisine. L’ambiance est militaire. Ils sont aux antipodes l’un de l’autre. Tout les sépare, le milieu social, le physique, les motivations, le fils d’un grand chef (Emile) et le petit de banlieue (Maxime) qui trouve une issue dans la cuisine. Le choc des cultures. Un grand timide et un petit taureau. Mais la sauce prend entre eux. Leur amitié les aide à supporter les bizutages parfois cruels, la soupe à la grimace. La route vers les étoiles est semée d’embûches. Les deux amis vont travailler dans des pizzerias miteuses, des routiers pas forcément sympas et enfin un restaurant étoilé. Le Graal peut-être ? Les deux amis partagent leur passion. La vie est un grand gâteau et ils vont en faire une bouchée. Jusqu’au moment où l’un des deux sera plus gourmand.
Clément Marchand a écrit ce récit sensible, plein d’amour et de rage. Il a fait cette expérience et a compris qu’il risquait de s’y perdre.
Il fallait une mise en scène souple et rapide, car il y a une multitude de lieux, de situations et de personnages. La scénographie est simple, mobile, l’espace se construit et change avec des modules que les comédiens déplacent comme les architectes de leur histoire. Jean-Baptiste Guinchard et Guillaume Tognati sont toujours présents sur scène, toujours en plein coup de feu. Clément Marchand a mis tous les talents de son côté, la chorégraphe Delphine Jungman a réglé les déplacements des cuistots pour créer un pas de deux. Musique, lumières tout concours à un spectacle à la fois drôle, grave, plein de tendresse, pour dépeindre cette amitié virile. On passe des saveurs exquises à l’amertume de la rancœur. Ce beau texte est servi par deux comédiens formidables.
Rentrée 42, Bienvenue les enfants de Xavier Lemaire et Pierre-Olivier Scotto au Festival Off Avignon
La directrice de l’école retrouve avec joie la salle de classe. Sur le tableau noir, elle efface bonnes vacances, Au revoir les enfants pour inscrire 1er Octobre 1942, c’est la veille de la rentrée des classes. Mais elle sait que Madame Meyer, l’une des institutrices ne sera pas sur l’estrade pour dispenser son savoir.
Le débonnaire concierge, un ancien de Verdun, amputé d’un bras, est débordant de bonne volonté. Il règne sur les fournitures, dans cette France occupée où tout est sujet à tickets de rationnement, il faut faire attention aux cahiers, à la craie, à l’encre. Un seul cahier par élève, fini les lignes de punition ! La directrice attend les listes des enfants inscrits. Il faut bien préparer la répartition des élèves.
Les institutrices arrivent une à une. La plus jeune est heureuse de retrouver l’école et de se rendre utile. Sportive, enjouée, elle vient d’un milieu aisé. Elle met tout son espoir dans le Maréchal Pétain, le vainqueur de 14-18, le sauveur de la France. La directrice ne partage pas son enthousiasme. Elle doit affronter le déterminisme et l’intransigeance d’une institutrice, communiste convaincue et qui veut combattre. La troisième est une femme généreuse, qui déteste les conflits et qui n’hésite pas à partager ses précieuses provisions dans ces temps de privation. Les listes arrivent enfin. Les pupitres et les bancs installés tout est prêt pour demain, pour accueillir les élèves.
La cloche a retenti, mais il y a à peine une vingtaine d’élèves. Où sont les écolières ? Les institutrices les connaissent. Dans les autres écoles le constat est le même, les effectifs ne sont pas complets loin de là. La terrible vérité les atteint en plein cœur. En juillet la rafle du Vel d’hiv a vidé les immeubles du quartier. Des familles entières ont disparu. Lorsque les institutrices font l’appel, les manquantes ont des noms à consonance étrangère. Leurs petites élèves juives ne jouent plus à la marelle dans la cour.
L’horreur et le désespoir accablent ces femmes. La directrice décide de réagir, puisque personne ne répond au téléphone, ni la mairie, ni les responsables de l’enseignement. Elle décide d’organiser les cours et d’adapter aux circonstances une pédagogie innovante. Un inspecteur d’Académie arrive, quinze jours plus tard. Elles sont conscientes que le nombre restreint des élèves peut mettre en péril leur école. Mais finalement rien n’est écrit, et la résistance est en route ….
