Après 2 immenses succès public, 12 Hommes en Colère et Misery, voici 7 morts sur ordonnance, écrit par Francis Lombrail et Anne Bourgeois, inspiré du film de Jacques Rouffio du même titre.
Basé sur des faits divers qui se sont déroulés fin des années 60, Jacques Rouffio en avait tiré un film en 1975 qui réunissait Gérard Depardieu, Michel Piccoli, Jane Birkin et Marina Vlady , sur un scénario original de Georges Conchon. Francis Lombrail en a gardé une base de la trame, comme il nous le révèle au micro d’Onsortoupas :
Beaucoup de protagonistes masculins sur scène, mais le charme de Julie Debazac va opérer sur les spectateurs à n’en pas douter, vu qu’il a fonctionné à fond sur moi:
7 Morts sur Ordonnance, c’est à partir du 29 Janvier du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 15h30
Eric Emmanuel Schmitt est certainement le plus grand auteur dramatique actuel, il a écrit nombre de pièces, adapté bien d’autres et actuellement il se produit sur la scène de son théâtre, le Rive Gauche, dans Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran.
Dans le Paris des années 60, Momo, 12 ans trouve l’amitié en la personne de Monsieur Ibrahim, le voisin épicier arabe de la rue Bleue à qui il chaparde de quoi se sustenter. La mère est décédée, le père absent, qui part un jour pour ne plus jamais revenir. Les liens entre le vieux monsieur et le jeune garçon au franc parler vont être très profond, et Eric Emmanuel Schmitt est sur la scène, il EST les 2 personnages, et force est de reconnaître qu’on est totalement sous le charme de ses mots, de cette histoire vraiment extraordinaire. C’est avec des pièces comme celle-là qu’on a envie d’aller au théâtre, envie d’y retourner, et c’est le génie de cet auteur de nous entraîner dans son sillon. Rarement un seul en scène m’a autant ému! Mis en scène par Anne Bourgeois, ce Monsieur Ibrahim est une magnifique leçon d’humanité, le texte devrait être joué dans le scolaire!
Rencontre avec un magicien des mots, un géant du théâtre, et pourtant un MONSIEUR simple, qui ne manque pas d’humour. Une rencontre inoubliable:
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran:
Au théâtre Rive Gauche,
Du mercredi au samedis à 21h –Matinées les dimanches à 15h(relâche exceptionnelle le samedi 29 septembre 2018)Durée : 1h30
Quand on me dit : théâtre à la Michodière, je sais que je vais passer une bonne soirée, et c’est bien le cas avec ce Tant qu’il y a de l’amour!!
Jean (Patrick Chesnais) est toujours amoureux de sa femme Marie (Marie-Anne Chazel), avec qui il vit depuis 30 ans, mais il est aussi amoureux de sa jeune maîtresse Inès (Valérie Bègue) qui a de bien belles fesses (c’est lui qui le dit). Mais Marie , elle aussi est amoureuse, d’un pharmacien veuf, Paul (Laurent Gamelon), avec qui elle passe de très bons moments. Mais elle ne veut plus de cette situation, et va demander au pharmacien de lui concocter un poison pour se débarrasser de ce mari encombrant. L’amant ne peut que s’exécuter. Mais le poison n’est pas suffisant et Jean se réveille en pleine forme…..Il faut tout recommencer.
Les comédiens se déchaînent totalement sur scène, les rires fusent de partout, et cela par la magie du théâtre, la malice de la mise en scène d’Anne Bourgeois avec des décors mobiles signés Edouard Laug, qui permettent de montrer plusieurs endroits où se situe l’action. J’ai beaucoup ri, et je peux vous assurer que je n’étais pas le seul, la salle était pliée de rires. En plus je me dois de saluer la performance de Marie-Anne Chazel qui s’était cassé le pied la veille et qui a quand même joué, ce qui est quand même admirable. Mais chacun des protagonistes mérite tout autant un concert de louanges. On assiste à une performance, et on se demande comment Patrick Chesnais réussit à boire autant, que ce soit un liquide qui a l’apparence de l’alcool, ou un autre coloré en bleu. Ce sont ces petits détails qui font les grands, sans oublier Laurent Gamelon qui est admirable lorsqu’il passe du calme à la tempête. Vous l’avez compris, j’ai passé une excellente soirée, et vous pourrez en faire autant si vous prenez vos places pour le théâtre de la Michodière. Bob Martet a écrit une pièce qui va faire les belles soirées parisiennes.
