Un classique du rire, la pièce de Ray Cooney a été montée de nombreuses fois à Paris, avec de grands comédiens : Jean Poiret & Michel Serrault en 1969 au Théâtre du Gymnase, repris en 1995 dans ce même théâtre, Michel Roux & Jean Jacques en 1983 à La Michodière, et aussi la version avec Olivier Lejeune & Franck Lapersonne en 1995, toujours à la Michodière.
Cette nouvelle mise en scène de Michel Fau , sur une nouvelle adaptation signée Michel Fau et Sébastien Castro est une réussite totale qui réunit une distribution de choc, outre Michel Fau & Sébastien Castro: Armelle, Nicole Calfan, mais aussi Anne-Sophie Germanaz, Alexis Driollet, Delphine Beaulieu, Arnaud Pfeiffer et Laure Lucille Simon.
L’histoire de ce Vison Voyageur? Steve Bodley (Michel Fau) est un très bon vendeur, propriétaire de la boutique de luxe qui vend des fourrures . Alors comment en est-il arrivé à céder un sublime manteau de vison au dixième de sa valeur ? Pourquoi se réjouit-il à ce point de payer lui-même la différence ? Comment expliquer à son associé, le puritain Crouch (Sébastien Castro), qu’il a développé un lien privilégié avec la cliente ? Dans quelles circonstances Madame Mc Michaël va-t-elle se retrouver nue sous ce manteau ?…Bienvenue chez Bodley, Bodley and Crouch, le temple de la haute fourrure anglaise qui a fait du bien-être animal une priorité absolue !
Ce petit résumé ne vous dévoile que la trame de cette histoire totalement loufoque qui vous fera rire aux larmes dès les premières minutes et sans le moindre temps mort jusqu’à ce que le rideau tombe. Il faut avoue que les spectateurs s’amusent et qu’on voit bien que les comédiens en font tout autant, bercés par les rires de la salle. Michel Fau est quand même un maître de la mise en scène qui est sur tous les fronts dernièrement puisqu’on l’a vu dernièrement à L’opéra Comique à la mise en scène déjantée de Zémire et Azor, où on pouvait le voir dans un rôle dansant hilarant dans les airs, alors qu’il finissait les dernières représentations d’un classique du boulevard : LORSQUE L’ENFANT PARAIT dans ce même théâtre de la Michodière, où il apparaissait aux côtés de Catherine Frot, mais ce ne furent pas les seules aventures de Michel Fau cette année puisqu’il est également depuis 2020 le parrain des soirées cartes blanches qui ont lieu tous les lundis soir au théâtre de la Huchette.
Mais il y a un grand MAIS parce que LE VISON VOYAGEUR n’est prévu que pour série limitée de 20 représentations, dans le but avoué d’une captation. On peut donc espérer voir cette pièce délicieuse sur un écran télé ou en vidéo dans les mois à venir, et au risque de me répéter, c’est un spectacle à ne pas manquer. J’aime rire au théâtre. Mes plus grands éclats de rires je les dois à Poiret et Serrault avec La Cage Aux Folles, parmi d’autres comme le Noir Te Va Si Bien, mais Le Vison Voyageur dans cette nouvelle version possède toutes les qualités pour rester dans ma mémoire aux côtés des 2 pièces signées Sébastien Castro: J’ai envie de Toi et actuellement au Théâtre Michel : Une Idée Géniale.
Vous l’avez certainement compris, je ne peux que vous recommander vivement cette pièce, surtout si vous avez envie de rire à vous faire mal au ventre parce que, au risque de me répéter, il n’y a aucun temps mort, on rit dès les premières minutes et on rit encore quand le rideau tombe!
Le roman ultra célèbre d’Hervé Bazin, a été adapté pour la télévision ( qui ne se souvient d’Alice Sapritch en 1971?), puis au cinéma en 2004 avec Catherine Frot et Jacques Villeret, voici la version théâtre, pour la première fois, et avec un seul en scène.
Seul sur scène, Jean, aussi appelé Brasse Bouillon, nous conte sa vie de famille, avec ses frères, son père et surtout sa mère une femme cruelle, qui les déteste tous. Elle est tellement méchante avec eux qu’ils l’ont surnommée Folcoche. On est donc très loin des relations idylliques parents enfants. Ici c’est la haine qui domine, et que nous raconte Jean (Aurélien Houver). Le roman d’Hervé Bazin est adapté par Victoria Ribeiro et Aurélien Houver, et la mise en scène est assurée par Victoria Houver. Un décor sobre, un grand arbre, ou une partie seulement de cet arbre, et en 80 minutes on est pris aux tripes par ce texte, par cette histoire. Le public est sous le charme, parents comme enfants, qui étaient en nombre dans la salle et qui visiblement écoutaient ce texte.
Il faut dire qu’Aurélien Hoover se donne à fond dans ce rôle difficile, qui doit mettre en scène différents membres de la famille, et toujours avec sa voix. Une vraie performance qui mérite force louanges. J’y allais sans à priori, dans l’espoir de découvrir cette adaptation. Mais quelle heureuse surprise, une vraie claque! Certes, on ne se tord pas de rire et on le savait avant d’entrer dans la salle , mais on ne voit pas le temps passer, et de nos jours on ne peut pas dire que cela nous arrive tous les soirs. Comme quoi le théâtre peut toujours surprendre, même avec des sujets aussi connus que celui de Vipère au poing.