Rarement le sujet grave de ces enfants raflés avait été traité. Le titre Au revoir les enfants fait référence au formidable film de Louis Malle. La pièce est à la fois grave, émouvante et drôle. Elle est surtout indispensable. L’évocation des noms des élèves absentes nous prend à la gorge. Ne les oublions pas, refusons que des sauvages inaptes barbouillent leurs noms sur les monuments.
Le soin apporté au décor et aux costumes nous propulse dans cette époque. Les comédiens sont tous digne d’éloge de Dominique Thomas, le concierge à la tendre Fanny Lucet. Anne Richard est une directrice sobre, digne. Emilie Chevrillon donne sa force à la communiste intransigeante. Michel Laliberté est l’homme que nous détestons tous en interprétant cet inspecteur obtus. Quand à Isabelle Andréani, elle restera dans toute les mémoires comme la « meurtrière aux pralines ». Généreuse et tourbillonnante. Ce spectacle est à voir et à revoir. Du théâtre qui fait réfléchir, qui émeut. Du vrai, du grand théâtre.
Marie Laure Atinault
Mise en scène Xavier Lemaire, avec Anne Richard, Isabelle Andréani, Emilie Chevrillon, Fanny Lucet, Dominique Thomas, Michel Laliberté
Festival Off Avignon Théâtre de la Luna à 16h50, tél : 04 12 29 01 24
Nous découvrons la nouvelle pièce de Gilles Dyrek, Je m’appelleGeorges, mise en scène par son complice Éric Bu. Celui qui a écrit Venise sous la neige ou La touche étoile ne peut pas nous laisser indiffèrent, nous sommes fan, voilà c’est écrit.
L’idée de départ est à la fois simple et ingénieuse, nous sommes conditionnés par notre prénom, il nous situe dans le temps, les noms composés marquent les années cinquante/soixante, les Elodie les années quatre-vingts. En 2024, les Georges ne sont pas des perdreaux de l’année, mais notre Georges est sacrément séduisant. Alors qu’il emménage dans un nouvel immeuble, il se rends compte que toutes les résidences autour de lui portent le prénom de l’une de ses ex ? Quel est ce signe du destin ? Un nouvel immeuble se construit, la résidence Emilie. Emilie sera-t-elle sa prochaine conquête et pour combien de temps.
Ses collègues, dans l’agence dans laquelle il travaille, sont aussi marqués par leur prénom, Etienne, Jean-Georges, Katya. Ils sont tous parfaitement atypiques pour notre plus grand plaisir. Georges rencontre lors d’une conférence une superbe jeune femme. Il ne veut pas savoir son prénom, et il entame un subtil jeu de l’amour et du hasard. Elle est séduite, il est séduit. Mais attention, ils doivent respecter le nom secret. S’enchainent des rendez-vous improbables avec une galerie de personnages hilarants, tel le serveur grec ou son collègue dragueur, le mari désespéré et Katya !
Éric Bu a basé sa mise en scène sur la rapidité, les bonnes comédies, et Je m’appelle Georges est brillante, ne supporte pas la lenteur. Nous avons une superproduction avec des changements de décors assurés par les comédiens, un choix de perruques exceptionnel, un mobilier design, une chorégraphie digne de Pina, et des éclats de rire. Drôle, inventif, emporté par une distribution dynamique et talentueuse, la pièce remporte tous les suffrages.
Grégori Baquet, notre Georges amoureux, est bien séduisant, notre mystérieuse est interprétée par la délicieuse Mélanie Page. Marine Dusehu, Etienne Launay et Stéphane Roux forment un trio de choc digne des choreutes antiques, ils jouent plusieurs rôles avec une invention inouïe. Mention spéciale à Stéphane Roux, inénarrable serveur Grec. Attention la dernière pièce de Gilles Dyrek doit être consommée sans modération.
Marie Laure Atinault
Festival Off Avignon 2024
Je m’appelle Georges
De Gilles Dyrek, mise en scène Éric Bu, avec Mélanie Page, Grégori Baquet, Stéphane Roux, Marine Dusehu, Etienne Launay
C’est déjà la 3ème édition de DOLCEVITA-SUR-SEINE, et cette fois elle se déroule dans un cadre superbe, celui des Arènes de Lutèce.
