Si « LA VIE PARISIENNE » est de loin l’oeuvre la plus célèbre de Jacques Offenbach, impossible de ne pas citer LA PERICHOLE, qui a été montée deux fois en quelques mois sur une scène parisienne, et cette fois c’est au TCE (Théâtre des Champs Elysées, avenue Montaigne que les représentations ont eu lieu avec un succès certain.
Petit retour dans le temps, et loin de Paris, puisque nous sommes par un coup de baguette (du chef, bien entendu) Transportés à Lima au Pérou, et sans que l’année soit définie, au 18ème ou 19ème siècle. Le vice roi, Don Andres (Laurent Naouri en alternance avec Alexandre Duhamel) a envie de sortir s’encanailler incognito. Pour que son égo soit satisfait, son entourage a monnayé le peuple pour le flatter. Dès la première scène on voit le peuple danser et chanter, devant l’auberge des 3 cousines. Deux chanteurs des rues, affamés, La Périchole et son bien aimé Piquillo, voudrait bien gagner l’argent pour manger et surtout se marier. Elle s’endort, alors que Piquillo s’éloigne pour tenter encore sa chance. La Périchole s’endort et se fait remarquer par Don Andrès, qui totalement sous le charme de celle-ci lui propose de devenir sa demoiselle d’honneur. Sans être dupe du marché, elle accepte pour manger à sa faim… la suite nous emmène de rebondissement en rebondissement lors des 3 actes de cette comédie.
LA PERICHOLE – Photo : Vincent PONTET
L’oeuvre d’Offenbach a connu 2 versions, la première en 1868 avec 1numéros et une autre en 1874 qui en aura 5 en moins. C’est cette seconde version que nous propose le Théâtre des Champs Elysées avec une très belle distribution : La Périchole sera interprétée en alternance par Antoinette Dennefeld et Marina Viotti), alors que Piquillo restera Stanislas de Barbeyrac. Autre alternance, Laurent Naouri ou Alexandre Duhamel pour Don Andres de Ribeira. . La distribution ne s’arrête pa là, loin s’en faut, avec Rodolphie Briand (Le comte Miguel de Panatellas), Lionel Lhote ( Don Pedro de Hinoyosa), Chloe Briot (Guadalena / Manuelita), Alix Le Saux ( Berginella/ Ninetta), Eleonore Pancazi (Mastrilla / Bambilla), Natalie Pérez (Frasquinella), Eddy Letexier (Le vieux Prisonnier / le marquis de Tarapote), Mitesh Khatri (1er notaire) et Jean-Philippe Fourcade (2ème notaire) plus une dizaine de figurants.
La mise en scène est superbe qui ne mérite que louanges. Les chœurs, tout comme les rôles principaux en méritent tout autant. C’est un régal pour les oreilles, comme pour les yeux, avec entre autres deux airs célèbres :
les prochaines représentations auront lieu :
LUNDI14 novembre19H30
MARDI15 novembre19H30
VENDREDI18 novembre19H30
SAMEDI19 novembre19H30
DIMANCHE20 novembre17H00
MERCREDI23 novembre19H30
JEUDI24 novembre19H30
SAMEDI26 novembre19H30
DIMANCHE27 novembre17H00
Places de 65€ à 130€
il y a des places à visibilité réduite ou sans visibilité à : 5, 15, 40€
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Champs Elysees – Le 10 11 2022 – Photo : Vincent PONTET
Tosca est une des oeuvres les plus connues du répertoire, ce chef d’oeuvre de Giacomo Puccini, qui a fait les soirées dans tous les maisons d’Opéra du monde, revient dans la mise n scène de Pierre Audi pour une série de représentations à l’Opéra Bastille.
Ce mélodrame en 3 actes , dans des décors de Christof Hetzer verra plusieurs équipes. Côté direction musicale, c’est actuellement Gustavo Dudamel jusqu’au 18 septembre qui cèdera la baguette ensuite à Paolo Bortolameoli jusqu’à fin novembre.
Parlons des rôles : Floria Tosca aura la voix et les traits de Saiona Hernandez en septembre, puis en Octobre et Novembre sera interprétée par Elena Stikhina.
Mario Cavaradossi sera interprété par Joseph Calleja (jusqu’au 24 Septembre puis à nouveau du 11 au 26 Novembre). Entretemps ce sera Brian Jagde.
Barone Scarpia aura 4 visages : Bryn Terfel jusqu’au 15 Septembre, puis Alexey Markov, les 18 et 24 du même mois, puis Gérard Finley du 20 au 29 Octobre et du 3 au 11 Novembre, et enfin, Roman Burdenko du 17 au 26 Novembre.