Toutes les photos: @William LET
TANT QU’IL Y A DE L’AMOUR, c’est au Théâtre de la Michodière du mardi au samedi à 20h30
Matinées le samedi à 16h30
Matinées le dimanche à 15h30
Le moins que l’on puisse dire c’est que cet hôtel n’est sur aucune carte, et que Eric-Emmanuel Schmitt ne manque pas d’idées pour nous offrir une oeuvre magistrale!
Julien Portal (Davy Sardou) sort d’un ascenseur, accueilli par deux jeunes gens angéliques ( Günther Vanseveren et Roxanne Le Texier), qui semblent trop silencieux, et qui lui montrent le chemin d’une chambre. Désorienté, il va les suivre pour se reposer. D’autres « clients » de cet hôtel vont se retrouver dans cette pièce principale pour converser, bientôt rejoints par Julien. Il y a Marie (Michèle Garcia), une femme de chambre qui aime raconter sa vie, un vieux mage, Radjapour (Jean-Paul Farré), le président d’une société connue, Delbec (Jean-Jacques Moreau), qui tous voudraient bien voir le Docteur S (Odile Cohen). Ils tentent tous d’expliquer à Julien où il se trouve. Une fois que ce dernier comprend enfin la situation arrive une nouvelle jeune femme , Laura ( Noémie Elbaz). Chacun de ces personnages a son importance dans ce conte surréaliste, métaphysique, et absolument passionnant de bout en bout. Ne comptez pas sur moi pour vous en dévoiler plus.
Une fois encore, on sent la patte de l’auteur, Eric Emmanuel Schmitt, qui arrive à nous passionner deux heures durant ( ou peu s’en faut), certes avec des comédiens remarquables, mais surtout avec un texte comme on aime en découvrir au théâtre, et des situations à la fois cocasses et surprenantes, des personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer, dans ce très beau décor de Stéphanie Jarre qui permet au metteur en scène, Anne Bourgeois , de nous démontrer une fois de plus qu’elle est indispensable à la santé du théâtre français.
Que dire de plus, si ce n’est qu’on passe par toute une gamme de sentiments, on rira au début à certaines répliques, ensuite on frissonnera un peu, on s’inquiètera, on tentera de deviner le déroulement final, qui va rester, qui va partir, et ce jusqu’à la dernière seconde. Décidément, cette deuxième partie de saison nous offre une diversité de pièces qu’on a vraiment envie de voir, et de conseiller, même lorsqu’il s’agit de sujets graves. Du grand théâtre, et une nouvelle réussite à l’actif du Théâtre Rive Gauche.
Hôtel des deux mondes, c’est du mardi au samedi à 21h00, avec une matinée le dimanche à 15h00 au théâtre Rive Gauche, rue de la Gaité, à 2 pas du Métro Edgar Quinet.
Places de 27 à 45€ (en réservant plus de 30 jours à l’avance, vous bénéficiez d’une réduction de 10 à 20 %
Une comédie avec de bons comédiens, Evelyne Buyle et Patrick Chesnais en tête d’affiche au théâtre Montparnasse.
La pièce signée Ivan Calbérac et mise en scène par Anne Bourgeois, raconte une nouvelle forme de trio amoureux. Ils sont mariés depuis 35 ans, et s’aiment toujours autant, mais lui, Bernard (Patrick Chesnais) et elle (Evelyne Buyle) ont un gros différent. Il a des besoins sexuels, et elle n’en a plus aucun. Elle va jusqu’à lui conseiller de se trouver une maîtresse. Elle ne croit pas si bien dire puisque Bernard entretient une relation avec leur voisine (Véronique Boulanger). Leurs deux fils ( Arthur Fenwick et Guillaume Labbé) arrivent pour la fête des mères…
On nage en plein vaudeville, avec des situations cocasses et rocambolesques, et des acteurs qui se sentent sur scène comme des poissons dans l’eau. Pas seulement les têtes d’affiche, mais tous les comédiens. Véronique Boulanger joue les fofolles à merveille, qui n »hésite pas une seconde à en faire des tonnes quand cela peut faire rire, et c’est tant mieux. La direction du Théâtre Montparnasse a toujours su choisir ses pièces, qui sait aussi alterner les genres, et cette fois elle mise totalement sur la comédie, et le public s’en réjouit. La mise en scène d’Anne Bourgeois est vive et alerte, et ce rythme rapide est aussi un des atouts de cette série de représentations.