Cette troisième édition va rendre hommage au plus célèbre des comédiens italiens : Marcello Mastroianni, à l’occasion des 100 and de sa naissance, dans plusieurs endroits différents : le 10 juillet à 19.00 à l’institut culturel italien, puis le 12/7 au cinéma Christine, à 19.00, projection de Casanova 70 de Mario Monicelli en copie restaurée 4K ‘par Cinecitta et le même jour aux Arènes de Lutèce à 20.30 Une journée particulière d’Ettore Scola avec Sophia Loren le 13 : Dommage que tu sois une canaille (Alessandro Blasetti) au cinéma Les Ecoles à 20.30, le 14 juillet dans cette même salle à 16.00 Hier, Aujourd’hui et Demain de Vittorio de Sica avec Sophia Loren et le 15 au même endroit Jours d’amour de Giuseppe de Santis et Leopoldo Savona où Marcello Mastroianni a Marina Vlady pour partenaire. On finira au cinéma Christine avec le projection du film de Federico Fellini : Intervista à 21.30.
Les amateurs de Péplum ne voudront certainement pas manquer la projection sur écran géant dans les arènes du premier film de Sergio Leone : Le Colosse de Rhodes, ce sera la 14 juillet à 21.00, après que les spectateurs aient pu se régaler avec Seul contre Rome autre Péplum projeté au même endroit à 18.00. L’entrée est gratuite et sous serez installés sur de jolis transats
Il y aura bien d’autres choses à découvrir, et pour cela, laissons la parole à la charmante Francesca Pierantozzi, présidente de l’association Palatine
Parmi d’autres manifestations : La remise du prix au lauréat du concours de court-métrages : RISTRETTO le 15 juillet à 18h à l’Institut Culturel Italien et l’intégrale de NOS MEILLEURES ANNEES de Marco Tullio Girodana. le film est sorti il y a 20 ans et dure…. 6 heures et 12 minutes. Le film sera projeté dans les arènes le 15 juillet , début à 17h30, entracte à 20.30
Il y a bien d’autres choses à découvrir, rendez-vous aux arènes de Lutèce, entrée par le 49 rue Monge Monge ou face au 7 rue de Navarre dans le 5ème arrondissement de Paris et c’est ouvert au public aux environs de 17.00
Alexandre le Grand est un personnage historique et mythique, le texte poétique de Laurent Gaudé nous permet d’applaudir un comédien exceptionnel : Emmanuel Schwartz
La chambre est blanche. Du sol au plafond, tout est Blanc. Le lit qui est au centre de cette pièce, est recouvert de draps immaculés et froissés. Un homme nous parle d’une voix caverneuse. Il est emmailloté dans un drap, ou est-ce un linceul ? Il sait que la fin est proche. Injustice des Dieux. Pourquoi briser un destin hors norme. Nous sommes à Babylone, le 11 juin de l’an 323 avant Jésus Christ. Alexandre le Grand va mourir. Il se livre à nous, témoin muet et fasciné par ce monologue hypnotique. Alexandre, le fils de Philippe II, roi de macédoine et d’Olympias. L’un de ses précepteurs était Aristote. Ce prince cultivé est rompu aux arts de la guerre. Lorsque son père est assassiné il devient le roi de Macédoine, aidé par sa mère, ils vont tuer tous ceux qui pourraient arrêter l’ascension de ce Prince beau et courageux. Il quitte le drap, et s’avance vers nous pour nous compter son épopée hors du commun. Rien ne lui résiste même les troupes de Darius qu’il bat au Granique, à Issos. De l’Egypte où il devient Pharaon, il passe l’Euphrate. Il conduit ses troupes de victoire en victoire, jusqu’à l’Indus, il abolit les frontières de l’inconnu. Au bord de L’Euphrate, il rencontre un magnifique et étonnant Tigre Bleu. Cet animal fantastique lui montre le chemin vers d’autres conquêtes. Quand reviendra-t-il lui montrer la bonne voie?
Alexandre le conquérant, le guerrier, le presque Dieu, meurt. Il le sait. Il se confie sans rien omettre, ni son génie militaire, ni son incroyable cruauté. Non, il n’a pas peur de la mort. Il l’attend pour cette dernière bataille, pour ce corps à corps avec Hadès. Quel est le Graal d’Alexandre ? Aller toujours plus loin, repousser toutes les limites au risque de se perdre. Quel rôle extraordinaire pour un comédien prodigieux, Emmanuel Schwartz nous fascine littéralement. Les murs deviennent parfois écran avec des projections entre autre la charge des éléphants mais nous ne regardons pas toujours car nous sommes captivés, happés par le jeu du comédien. Il n’y a pas que la voix mais tout son corps qui joue. Ses mains, ses pieds se tordent pour devenir les puissantes pates du tigre fabuleux. De l’articulation d’un malade perclus de fièvre, à celle royale de celui qui commande. Il invoque ses fantômes, les esprits de ses ennemis et de ses amis, de sa vie si courte, si pleine, si extraordinaire. Denis Marleau est un remarquable directeur d’acteur, ses mises en scène sont toujours ciselées. La rencontre d’un auteur, d’un comédien et d’un metteur en scène offre un spectacle inoubliable.