TOSCA – Compositeur : Giacomo PUCCINI – D apres : Victorien SARDOU – Direction musicale : Gustavo DUDAMEL – Mise en scene : Pierre AUDI – Dramaturgie : Klaus BERTISCH – Scenographie : Christof HETZER – Costumes : Robby DUIVERMAN – Lumieres : Jean KALMAN – Chef des choeurs : Alessandro DI STEFANO – Avec : Saioa HERNANDEZ (Floria Tosca) – Joseph CALLEJA (Mario Cavaradossi) – Le 31 08 2022 – Photo : Vincent PONTET
TOSCA – Saioa HERNANDEZ (Floria Tosca) – Joseph CALLEJA (Mario Cavaradossi) – Photo : Vincent PONTET
Saioa HERNANDEZ (Floria Tosca) – Joseph CALLEJA (Mario Cavaradossi) – Photo : Vincent PONTET
17 représentations du 3 septembre au 26 novembre 2022 Samedi 3 septembre 2022 Mardi 6 septembre 2022 Vendredi 9 septembre 2022 Lundi 12 septembre 2022 Jeudi 15 septembre 2022 Dimanche 18 septembre 2022 Samedi 24 septembre 2022 Jeudi 20 octobre 2022 Dimanche 23 octobre 2022(1) Mercredi 26 octobre 2022 Samedi 29 octobre 2022 Jeudi 3 novembre 2022 Mardi 8 novembre 2022 Vendredi 11 novembre 2022 Jeudi 17 novembre 2022 Mardi 22 novembre 2022 Samedi 26 novembre 2022
à 19h30 sauf les dimanches : 14h30
Bryn TERFEL (Il Barone Scarpia) – Renato GIROLAMI (Il Sagrestano) –
Photo : Vincent PONTET
Bryn TERFEL (Il Barone Scarpia) –
Photo : Vincent PONTET
Bryn TERFEL (Il Barone Scarpia) – Le 31 08 2022 – Photo : Vincent PONTET
TOSCA – Le 31 08 2022 – Photo : Vincent PONTET
Bryn TERFEL (Il Barone Scarpia) – Michael COLVIN (Spoletta) – Le 31 08 2022 – Photo : Vincent PONTET
Prix des places :
TARIFS 1ère série (du 3 au 24 septembre 2022) 210€ 190€ 175€ 155€ 135€ 100€ 70€ 50€ 35€ 15€ Excepté samedi 3, vendredi 9 et jeudi 15 septembre 2022 231€ 209€ 193€ 171€ 149€ 110€ 77€ 55€ 39€ 15€ 2ème série (du 20 octobre au 26 novembre 2022) 170€ 150€ 135€ 120€ 105€ 85€ 70€ 50€ 35€ 15€ Excepté dimanche 23 octobre et vendredi 11 novembre 2022 153€ 135€ 122€ 108€ 95€ 77€ 63€ 45€ 32€ 15€ Excepté samedi 26 novembre 2022 187€ 165€ 149€ 132€ 116€ 94€ 77€ 55€ 39€ 15€
Richard Wagner, un compositeur qui a des fans depuis la création de ses opéras. Parsifal ne fait pas exception la règle, qui est un opéra plus difficile d’accès que la tétralogie aux airs plus célèbres.
Une oeuvre très symbolique et qu’il n’est pas facile à traduire en mots de tous les jours : À partir de la légende de Perceval et du Saint Graal, Wagner dont ce sera son ultime opéra, nous offre sa réflexion sur le combat entre le bien et le mal en faisant germer les vertus de la compassion et du renoncement. Des valeurs que Richard Jones explore en confrontant la rigueur morale d’une communauté dogmatique à l’obscurantisme d’une idéologie scientifique déviante. Deux mondes que tout oppose si ce n’est une irrépressible attraction pour les illusions.
Toutes les photos : Vincent Pontet
Ainsi dans le premier acte Amfortas, le gardien du Graal et de la Sainte Lance, a été séduit par Kundry et blessé par Klingsor qui lui a dérobé la lance. La plaie ne se referme pas ; tous les remèdes ne font que soulager brièvement la douleur. Amfortas et les chevaliers du Graal n’ ont espoir que dans la venue du sauveur annoncé, un pur innocent, rendu sage par la pitié. Les écuyers molestent Kundry, une femme étrange et sauvage, mais Gurnemanz, le plus âgé des chevaliers du Graal – ignorant qu’ elle est en fait responsable de la blessure d’ Amfortas – leur reproche leur manque de charité ; peut-être est-elle, en effet, maudite, mais elle vit aujourd’hui sous la protection du Graal. Je vous laisse découvrir la suite sur scène ou en lisant es résumés qui vous aideront tout au long de cet opéra magnifiquement mis en scène par Richard Jones, sous la direction musicale de Simone Young.