Avec de tels comédiens on pouvait s’attendre au meilleur, et c’est bien ce qui nous est offert.
Toutes les photos @Jeff Stey / théâtre Montparnasse
UNE FAMILLE MODÈLE, c’est au Théâtre Montparnasse du mardi au samedi à 21h00, matinées le dimanche à 15h30
Michel Sardou prouve qu’il est bien le fils de Fernand et Jackie Sardou: un excellent comédien.
Deux succès en une seule année au théâtre. Dans ‘Si On Recommençait, Michel Sardou nous avait régalés. Cette fois, aux côtés de Marie Anne Chazel, il récidive avec le succès avec une comédie : Représailles. Le soir où il vient de marier sa fille, Francis (Michel Sardou) va commencer à avoir des ennuis. Sa femme Rosalie (Marie-Anne Chazel) l’a surpris à danser avec sa maîtresse, et s’aperçoit qu’il n’a pas été un mari très fidèle. Le divorce devient inévitable, au grand dam de Francis, qui risque fort de tout perdre. Le problème est qu’il aime toujours sa femme, et il voudrait faire la paix. Rosalie va, à son tour, faire quelques aveux. Ajoutez à cette situation les maîtresses de Francis qui débarquent, la présence de sa fille qui semble avoir des problèmes avec son mari dès le premier soir, et un personnage (Laurent Spielvogel) qui va débarquer chez Francis en son absence, et l’admiration de certains pour Julien Clerc, et vous obtenez un cocktail hilarant, conçu par Eric Assous et mis en scène d’Anne Bourgeois.
Ce cocktail donne une des excellentes comédies de cette saison, et le public ne s’y trompe pas. La salle était pleine à craquer. Tous les comédiens, même ceux qui ont des plus petits rôles comme Caroline Bal, Emma Gamet, Teresa Ovidio, Valérie Vogt ou Mickael Rozen, sont au top. On s’amuse dès les premières minutes. Cela ressemble étrangement à du boulevard, sans les portes qui claquent, et pourtant tout cela reste bien dans l’air du temps. On voit bien que le public aime les grands comédiens, c’est pourquoi des pièces comme Momo ou Fleur de Cactus connaissent un réel succès. Cette première partie de saison est une des plus belles depuis fort longtemps, et c’est tant mieux. Quand les spectateurs ont un tel choix de pièces de qualité, pas uniquement en comédies, mais en grands textes comme le Roi Lear, cela prouve la santé du théâtre.
Il fait toujours bon rire, et quand la salle affiche complet, les rires fusent de toutes part et quasi à l’unisson, et c’est ce qui se produit chaque soir au théâtre de la Michodière, avec ce duo de comédiens qui tiennent l’affiche : Marie-Anne Chazel et Michel Sardou. C’est un pur délice de les voir se déchirer, se retrouver, se chamailler.
Toutes les photos des saluts : @ guy courthéoux / onsortoupas
Représailles c’est du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 15h30 au théâtre de la Michodière jusqu’au 28 Février 2016.
Encore un excellent moment de théâtre avec Les Voeux Du Coeur au théâtre La Bruyère.
Deux hommes, Brian et Tom (Julien Alluguette et Davy Sardou) attendent dans une sacristie, ils veulent que le Père Raymond (Bruno Madinier) un prêtre progressiste, accepte non seulement leur homosexualité, mais qu’ils bénissent leur union. Ils veulent se marier, et vu qu’ils sont fervents catholiques, ils voudraient l’acceptation de l’Eglise et surtout du prêtre de leur paroisse. Mais celui-ci ne peut pas renier les vœux qu’il a fait à l’Eglise et refuse tout compromis. Ils vont réagir chacun à leur manière. L’un , Tom se refuse à de nouveaux actes charnels, et l’autre, Brian, en parle avec sa sœur (Julie Debazac) , qui veut s’en mêler et en parler avec le curé. Le drame est ouvert.