Lorsque j’ai écrit qu’il y avait des enfants dans la salle, cela ne signifie pas pour autant que c’est un moment de théâtre réserve aux scolaires. Le public allait vraiment de 7 à 77 ans, peut-être même plus. mes voisins, étaient des personnes âgées qui ont adoré, Je crois que c’était l’unanimité dans la salle du Théâtre du Ranelagh.
TOUTES LES PHOTOS : @ Ben Dumas, tous droits réservés
Vipère au Poing, d’Hervé Bazin au Théâtre du Ranelagh
THÉÂTRE LE RANELAGH – 5, rue des Vignes – 75016 Paris
Jusqu’au 13 JANVIER 2019
du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 15h
RENSEIGNEMENTS / RÉSERVATION
Le Ranelagh 01 42 88 64 44
Réservation en ligne www.theatre-ranelagh.com
TARIFS
32€ 1ère catégorie
28€ 2ème catégorie
10€ jeune de moins de 26 ans
La 28ème nuit des Molières se déroulera le lundi 23 Mai sur France 2, sous l’égide du nouveau président : Jean-Marc Dumontet, avec Alex Lutz en Maître de cérémonie
La soirée se déroulera ainsi: tout d’abord une pièce de théâtre sera diffusée en direct, suivie de la cérémonie.
Voilà la liste des nommés (en rouge mon choix personnel, qui n’engage que moi!)
Dans cette catégorie j’ai du mal à choisir, tous 4 sont excellents, dans des registres différents, les deux premiers dans un registre plus dramatique, les deux autres dans la comédie. Tous le méritent!
Résultats le lundi 23 Mai en seconde partie de soirée
Un texte qui a 50 ans, créé en 1964 par Sophie Desmarets et Jean Poiret,qui revient sur la scène du Théâtre Antoine pour une série limitée de représentations.
De mensonge en mensonge….La pièce débute lorsqu’un jeune et beau voisin ( Wallerand Denormandie) sent une odeur de gaz venant de chez sa voisine Antonia (Mathilde Bisson) , qui a raté son suicide . Tout cela par la faute à Julien. Julien Desforges (Michel Fau) qui va demander à Antonia si elle veut l’épouser, mais vu qu’ il lui avait auparavant affirmé qu’il était marié et qu’il avait trois enfants, il devoir jongler avec son mensonge. Pour résoudre le problème, Julien fait croire à Antonia qu’il va divorcer, mais la jeune femme veut absolument connaître Mme Desforges (qui en fait n’existe pas) pour s’assurer qu’elle supportera cette rupture et que les enfants (qui n’existent pas plus) iront bien. La situation est délicate pour Julien qui bien évidemment n’a jamais eu de femme. La seule personne qui puisse alors l’aider se trouve être son assistante, Stéphane (Catherine Frot), avec qui il entretient des rapports strictement professionnels. Cette dernière, vieille fille et secrètement amoureuse du docteur Desforges sans jamais avoir pu se l’avouer, finira par accepter le rôle de Mme Desforges auprès d’Antonia. Avec les conséquences auxquelles on ne s’attend pas vraiment, surtout que d’autres mensonges vont nourrir l’intrigue.
Je ne suis pas assez âgé pour avoir vu la création, mais je me souviens de l’avoir vu en 1987 au théâtre des Champs Elysées toujours avec Sophie Desmarets et Jacques Rosny, et je dois avouer que cette version 2015 est vraiment un grand moment de théâtre, qui repose sur les épaules de Catherine Frot qui est totalement époustouflante. La mise en scène nous ramène dans les années 60, datées par des pochettes de disques de Sheila, Aznavour, Dalida, Mireille Mathieu de ces années là et même des chansons de ces années 60. Les changements de décors sont rapides, ce qui rythme la pièce comme de nos jours. Autre retour dans le passé, c’est le brigadier qui frappe les 3 coups et surtout les saluts avec le rideau qui se lève et se rabaisse comme cela se faisait encore il y a quelques années. Michel Fau est un excellent metteur en scène , qui a su diriger des opérettes comme Ciboulette (voir article sur le site :http://www.onsortoupas.fr/ciboulette-encore-un-spectacle-de-haute-volee-a-lopera-comique-loperette-est-bien-vivante/) à l’Opéra Comique, des Opéras, des films et du théâtre. Bref un homme qui sait tout faire dans son domaine et qui montre une fois encore, ici, l’étendue de son talent. Outre les comédiens cités, vous retrouverez aussi: Cyrille Eldin, Marie-Hélène Lentini, Frédéric Imberty et Audrey Langle, qui méritent tous qu’on parle d’eux, qui en font certes des tonnes, mais on ne songerait pas à s’en plaindre.
Le public ne s’y trompe pas. La salle du théâtre Antoine était pleine à craquer le soir où j’ai vu cette pièce. C’est un triomphe que la salle lui a fait, triomphe amplement mérité pour son rôle d’assistante dentaire dans la pièce écrite par Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy plus connus sous le nom de Barillet et Grédy. Ne manquez pas cette occasion de rire avec ce côté rétro qui ajoute un petit piment au texte.
toutes les photos : @MARCEL HARTMANN sauf les saluts ci-dessus : @guy courtheoux/onsortoupas.fr
FLEUR DE CACTUS, c’est au théâtre Antoine, du mardi au samedi à 21h00, matinées samedi et dimanche à 16h00 jusqu’au 21 Février 2016