La mise en scène est très élégante avec un plateau roulant où s’enchainent les décors signés ULTZ. Coté voix, inutile de dire que c’est époustouflant, comme toujours à ‘Opéra de Paris.
Afotas : Brian Mulligan
Titurel: Reinhard Hagen
Gurnemanz : Kwngchul Youn
Kingsor : Falk Struckmann
Kundru : Marina Prudenskaya
Parsifal : Simon O’Neil ( qui fait ses débuts à l’Opéra National de Paris)
Ester Gralsritter : Nea Cooper
Zweiter Gralsitter : William Thomas
4 Knappen : Tamara Banjesevic, Marie André Bouchard Lesieur, Tobias Westman, Maciej Kwasnikowsli
Klingsors Zaubermädchen : Tamara Banjesevic, Marie André Bouchard Lesieur, Ramya Roy
Klingsors ZaubermädchenII : Ksenila Proshiba, Andrea Cueva Molnar, Claie Huckle
Eine Alstimme aus der Höhe : Claudia Huckle
Photo : Vincent PONTET
Difficile de ne pas tomber sous le charme de ces superbes voix.
Prochaines représentations :
Mardi 31 Mai à 18.00
Vendredi 3 juin à 18.00
Lundi 6 Juin à 18.00
Jeudi 9 Juin à 18.00
Dimanche 12 Juin à 14.00
quelques infos sur le spectacle : 1ère partie 1h40, entracte de 45 mns, 2ème partie : 1h05, entracte : 30 mns, 3ème partie : 1.10, soit une durée totale de 5h10 environ
Prix des paces de 15 à 190 € sauf le 6 Juin de 15€ à 1741€ et le dimanche 12 juin : de 15€ à 204€
Le théâtre des Champs Elysées a décidément une excellente programmation quand il s’agit de ballets ou d’Opéras. Coté Lyrique, j’avais été impressionné par La Vie Parisienne en décembre dans une version ‘longue’, et cette fois j’ai eu un coup de coeur pour un opéra de Mozart, particulièrement célèbre : Cosi Fan Tutte.
Sous la direction musicale d’Emmanuelle Haïm et une mise n scène et des costumes de Laurent Helly, la scénographie de Chantal Thomas ne passe pas inaperçue. Quant aux interprètes, je l’ai vu un soir où Vannina Santoni était souffrante et ne pouvait pas chanter. Elle était sur scène en mimant son rôle, et dans le coin gauche de la scène ( vu du public), c’était Nicole Car qui chantait le rôle de Fiodiligi, aux côtés de Gaelle Arquez (Dorabelle), Cyrille Dubois ( Ferrando), Florian Sempey (Guglielmo), Laurene Paterno (Despina) et Laurent Naouri (Don Alfonso).
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Curieusement la pièce semblait nous ramener dans les années 40 ou 50, dans des studios d’enregistrement, avec des costumes toutefois moins datés.
Cette variation sur l’Amour et la fidélité ne vieillit pas et tous les amateurs d’opéra connaissent cette oeuvre sans qu’il n’y ait d’airs ultra célèbres. Je ne vous ferai pas l’affont de vous en raconter la trame, disons qu’il s’agit d’un pari sur la Femme et l’Amour, qui fait l’objet d’un pari.
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
2 actes de 90 minutes chacun nous transportent avec une mise en scène alerte, et je dois reconnaitre que la chance de voir et d’écouter Nicole Car est une surprise totale. Que dire? Elle a été formidable, et les applaudissements ont été à la hauteur, où Madame Car a été ovationnée comme il se doit par une salle totalement conquise.
Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET
Ce sont des oeuvres comme cela qui marquant le lyrique. Je ne sais pas si la captation prévue se fera avec Nicole Car, j’en doute. Mais un moment magique comme celui là restera très longtemps dans ma mémoire.
Hamlet, Opéra en cinq actes d’Ambroise Thomas (1811-1896) sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Shakespeare, crée à l’Opéra Comique le 9 mars 1868 revient pour une série de représentations à la salle Favart.
l’Opéra Comique répare une injustice, rendre à Ambroise Thomas ce que nous lui devons. Et Hamlet le prince du Danemark porte des baskets et Ophélie des talons hauts. Rarement ces deux personnages ont été aussi bien interprétés.
Ambroise Thomas est bien oublié, l’auteur de Mignon et d’Hamlet fut pourtant reconnu par le public qui réclamait ses œuvres à l’affiche. Le Caïd en 1849 remporte un grand succès, en 1850 Ambroise Thomas rencontre Shakespeare avec Le songe d’une nuit d’été. Si Mignon est un triomphe, il sera dépassé par celui d’ Hamlet.