Texte de Laurent Gaudé
Mise en scène Denis Marleau
Avec Emmanuel Schwartz
équipe artistique
texte Laurent Gaudé mise en scène Denis Marleau avec Emmanuel Schwartz collaboration artistique et conception vidéo Stéphanie Jasmin scénographie Stéphanie Jasmin et Denis Marleau assistés de Stéphane Longpré lumières Marc Parent musique Philippe Brault costumes Linda Brunelle maquillages et coiffures Angelo Barsetti design sonore Julien Eclancher coordination et montage vidéo Pierre Laniel assistanat à la mise en scène Carol-Anne Bourgon Sicard
les mardis soirs à 19.00,
du mercredi au samedi à 20.00, samedi 15 juin à 18.00 uniquement, dimanche 9 juin 15.30 et dimanche 16 juin à 14.30.
Naïs est belle comme un soleil, gaie comme un pinson. On ne peut la voir sans être séduit. C’est bien ce que pense Toine son ami d’enfance.
Il est le seul homme que le terrible Micoulin, le père de Naïs, accepte dans l’entourage de sa fille. Mais pour Micoulin, Toine n’est pas un danger, il est bossu. Il n’en pas moins homme, généreux et sensible.
Micoulin dit : « ma fille je ne la donne pas, je me la garde ». Jaloux et méchant comme une teigne, il est dangereux comme un scorpion.
La belle saison marque le retour de Madame Rostaing dans sa propriété au bord de la mer. Micoulin le métayer et sa fille s’occupent de l’entretien de la propriété. Naïs et Toine attendent avec impatience le retour de Frédéric Rostaing, mais pas pour les mêmes raisons. L’été embrasent le cœur des jeunes gens. Micoulin découvre les escapades amoureuses de sa fille…… Le reste est à découvrir.
Quelle belle aventure théâtrale ! Arthur Cachia présente son adaptation du film de Marcel Pagnol Naïs, alors qu’il est élève dans un cour d’art dramatique. Thierry Harcourt qui est juré au concours de fin d’année, est subjugué par le travail. Il conseille à Arthur Cachia de continuer. Thierry Harcourt met en scène avec une économie de moyen inversement proportionnelle à ses inventions. Un tabouret, un filet de pêche nous suffisent pour être en Provence, au bord de la mer. La superbe langue de Marcel Pagnol porte ce récit grave. Quelle émotion lorsque Toine raconte son enfance entourée de l’amour de sa famille et qu’une femme dit « comme il est joli ce petit bossu », un mot qu’il ne connaissait pas. Arthur Cachia campe un Toine, généreux, pudique, suggérant sa bosse sans exagération. Il est très émouvant et sa composition fera date. Autour de lui, une belle distribution, la ravissante Marie Wauquier est une Naïs craquante. Un étonnant Patrick Zard qui nous fait froid dans le dos tant on déteste le terrible Micoulin. Il est méconnaissable. Tous les comédiens sont juste, ils nous embarquent dans cette histoire que l’on suit avec une passion un peu enfantine dans notre désir que le méchant soit puni.
Marcel Pagnol est l’un des grands auteurs du XX siècle, il serait temps que l’on s’en rende compte. La beauté de sa langue, la richesse de son vocabulaire ; et puis le personnage est passionnant. Naïs est un film de 1945. Pagnol s’est inspiré d’une nouvelle de Zola, il a « dénoircie » l’histoire et a offert à Fernandel l’un de ses plus beaux rôles, donnant à une jeune et ravissante comédienne le rôle de Naïs, la future Manon des sources, Jacqueline Pagnol. Le spectacle est à voir et à revoir.
Jacques Offenbach, est certainement le compositeur français le plus connu du grand public de par ses opérettes. Qui n’a jamais entendu ou fredonner un de ses airs célèbres comme L’air du brésilien ‘ repris en tube par Dario Moreno, sans oublier l’air de Gabrielle : Je suis veuve de Colonel , de La Vie Parisienne qui est son œuvre la plus connue aux côtés de La Périchole, La Fille du Tambour Major, La Belle Hélène et tant d’autres. Le Théâtre de Passy a eu l’heureuse idée de reprendre avec un fort succès UNE SOIREE CHEZ OFFENBACH, conçu et mis en scène par Martin Loizillon, avec un interprète de lyrique hors pair qui connait parfaitement l’œuvre d’Offenbach : Nicolas Rigas.