Bill C. Davis, l’auteur de l’Affrontement a écrit cette pièce avec soin, qui devrait être montrée à toutes ces personnes intransigeantes, à certaines frigides barjos et autres consoeurs, à ces familles qui n’ont que des ornières, qui sont partis en Croisade il y a peu de temps. La mise en scène, signée Anne Bourgeois est totalement efficace, sans gros effets. L’adaptation française, par Dominique Hollier est un beau texte que l’on savoure, quelle que soit notre manière de penser. Ne vous attendez pas à un texte qui prône autre chose que l’Amour, que ce soit entre personnes de sexe opposés ou de même sexe. Et qui va plus loin dans le modernisme. Pourquoi les prêtres n’auraient-ils pas les mêmes besoins, les mêmes envies, les mêmes désirs que tous les autres hommes. Pourquoi les curés ne pourraient-ils pas se marier, s’il est question d’amour? Les autres religions le permettent, non? Beaucoup de questions que le spectateur qui ira voir cette pièce sera enclin à se poser, sans toutefois y trouver de réponse. J’ai parlé du texte qui est de la dentelle, il faut bien dire qu’il est servi par des comédiens hors pairs. Bruno Madinier est un prêtre convainquant, Julie Debazac une jeune femme qui n’a pas froid aux yeux et Davy Sardou un amoureux qui préfère se tourner vers la religion plutôt que vers la personne qu’il l’aime, et qui l’aime. Je garde le meilleur pour terminer: Julien Alluguette, qui est plus que parfait, qui est la bonne humeur incarnée (je n’ai pas écrit gay-té!), un rôle difficile pour ce jeune comédien, qui attire les regards dès qu’il apparaît sur scène. En lisant sa bio, j’ai lu qu’il était aussi metteur en scène, et qu’il avait beaucoup travaillé avec Eric Emmanuel Schmitt. Gage de talent!
Allez donc découvrir ces Voeux du Coeur, actuellement au théâtre La Bruyère, vous ne le regretterez pas. J’ai même une personne que je connais qui y est retourné!
Toutes les photos : (c)Photo Lot)
Les Voeux du coeur , c’est du mardi au samedi à 21h00 avec matinées le samedi à 15h30, au théatre La Bruyère, rue La bruyère, Métro st Georges
Réservations au 01 48 74 76 99
Prix des places de 34 à 44 € (hors frais de location), tarifs jeunes -moins de 26 ans : 10€ mardi, mercredi et jeudi
DES SOURIS ET DES HOMMES, le chef d’oeuvre de John Steinbeck est de retour , cette fois au théâtre du Palais Royal.
C’est une des plus belles pièces, presque un classique, qui, après un immense succès au Théâtre 13 à Paris lors de sa création en 2002, (à l’époque record de fréquentation), après les grands triomphes rencontrés lors des reprises au Théâtre du Petit Saint-Martin et au Théâtre 14 en 2012, , après 6 tournées à guichets fermés, le spectacle est joué une nouvelle fois à Paris au Théâtre du Palais Royal. Dix comédiens sur scène et un impact choc sur le public ! Un spectacle qui dénonce le rejet de l’Autre dans sa différence, le racisme et le machisme. Si Steinbeck nous touche autant, c’est qu’il nous parle de notre réalité : violence, chômage, exclusion, discrimination mais aussi émotion, fraternité et amitié. A la fois divertissant et menant à la réflexion, ce spectacle rare, vecteur d’émotions, réconcilie toutes les générations avec le Théâtre et nous touche au cœur par ses thèmes universels et intemporels.