-Photo : Vincent PONTET
Avec ce Hamlet, le public est happé dés les premières minutes. Prés de l’orchestre, le prince Hamlet est spectateur du couronnement de son oncle Claudius qui succède à son frère. Le défunt roi est le père d’ Hamlet. Est-ce par esprit de famille que le nouveau roi épouse la mère d’ Hamlet, le reine Gertrude ? Entre la pièce de Shakespeare et le livret, il y a des différences. Ambroise Thomas a tonifié la partition d’Ophélie qui, avant la folie fatale tente d’aider son fiancé Hamlet. Cela est dû à la créatrice du rôle Christine Nilsson, d’origine suédoise. Ambroise Thomas consacre à Ophélie l’acte IV, une ballade suédoise la Willis au charme languissant et funèbre. Hamlet devient un drame romantique. Hamlet est hanté par le fantôme de son père et lui promet de le venger. Tout bascule, le destin mélange coupable et innocent. Hamlet est dans l’opéra couronné roi et non pas empoisonné par la pointe d’une épée. « Mon âme est dans la tombe. Hélas ! Et je suis Roi ! ».
Photos : Vincent PONTET
Cyril Teste nous offre une mise en scène inspirée, intelligente, tirant les personnages au pinacle. Tout nous séduit. Nous devons l’avouer, ici toutes nos réticences habituelles envers les costumes sont balayées par sa conception de mise en scène. Ce Hamlet est totalement dans notre monde, Ophélie est une jeune femme moderne, pétrie d’amour et de compassion. Hamlet porte des baskets et Ophélie des talons hauts, et nous les suivons pas à pas dans cette histoire qui est comme une spirale infernale qui les absorbe et les broie. Cyril Teste a pris possession de la scène de l’Opéra Comique.
Dés l’ouverture, lorsque Hamlet s’approche de l’orchestre nous assistons sur un écran devant nous à l’arrivée de Claudius et de Gertrude. La salle est allumée afin que nous puissions voir le cortège royal. Hamlet est spectateur au début, il est comme figée devant le spectre de son père, puis il deviendra metteur en scène de sa vengeance.
Des cameras suivront certains personnages dans les coulisses. Nous sommes au théâtre et les artisans de l’ombre, machinistes ou maquilleuse sont présents à l’image. Ici théâtre, opéra et cinéma se conjuguent pour une œuvre qui fait fi des étiquettes. La fluidité des changements de scènes et de décors ne laisse aucun temps mort.
Ambroise Thomas est un compositeur précis. Il aime les chanteurs et sait leur ménager des morceaux choisis. Sa partition est nuancée, poétique. Sa ligne mélodique et la souplesse de sa phrase musicale nous transportent. Il ne faut pas oublier que Thomas était un homme de son temps s’intéressant aux nouveaux instruments et il fut le premier à mettre le saxophone dans la fosse lyrique. Les solos de clarinette et de trombone donnent une nouvelle ampleur à l’orchestre. Nous sommes loin de l’académisme, on se doit de reconsidérer ce compositeur et sa musique élégante, précise, qui prouve sa puissance d’expression. Il y a bien sûr les moments attendus comme le monologue « Être ou ne pas être », ici le prince danois se livre à une introspection douloureuse, c’est une réflexion intime. Stéphane Degout est un baryton remarquable, alliant ses qualités de chanteur à celle de comédien, son Hamlet est douloureux, odieux dans sa froide détermination et pathétique dans sa dernière réplique. Ophélie est magnifiée par l’ interprétation de Sabine Devieilhe , belle soprano pour une Ophélie sensible et touchante. Laurent Alvaro, le terrible Claudius, et Jérôme Varnier, le spectre glaçant, nous confondent d’admiration.
Photo : Vincent PONTET
La direction musicale est assuré par Louis Langrée qui rend à l’œuvre ce mélange de poésie et de maîtrise technique qui caractérise le compositeur avec un orchestre remarquable. Hamlet est le spectacle lyrique à voir, sans plus attendre. Il est rare d’avoir sur une même production autant d’artistes de ce niveau exceptionnel.
Marie Laure Atinault
A l Opera Comique – Photo : Vincent PONTET
En plus du texte écrit par Marie Laure, je vais ajouter mon avis après avoir vu cette production. Outre la prestation hors norme de Sabine Devieilhe qui fut largement saluée , je dois reconnaître que la mise en scène, qui met la salle en valeur, et les interprètes en avant, est une réussite totale. Il faut saluer les talents conjugués de Cyril Teste, Ramy Fisher, Nicolas Doremus, Mehdi Toutain-Lopez qui font de cette production un MUST SEE. On ne peut pas dire que ce soit les airs connus qui font de cette production un chef d’oeuvre, vu qu’il n’y a pas d’air connu. Pourtant, malgré sa longueur ( 3h20 avec un petit entracte), on ne s’ennuie pas une seconde, ce qui est quand même une gageure.