Ce pétillant voyage lyrique, drôle et musical, avec quatre solistes de renom (Opéra d’Avignon, Théâtre des Champs Elysées, Chorégies d’Orange, Monte-Carlo…) vont interpréter les succès les plus célèbres d’Offenbach (La Vie Parisienne, la Belle Hélène, la Périchole, les Contes d’Hoffmann…), agrémentés d’un livret « à la Feydeau », simple et joyeux, pour nous entraîner dans une grande soirée lyrique déjantée.
Côté voix : (en alternance) : Nicolas Rigas, Christine Tocci, Clémentine Decouture, Pierre-Antoine Chaumien, Guillaume Zhang, Xavier Flabat —
Piano (en alternance) Ruta Lenciauskaite, Félix Ramos
Il n’en fallait pas plus pour que je retrouve Nicolas Rigas, rencontré en d’autres occasions , mais toujours avec Offenbach dans les Grandes Ecuries de Versailles il y a quelques années.
Cette fois, c’est avec le metteur en scène Martin Loizillon que l’on s’est retrouvé au très beau Théâtre de Passy où la série de représentations se poursuit encore tous les lundis soir à 19h et les samedis à 16h jusqu’à fin mai, et peut-être au delà. le spectacle dure environ 1h20:
d’autres photos de ce spectacle :
et pourquoi pas quelque chose de chanté?
On est dans un domaine que nos parents et grands parents ont adoré (et continuent d’adorer) Je pourrais moi-même en fredonner ou chanter bien des airs. Offenbach n’a pas vieilli, même s’il a quitté ce monde en 1880. Monsieur le directeur de l’Opéra de Paris, Monsieur le Directeur de l’Opéra Comique à Paris, quand allez-vous nous monter à nouveau une de ses œuvresintemporelles , vu que cette saison a vu la reprise à Bastille des Contes D’Hoffmann?
Allez un petit plaisir : Merci l’INA pour L’air du Brésilien par Dario Moreno
Il y a quelquefois de bonnes surprises quand on va au théâtre et ce son ces bonnes surprises qui nous donnent envie de sortir et de voir de nouveaux spectacles. Il est vrai que lorsqu’on en voit entre 4 et 6 chaque semaine, les effets sont toujours disproportionnés, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Par exemple , pas de chance pour un mauvais spectacle si on doit « enchaîner » avec un autre après, à moi s que les deux soient des « ratés ».
Le théâtre Edgar du boulevard Quinet à Paris a souvent de bons, voire très bons spectacles. Disons que la chance qu’on puisse sortir détendu et le sourire aux lèvres est plus que bonne, le théâtre étant dirigé par Luq Hamett, qui sait choisir ses pièces. Il y en a toujours plusieurs en alternance, et l’une d’elles m’a vraiment fait passer un bon moment. Il s’agit du COUCOU, signée Sacha Judaszko et Matthieu Burnel, dans une mise en scène de Luq Hamett (on n’est jamais aussi bien servi que par soi même, vu que Luq est un des trois protagonistes aux côtés de Gérard Vivés et Emmanuelle Boidron.
Vu que le matériel pour un entretien est bien meilleur avec 3 micros, dont celui de votre serviteur, honneur pour cette fois aux hommes qui vont nous parler de cette pièce:
Si vous voulez en savoir plus sur ce scénario improbable, il vous suffira de réserver au Théâtre Edgar. Mais vous voulez en savoir plus sur la programmation, alors retournons sur la scène du théâtre avec ces deux comédiens : Gérard Vivés et Luq Hamett
Maxime Depratte (Gérad Vivès), directeur charismatique dans un grand groupe, invite à dîner son comptable pointilleux et effacé, Corentin Michelot (Luq Hamett), pour « arranger » un bilan financier qui risque de le mener tout droit en prison. Ségolène (Emmanuelle Boidron), la femme de Maxime, est très contrariée d’être la complice de ce dîner de con. Le comble étant que, depuis une semaine, des collègues les ont étrangement confondus, alors que d’après son mari, ils ne se ressemblent pas du tout ! À l’arrivée de Michelot, Ségolène constate en effet que les deux hommes n’ont strictement rien à voir ! Et pourtant… L’orage gronde ce soir-là… Et ce qui paraissait impossible ne va plus l’être du tout ! Les emportant tous les trois dans un tourbillon de retournements de situation, de quiproquos et d’inversion des rôles, qui va les forcer malgré eux à se découvrir bien au-delà de ce qu’ils auraient pu imaginer !