L’histoire se déroule aux Etats Unis pendant la grande dépression des années 30, deux hommes, Georges et Lennie, vivent sur la route à la recherche de travail. Ils entretiennent le même rêve : acquérir le pécule qui leur permettra d’acheter une petite ferme. Georges, petit, vif et réfléchi, apparaît comme le protecteur de l’infantile Lennie. La simplicité d’esprit de ce doux colosse qui n’a pas vraiment toute sa tête, aux mains dévastatrices leur attire souvent des histoires qui les obligent à fuir et à différer sans cesse la réalisation de leur rêve. Ils arrivent dans une ferme où leur habilité au travail va leur permettre de rester quelque temps. Ils sont bien acceptés par ces hommes qui sont comme eux, sauf par le fils du patron dont la jeune femme s’ennuie et vient trop souvent voir les hommes dans leur baraquement. Mais Lennie va commettre quelque chose de terrible.
Nous sommes face ici à une histoire d’amitié et de différence aux thèmes intemporels et universels. L’auteur peint une humanité violente et vaincue, murée dans un quotidien auquel elle n’échappe qu’en rêvant au bonheur. Notre ambition est de créer l’œuvre au plus près de ce qu’elle raconte, au plus près des situations et du message émotionnel. Cette adaptation en français du texte de John Steinbeck par Marcel Duhamel n’a rien perdu de sa force. Les dix personnages ( sans oublier le chien!) sur la scène sont parfaits de bout en bout. Il faut une sacrée dose de talent pour interpréter Lennie, et c’est celui qui met en scène la pièce en collaboration avec Jean-Philippe Evariste : Philippe Ivancic qui joue ce rôle très difficile avec une perfection rare. cela n’enlève rien au talent des autres comédiens dirigés par Anne Bourgeois : dont Jean-‐Philippe EVARISTE (Georges), Jean Hache : Candy, Jacques Bouanich (Carlson), Alyzée Costes, en alternance avec Agnès Lamy (la femme de Curley), Henri Deus (le boss), Emmanuel Lemire (Slim), Emmanuel Dabbous (Curley), enalternance Bruno Henry ou AugustinRuhabura (Crooks) et aussi en alternance pour le rôle de Whit : Hervé Jacobi ou Pascal Ivancic.
TOUTES LES PHOTOS : @ LOT
DES SOURIS ET DES HOMMES mérite les louanges et les salles pleines à craquer qui applaudissent à tout rompre. C’est une des plus belles pièces de la saison, ne la manquez pas!
Au théâtre du Palais Royal , du mardi au samedi à 19h00; Durée du spectacle : environ 1h20.
Miou Miou est une très grande comédienne, une actrice hors pair, et elle le prouve sur la scène du théâtre Hébertot dans DES GENS BIEN.
La pièce s’ouvre sur un quartier pauvre de Boston, dans l’arrière boutique d’un Dollar Store, ces boutiques où on trouve un peu de tout pour 1 dollar. Margie, ou Margaret, une femme dans la cinquantaine est sur le point de perdre son emploi pour cause de retards incessants. C’est le fils d’une de ses anciennes amies ( Julien Personnaz) qui est charge de la renvoyer. Elle est mère célibataire, et a une enfants handicapée, elle doit se battre pour que sa fille ne reste pas seule, et doit pourtant gagner sa vie. Elle vit dans un immeuble, paye son loyer à une de ses deux meilleures amies ( Brigitte Catillon et Isabelle de Botton). Mais la nouvelle situation risque fort de changer le donne. alors sur le conseil de ses amies, elle va tenter de retrouver son amour d’es temps passés, qui est désormais médecin, (Patrick Catalifo) bien loti désormais.. Elle se convainc qu’il pourrait lui trouver du travail et va débarquer dans sa vie, et même chez lui, où elle rencontrera sa femme (Aïssa Maïga).