Si vous en avez l’occasion, ne manquez pas de venir à l’Opéra Comique, il est certain que vous en le regretterez pas!
Guy Courthéoux
Hamlet
Direction musicale Louis Langrée
Mise en scène Cyril Teste
Décors Ramy Fischler
Costumes Isabelle Deffin
Conception Vidéo Nicolas Dorémus, Mehdi Toutain-Lopez
Cheffe de chant Marine Thoreau La Salle
Chef de chœur Joël Suhubiette
DISTRIBUTION
Hamlet : Stéphane Degout
Ophélie : Sabine Devieilhe
Claudius : Laurent Alvaro
Gertrude : Lucile Richardot
Laërte : Julien Behr
Le Spectre : Jérôme Varnier
Marcellus, 2ème Fossoyeur : Kevin Amiel
Horatio, 1er Fossoyeur : Yoann Dubruque
Polonius : Nicolas Legoux
Orchestre des Champs-Élysées
Nouvelle production Opéra Comique
Représentations les 24, 26, 28, janvier à 20.00, 30 à 15.00 et 1 & 3 février 20.00
L’oeuvre la plus célèbre de Jacques Offenbach revient sur une scène parisienne, et dans une version intégrale, que je ne connaissais pas
Offenbach est au sommet de sa gloire lorsqu’il écrit La Vie Parisienne. Sur un livret du duo Meilhac et Halévy, il compose une réjouissante ode aux plaisirs de la fête de son temps. Vous allez découvrir, tout comme je l’ai fait, avec délice la version originelle de La Vie parisienne telle qu’imaginée par son auteur en 1866. Récemment mis au jour, le matériel d’orchestre complet de l’orchestre du Palais-Royal contient la musique créée le soir de la première, ainsi que de précieuses indications d’exécution ajoutées alors que le compositeur est à la manœuvre. Deux actes nouveaux vous offrent des morceaux totalement inconnus. Le livret d’avant censure et des variantes oubliées offrent quant à eux un autre visage de certains des airs les plus célèbres. Une Vie parisienne inédite, mais qui conserve le charme et la présence des pages qui en ont fait la réputation.
Le succès est au rendez-vous vu l’ovation que lui réserve le public. La salle affichait totalement complet pour cette série de représentations. Une distribution exceptionnelle, des décors superbes, et surtout un orchestre dirigé par Romain Dumas. La version que nous connaissions tous durait environ 90 minutes, cette version ‘intégrale vous en offre 2h50 suivi d’ un entracte de 20 mns puis 100 minutes.
Parlons de la distribution : en alternance pour les rôles principaux
Jodie Devos / Florie Valiquette | Gabrielle Rodolphe Briand / Flannan Obé | Gardefeu Laurent Deleuil / Marc Mauillon | Bobinet Marc Labonnette / Franck Leguérinel | Le Baron Sandrine Buendia / Marion Grange | La Baronne Aude Extrémo / Eléonore Pancrazi | Métella Damien Bigourdan / Eric Huchet | Le Brésilien / Gontran / Frick Philippe Estèphe / Laurent Kubla | Urbain / Alfred Elena Galitskaya | Pauline Louise Pingeot | Clara Marie Kalinine | Bertha Ingrid Perruche | Madame de Quimper-Karadec Carl Ghazarossian | Joseph / Alphonse / Prosper Caroline Meng | Madame de Folle-Verdure
Je ne peux pas décerner une mention spéciale à qui que ce soit, vu que tous furent absolument époustouflants, et que tous ne méritent que des superlatifs : Christian Lacroix a mis le cœur à l’ouvrage, vu qu’il met en scène, après avoir créé les décors et les costumes. Deux collaborateurs l’ont aidé dans ces tâches : Laurent Delvert & Romain Gilbert. Glyslein Lefever assure la chorégraphie, et les danseurs et danseuses auraient mérité leur part des louanges malheureusement je n’ai pas pu noter leurs noms.