Pour les horaires, vu qu’ils changent chaque semaine, le plus simple est de vous rendre sur le site du théâtre : Vous pouvez désormais vos places numérotées sur ce même site!
Louis Langrée, le directeur de l’Opéra-Comique a eu l’excellente idée de programmer Stravinsky et Ravel, les deux compositeurs qui se sont rencontrés grâce à Diaghilev, s’appréciaient et s’admiraient.
Il dirige l’orchestre des Champs Elysées avec cette bienveillance qui est son apanage.
La soirée débute avec Pulcinella, un ballet avec chant en un Acte. Stravinsky s’est inspiré de Pergolèse, crée à l’opéra de Paris le 15 Mai 1920, suivi après l’entracte de L’Heure Espagnole, comédie Musicale en un Acte sur un livret polisson de Franc-Nohain, créée à l’Opéra-comique le 19 Mai 1911.
Guillaume Galliene a choisi un décor unique de Sylvie Olivé mais à escaliers modulables. Le décor est une sorte de tour de Babel de l’amour et s’apparente à l’univers d’ Escher. Pas de référence à la commedia dell’arte dont Pulcinella/Polichinelle est l’un des personnages. Notre héros (Oscar Salomonsson), bien que fiancé à une belle et pure jeune fille (Alice Renavand) aime baguenauder dans les rues. Les filles sont sensibles à son allure décontractée. Mais attention aux gaillards musclés et à la jalousie de sa fiancée. Pulcinella porte un complet et un chapeau melon, pas de costume bariolé. Il semble être un poète des rues entre Charlot ou l’amoureux de Peynet. La chorégraphie de Clairemarie Osta, et les chants façon Pergolèse (1710-1736) ne parviennent à nous sortir, il faut bien l’avouer d’un certain ennui.
L’Heure Espagnole nous plonge dans une Espagne d’opérette ou plutôt selon l’expression de Ravel de Comédie Musicale. L’horloger Torquemada (Philippe Talbot), qui n’a aucun rapport avec le terrible inquisiteur, a pour charge de remonter toutes les horloges publiques de Tolède. Le jeudi soir est très attendu par son épouse Concepción (Stéphanie d’Oustrac). Elle attend son amant, un jeune poète (Benoît Rameau). A l’heure du départ, ô combien attendu, Ramiro le muletier (Jean-Sébastien Bou) vient demander une réparation, l’horloger pointilleux sur l’horaire de remontage des pendules de la ville demande au muletier de l’attendre dans sa boutique. Cela ne fait pas l’affaire de Concepción. Tout va se liguer pour forcer à la fidélité l’épouse insatisfaite, le poète est un peu mou, Ramiro est très présent et très serviable puisque notre belle horlogère va lui demander de déménager une pendule à l’étage. Ramiro s’exécute. Comble de malheur le banquier Don Inigo Gomez (Nicolas Cavallier) arrive pour tenter de séduire la belle!
L’escalier est le théâtre de pérégrination du muletier déménageur, des cachettes des amants. Qu’il est donc difficile d’être infidèle à Tolède et ces hommes se prétendent espagnols ! Le texte du délicieux Franc-Nohain fit dresser les cheveux sur la tête de certain pudibond, gaulois sans vulgarité, offrant de jolies répliques. Don Inigo Gomez est truculent à souhait, Nicolas Cavallier offre des graves profonds à ce barbon. Benoît Rameau, le poète et amant peu empressé a les élans lyriques de l’inspiration. Philippe Talbot, notre horloger est toujours parfaitement juste. Jean-Sébastien Bou compose un muletier qui fera date. Ses qualités de chanteur exceptionnel se doublent de celles d’un comédien inspiré. Ravel a dû regarder dans sa boule de cristal pour composer ce rôle pour lui. Stéphanie d’Oustrac est d’une coquinerie absolue. La fraîcheur de son jeu, son timbre chaud et l’étendue de son registre nous ravissent toujours. Néanmoins nous tenons à signaler que Jean-Sébastien Bou, n’est pas libre ces prochains mois pour tout déménagement !
Cette Heure Espagnole est une heure éblouissante !