Patrick Catatalifo, Miou Miou, Aissa Maïga
Sur une mise en scène remarquable d’Anne Bourgeois, avec 5 décors différents, plus un carton central sur les 5 lieux de l’histoire, on voit évoluer ces comédiens, on s’amuse de certaines situations, on vibre avec eux, et surtout on reste subjugués par la performance de Miou Miou. Je connaissais l’actrice, ,je l’aime depuis des années pour ses rôles à l’écran, mais je n’avais pas eu la chance de la voir sur les planches. Force est d’avouer qu’elle est magnifique. Au risque de choquer, elle est belle, elle est loin de paraître son âge, si on est méchant, on lui donne 15 ans de moins. Je dirai qu’elle A 20 ans de moins que ce qu’indique sa carte d’identité. Mais là n’est pas son talent. Elle est de toutes les scènes, de toutes les situations et ne tire pas la couverture. Sa performance mérite bien des récompenses, et la meilleure ce sera nous, son public, qui allons la lui décerner. Elle nous offre une merveilleuse soirée. On a envie de connaître la vérité, et je ne vous gâcherai pas le plaisir en vous la dévoilant..mais qui sont Les Gens Bien? Bien entendu, les autres comédiens ont chacun leur grand moment sur scène. Pas un seul ne pourrait être qualifié de ‘potiche’. Du beau Julien Personnaz, à la très belle Aïssa Maïga, sans oublier les deux filles complices et pourtant si différentes, Isabelle de Botton et Brigitte Catillon, ou Patrick Catalifo, tous jouent juste et on y croit totalement, on a envie d’en gifler certains, de connaître d’autres, de jouer au bingo avec d’autres encore. C’est un grand moment de théâtre que DES GENS BIEN.
Si on pouvait passer d’aussi bonne soirées au théâtre tous les soirs, nul doute que tous les théâtres seraient pleins tous les soirs. La pièce de david Lindsay Abaire a connu un immense succès aux Etats Unis et on le comprend.
Durée du spectacle : environ 2 h 00
Photos: Copyright : LOT ou Best Images
DES GENS BIEN au théâtre Hébertot, du mardi au samedi à 21h00, avec matinées le dimanche à 15h00
Prix des places de 17 à 52€, frais de réservations inclus. Moins de 26 ans : 10€ les mardis, mercredi eu jeudi ( en fonction des places disponibles)
Un duo irrésistible de drôlerie, avec Michel Galabru et Martin Lamotte.
Dialogues diaboliques, les célèbres Diablogues de Roland Dubillard furent d’abord des sketches radiophoniques qui ont enchanté les auditeurs des années cinquante. Chefs-d’œuvre d’humour, d’absurde, de poésie et de questionnement existentiel, ces sketches burlesques aux allures de ping-pong métaphysique reprennent le fonctionnement des duos de clown, où le blanc et l’auguste n’en finissent pas de s’interroger sur le monde. Et ces diablogues, qui sont représentés par une lecture théâtrale sur la scène du théâtre du Palais Royal sont plus que savoureux. Si ces sketchs ont fait le bonheur des auditeurs il y a plus de 60 ans de cela, ils n’ont pas pris une ride et les deux comédiens semblent s’amuser autant que le public à leur relecture; certes Galabru force et fait du Galabru, ce qui augmente les rires, avec ses mimiques ‘galabruesques’ qui font son charme et qui plaisent tant au public. Martin Lamotte suit parfaitement le rythme, et on voit parfaitement le respect qu’il montre à son aîné, dans des gestes, des attentions. Ce sont vraiment deux grands de la scène qui se retrouvent sur la scène, sous la direction d’Anne Bourgeois.
Le seul reproche que l’on pourrait faire, c’est qu’on en voudrait encore plus tant on se régale de ces jeux de mots qui aboutissent à des conclusions auxquelles on n’aurait jamais pu songer; Roland Dubillard a le génie de la verve comique, une plume avec la forme d’humour qui a donné la gloire à des Pierre Dac ou Francis Blanche.
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Francis Nani, le PDG de Palais Royal l’a bien compris, qui donne à ces représentations de 19 h 00 une excellence qui comble vraiment la salle. Autant être franc, ces Diablogues auraient pu être écrits hier, et pourront se jouer demain. le public vieillira, pas ces textes. Une heure totale de bonheur pour les amateurs de bons mots et de dialogues fous.
Représentations : du mercredi au samedi à 19h00 et le dimanche à 18h00.
Places : de 22.50€ à 36.50€
Réservations : par tel : 01 42 97 4000
Théâtre du Palais Royal, 38 rue Montpensier, 75001 Paris: Métro: Palais Royal