Quoi qu’il en soit si vous aimez l’opérette, ou l’opéra bouffe, que Monsieur Offenbach ne vous laisse pas indifférent, ne manquez pas cette série de représentation. Je ne peux qu’espérer que Le TCE va reprendre ce spectacles dans les saisons à venir. Pour ceux qui n’ont pas eu ma chance de découvrir ce spectacle il y aura une représentation en audiodescription avec Accès Culture dimanche 2 janvier 2022
LA VIE PARISIENNE – Photo : Vincent PONTET
LA VIE PARISIENNE – Photo : Vincent PONTET
Voilà les dates restantes à ce jour :
DIMANCHE26 décembre 17H00
LUNDI27 décembre 19H30
MARDI28 décembre 19H30
MERCREDI29 décembre 19H30
JEUDI30 décembre 19H30
VENDREDI31 décembre 19H30
DIMANCHE2 janvier 17H00
MARDI4 janvier1 9H30
MERCREDI5 janvier 19H30
JEUDI6 janvier 19H30
VENDREDI7 janvier 19H30
SAMEDI8 janvier 19H30
DIMANCHE9 janvier 17H00
Prix des places
CŒUR ORCH.110 €CAT. 195 €CAT. 278 €
CAT. 360 €CAT. 440 €CAT. 515 €
CAT. 65 €
CAT. 4 : visibilité réduite CAT. 5 : visibilité très réduite / en vente aux caisses et en ligne CAT. 6 : sans visibilité / en vente aux caisses 1h avant le spectacle
Tristan & Isolde ouvre la saison Opéra à Bastille en beauté.
Cet Opéra de Richard Wagner est un de ses plus célèbres et la version qui nous est proposée est une création de 2005, dans une mise en scène de Peter Sellars et Bill Viola. On le sait les œuvres de Wagner durent généralement plus longtemps que les opéras italiens. Mais cela ne doit pas vous arrêter. Ici ce qui compte c’est la direction d’orchestre plus que remarquable de Philippe Jordan, toute en subtilité qui laisse la place belle aux voix wagnériennes. Et tout particulièrement celles de Tristan : Andreas Schager, d’Isolde : Martina Serafin, mais impossible de ne pas citer le roi Marke : René Pape ou Brangäne : Ekaterina Gubanova ou encore Kurwenal : Matthias Goerne. Dans Tristan & Isolde nous sommes loin des envolées des Walkyries, Tannhauser et autres chefs d’oeuvre du célèbre compositeur.
Tristan & Isolde a été représenté pour la première fois le 10 juin 1865 au Hoftheater de Munich sous la direction de Hans von Bülow. Tristan et Isolde a été représenté pour la première fois au Palais Garnier le 11 décembre 1904. Parmi les interprètes célèbres de l’ œuvre, on peut citer : Germaine Lubin, Kirsten Flagstad, Astrid Varnay, Birgit Nilsson (Isolde) et Lauritz Melchior, Max Lorenz, Wolfgang Windgassen, Jess Thomas (Tristan), sous la direction de chefs tels que André Messager, Wilhelm Furtwängler, Herbert von Karajan, Hans Knappertsbusch, Georges Sebastian.
La mise en scène de Peter Sellars donne libre cours à un écran géant avec des projections tout au long de la pièce, que certains peuvent trouver gênantes, puisque notre regard est tourné vers ces écrans et non vers les protagonistes. Mais en dépit de cette réserve, l’oeuvre est puissante. Résumé en quelques mots: Tristan ramène sur son navire la princesse Isolde, promise à son oncle le roi Marke, mais celle-ci est irritée par l’attitude dédaigneuse de Tristan à son égard ; en fait tous deux sont amoureux l’un de l’autre – mais leur relation est sans issue. En échangeant un philtre de mort par un philtre d’amour, Brangäne, suivante d’Isolde, ravive la flamme des amants lorsque ceux-ci boivent la coupe, et c’est dans une ivresse foudroyante qu’ils abordent en Cornouailles. Malgré le mariage d’Isolde, la passion des héros s’épanouit dans le plus grand secret à la cour du Roi Marke ; mais lorsque Marke surprend le couple, il s’estime trahi, bouleversé par le geste de Tristan.
TRISTAN ET ISOLDE – Photo : Vincent PONTET
TOUTES LES VIDÉOS : @ OPÉRA DE PARIS, tous droits réservés, aucune exploitation sans l’autorisation de l’Opéra de Paris
Les dates des prochaines représentations:
dimanche 16 septembre 14h00
mercredi 19 septembre 18h00
samedi 22 septembre 18h00
jeudi 27 septembre 18h00
dimanche 30 septembre 14h00
mercredi 3 octobre 18h00
samedi 6 octobre 18h00
mardi 9 octobre 2018 18h00
Tarifs :
195€ 165€ 155€ 145€ 125€ 100€ 70€ 50€ 35€ 15€ 5€
Excepté mercredi 19 septembre : 176€ 149€ 140€ 131€ 113€ 90€ 63€ 45€ 32€ 15€ 5€ Excepté dimanche 30 septembre et samedi 6 octobre : 215€ 182€ 171€ 160€ 138€ 110€ 77€ 55€ 39€ 15€ 5€ DURÉE 5h20 (avec 2 entractes) LANGUE En langue allemande Surtitrage en français et en anglais
Si le nom d’Henri Rabaud a peu de chances de vous rappeler quelque chose, les 1001 nuits vous rappelleront que les contes sont toujours d’actualité, et c’est le cas avec cette oeuvre composée et créée en Mai 1914, sur un livret de Lucien Népoty et une partition signée Henri Rabaud
Marouf est un pauvre savetier flanqué d’une épouse CALAMITEUSE, acariâtre, qui le déteste à un point difficile à envisager. Par suite d’une querelle, elle fera en sorte qu’il subisse la bastonnade , et ce dernier va s’enfuir sur une felouque et se retrouver inanimé sur les rivages de Kheitan, où il va retrouver Ali, son ami d’enfance, marchand très riche. Ce dernier va le présenter autour de lui comme le marchand le plus riche au monde, ce qui va attirer le sultan qui va lui offrir sa jolie fille en mariage. Mais la vérité est que Marouf est pauvre, très pauvre et que sa promesse d’une caravane remplie d’or, de bijoux et autres richesses, a toutes les chances de ne jamais être tenue, surtout lorsque le vizir soupçonne la supercherie. Mais nous sommes dans un conte des 1001 nuits….où tout peut arriver.
Cette oeuvre reprise à l’Opéra Comique en 2013 dans une mise en scène admirable de Jérôme Deschamps, revient pour quelques jours dans la salle Favart, et c’est une merveille de drôlerie, avec des décors tout simples, mais des costumes bariolés, des toques incroyables et surtout d’excellentes voix : Jean Sébastien Bou (Marouk), Vannina Santoni (la princesse Saacheddine), Jean Teitgen (Le Sultan), Franck Leguérinel (Le Vizir) ou Lionel Peintre (Ali). Autour d’eux : Aurélia Legay, Valerio Contaldo, , Luc Bertin-Hugault, Yu Shao, Jeremy Duffau, Didney Fierro, Simon Solas et David Ortega, sans oublier toute la troupe de danseurs. C’est au chef Marc Minkowski que revient l’honneur de diriger l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine et les choeurs de l’Opéra National de Bordeaux
C’est un plaisir des yeux et des oreilles, même si nous ne sommes pas habitués aux mélodies d’Henri Rabaud, ne serait ce que pour les costumes superbes créés par Nanessa Sannino. Ce spectacle conviendra aux parents mais aussi aux jeunes ados . Mais ce spectacle mérite vraiment d’être découvert. 5 actes, avec un seul entracte après le 3ème acte. La durée totale de la représentation est de 3h10 ( entracte compris)
Voilà le type même de spectacle qui donne envie de voir plus d’Opéras.
L ELISIR D AMORE – Aleksandra KURZAK (Adina) – et Roberto ALAGNA (Nemorino) –
Un village au temps des moissons. Nemorino (Roberto Alagna) admire de loin, comme tous les jours, la belle Adina (Aleksandra Kurzak) , qui s’intéresse aux arts, lit la légende de Tristan et Yseult et s’amuse beaucoup de l’histoire du philtre d’amour. Elle fait même la lecture aux paysans. Arrive le sergent Belcore (Mario Cassi), qui propose le mariage à Adina. Survient le docteur Dulcamara (Ambrogio Maestri), un bonimenteur qui vend un élixir magique guérissant tous les maux. Nemorino pense que le camelot doit sûrement posséder le philtre de la reine Yseult. Dulcarama, ravi de trouver un pareil naïf, confirme. Il vend à Nemorino un flacon de Bordeaux et lui promet un effet certain en vingt-quatre heures , le temps, pour lui, de quitter le village…. Nemorino, fou de joie, teste le breuvage et finit la bouteille, Nemorino feint l’indifférence vis-à-vis d’elle. Piquée au vif, Adina accepte alors d’épouser Belcore dans six jours. Mais un contretemps oblige Belcore à partir à la guerre dès le lendemain. Adina décide donc d’épouser le militaire sur-le-champ. Dessoûlé, Némorino la supplie d’attendre. Mais la fermière, vexée, invite tout le village à la noce….
Tout est parfait ici et mérite des superlatifs. Tout d’abord une oeuvre d’accès facile signée Gaetano Donizetti, avec un air des plus célèbres: UNA FURTIVA LACRIMA. Ensuite une mise en scène et des costumes de Laurent Pelly sur des décors de Chantal Thomas. Et les interprètes sont au sommet de leur art. Roberto Alagna éblouit nos sens tout au long de cet opéra, et tout particulièrement lors du fameux air. Aleksandra Kurzak, qui fait ici ses débuts à l’Opéra de Paris a été ovationné pour son talent et sa belle voix de soprano. Le baryton Mario Cassi fait lui aussi ses débuts à l’Opéra de Paris et il est impossible de ne pas citer Ambrogio Maestri, qui ajoute la note comique, tant avec sa voix de baryton, qu’avec son physique, avec lequel il joue pour le plus grand plaisir du public.
Franchement, j’ai beau chercher un petit reproche, je ne trouve absolument rien à critiquer, et surtout pas la direction musicale de Donato Renzetti, ni même le 5ème rôle, celui de Gianetta tenue avec brio par Mélissa Petit, qui fait, elle aussi, ses premiers pas à l’Opéra de Paris. Pour vous prouver à quel point j’ai adoré, je suis prêt à y retourner plusieurs fois avant la finb de cette série de représentations
L ELISIR D AMORE – Roberto ALAGNA
TOUTES LES PHOTOS : @ Vincent Pontet / Opéra de Paris
Représentations :
jeudi 5 novembre 2015* – 20h30 dimanche 8 novembre 2015 – 14h30 mercredi 11 novembre 2015 – 19h30 samedi 14 novembre 2015 – 19h30 mercredi 18 novembre 2015 – 19h30 samedi 21 novembre 2015 – 19h30 mercredi 25 novembre 2015 – 19h30
TARIFS 5, 8, 18 et 25 novembre 2015 195€ 180€ 150€ 130€ 100€ 70€ 35€ 15€ 5€ 14 et 21 novembre 2015 215€ 198€ 165€ 143€ 110€ 77€ 39€ 15€ 5€ 2 et 11 novembre 2015 176€ 162€ 135€ 117€ 90€ 63€ 32€ 15€ 5€
durée du spectacle : 2h45 avec un entracte.
Réservations : aux guichets : au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille tous les jours de 11h30 à 18h30 sauf dimanches et jours fériés et par Internet :www.operadeparis.fr
Cet opéra de FRANCESCO CILÈA (1866-1950) créé en 1902 sur un livret d’Arturo Colautti, tiré d’une pièce d’Eugène Scribe et Ernest Legouvé : Adrienne Lecouvreur n’est pas une oeuvre très connue, et pourtant….
Cet opéra est vraiment superbe, qui permet aux chanteurs de montrer toute l’étendue de leur talent, avec de nombreux solos et duos. Nous sommes dans les coulisses d’un théâtre où se produit Adriana Lecouvreur, qui est une des gloires des planches françaises, dont Voltaire est éperdument amoureux. Elle est magistrale dans ses interprétations de ceux que l’on appelle maintenant les classiques, comme Racine ou Corneille. Michonnet, le vieux régisseur de la comédie française veille sur elle, n’osant pas lui déclarer sa flamme. Elle est amoureuse du maréchal de Saxe qu’elle croit être un jeune officier de moindre importance. Seul problème, et de taille, elle a une rivale très puissante, la princesse de Bouillon. Et cette dernière ne veut pas laisser les choses en l’état. Au point que la princesse décide de la mort de la comédienne.
Cet opéra est tiré d’une histoire vraie, la princesse ayant , selon la légende, envoyé un bouquet empoisonné à sa rivale. L’histoire se déroule en 1730. L’œuvre rencontra un grand succès dès sa création ; le fameux Caruso y chantait le rôle de Maurice. La version définitive établie par Cilea est celle qui résulte d’une reprise à Naples en 1930 au théâtre San Carlo. Cette nouvelle production à l’Opéra Bastille est un pur chef d’oeuvre. Certes la présence d’Angela Gheorghiu dans un de ses rôles fétiches qu’elle interprète pour la première fois à Paris n’y est pas pour rien. Mais les autres interprètes sont tout aussi parfaits : Marcelo Alvarez est un Maurizio superbe, Wojtek Smilek, un prince de Bouillon convainquant, Alessandro Corbelli tout en finesse en Michonnet, Raul Gimenez un bon abbé de Chazeuil, Alexandre Duhamel, (Quinault) et Carlo Bossi (Poisson), sans oublier les rôles féminins : Luciana D’Intino (La princesse de Bouillon), Mariangela Sicilia ( Melle Jouvenot) et Carol Garcia (Melle Dangeville). La mise en scène de David Mc Vicar, avec des décors qui rappellent l’époque, signés Charles Edward, et des costumes de Brigitte Reiffenstuel donnent le ton. La direction musicale de Daniel Oren pour cette série de représentations est tout simplement parfaite. Notez toutefois que pour les représentations des 29 Juin, 9 et 15 Juillet, le rôle d’Adriana sera tenu par Svetla Vassileva. Cette coproduction avec le Royal Opera House de Covent Garden à Londres, le Théâtre del Liceu à Barcelone, le Staatsoper de Vienne et le San Francisco Opera restera dans les annales, et je n’ai qu’un souhait, le revoir encore et encore, en espérant qu’il donnera lieu à un Bluray.